samedi 30 novembre 2024 08:32

Makaila Nguebla est blogueur et militant de défense des droits de l'homme au Tchad et de la condition de l'immigré clandestin en Afrique de l'Ouest. Il vit en exil au Sénégal après avoir été obligé de quitter son pays pour des raisons politiques. Sans passeport, il tente de refaire sa vie en tentant d'accéder au statut de réfugié politique au Sénégal. AI Bayane l'a rencontré dans les couloirs de l'Institut Panos dans le cadre d'un séminaire international sur le journalisme d'investigation...Suite

La police grecque s'est officiellement émue samedi que des activistes néonazis d'Aube Dorée prétendent se substituer à elle, après une opération commando contre des vendeurs ambulants immigrés.

La police a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "usurpation d'autorité" et "atteintes à la propriété" contre les participants à cette action, dont deux des 18 députés d'Aube Dorée, menée vendredi soir dans la localité balnéaire de Rafina, près d'Athènes, lors d'une kermesse paroissale.

Selon une vidéo "de promotion" postée sur le site d'Aube Dorée (Chryssi Avghi), une trentaine de militants, en uniforme et brandissant les couleurs grecques, ont contrôlé les papiers de vendeurs d'aspect étranger, puis détruit des étals et marchandises à coup de drapeaux et de pieds, sans réaction policière ni des passants.

Les activistes ont ensuite paradé dans la foule, "pour rendre hommage à la Vierge", comme l'explique le député néonazi Panayotis Iliopoulos.

Le ministère de l'Ordre public a tenu à faire part aux médias de l'intérêt porté par le ministre, Nikos Dentias, à l'affaire, et de sa volonté que les responsables soient punis.

Après des années de complaisance sinon de collusion, dénoncée jusque au sein des gouvernements, entre forces de l'ordres et extrémistes de droite, M. Dentias avait déjà lancé récemment au parlement qu'il ne tolérerait pas "des sections d'assaut", en référence à la formation paramilitaire hitlérienne SA.

"Nous mènerons l'assaut" quand jugé nécessaire, lui a rétorqué vendredi au parlement un des élus néonazis.

Nombre d'organisations internationales, dont le Conseil de l'Europe, le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU ou Amnesty international ont récemment appelé Athènes à mesurer la menace sécuritaire représentée par l'extrémisme de droite, et stopper la généralisation des agressions xénophobes.

Suspectée de les orchestrer, même si les retards policiers et de justice lui ont jusque là épargné les condamnations, Aube Dorée a fait irruption au parlement lors des élections du printemps dernier, dans un contexte de grave crise sociale et économique, avec 7% des voix.

08 sept 2012

Source : AFP

Une dizaine d'organisations d'aide aux travailleurs migrants de la métropole de Shenzhen (sud), frontalière de Hong Kong, ont été expulsées de leurs bureaux, ont dénoncé des universitaires et des journalistes chinois dans une lettre ouverte adressée aux autorités.

Ces groupes viennent en aide aux millions d'ouvriers venus des campagnes de l'intérieur du pays, qui, outre le fait d'être plus pauvres et souvent moins bien formés, ne bénéficient pas des mêmes droits en ville que les Chinois ayant un statut de citadin.
"La police n'a pas prévenu les organisations de défense des travailleurs qu'elles allaient, pour des raisons inconnues, être expulsées, parfois même violemment", selon la lettre envoyée à la municipalité de Shenzhen et au gouvernement de la province du Guangdong.

L'une des premières organisations victime de cette vague de répression a été le centre de travailleurs migrants Dagongzhe, dont les salariés ont été expulsés en juillet après avoir eu l'eau et l'électricité coupées dans leurs bureaux.

Un autre groupe, intitulé Hand in Hand Workers'Home, a été expulsé dimanche tandis que les locaux appartenant à une troisième organisation, The Little Grass Workers'Home, ont été confisqués par le gouvernement local le mois dernier, ont déclaré ses collaborateurs à l'AFP.

Ces deux derniers groupes offraient aux migrants des formations en matière de sécurité au travail, ainsi qu'une assistance juridique et psychologique.

"Nous assistons à une longue campagne de harcèlement contre les ONG à Shenzhen", a réagi Geoffrey Crowthall, porte-parole de l'organisation basée à Hong Kong, la China Labour Bulletin.

Selon lui, cette campagne est "une tentative malencontreuse du gouvernement pour réorganiser et restructurer les ONG de la ville".

Aucun des groupes contactés par l'AFP n'a pu donner la raison de cette vague de répression, mais certains indiquaient que les ONG étaient perçues comme des concurrents par la Fédération pan-chinoise des syndicats (ACFTU), la confédération officielle soutenue par le pouvoir.

Une porte-parole de la municipalité de Shenzhen a déclaré à l'AFP ne pas être au courant de la lettre ouverte, tandis que le gouvernement du Guangdong n'a pas pu être joint lundi.

10 sept 2012

Source : AFP

L'annonce par le milliardaire Bernard Arnault de son intention de demander la nationalité belge au moment où le gouvernement français envisage de taxer à 75% les plus hauts revenus remet en lumière le caractère fiscalement attractif de la Belgique, "paradis des rentiers".

Si l'on ignore la proportion d'exilés fiscaux parmi les quelque 200.000 Français expatriés en Belgique, ils ne seraient pas plus de quelques milliers, pour la plupart installés dans des quartiers cossus de Bruxelles, et ne tiennent pas à faire parler d'eux.

Alors que les sportifs affectionnent la Suisse, ce sont surtout des membres de familles à l'origine de grands groupes de la distribution, comme Auchan, Carrefour ou Darty, qui ont choisi de résider en Belgique.

Une chose est sûre, nul besoin de changer de nationalité pour bénéficier du régime fiscal belge, car "ce n'est qu'un critère tout à fait secondaire pour déterminer si l'on est taxable en Belgique", souligne Jean-Pierre Magremanne, avocat fiscaliste au cabinet Xirius à Bruxelles.

Ce qui compte avant tout, "c'est la résidence, c'est-à-dire l'endroit à partir duquel on gère sa fortune, là où l'on a ses pantoufles et son compte en banque", résume ce spécialiste interrogé par l'AFP.

D'ailleurs, parmi les exilés fiscaux français, "il n'y en a pratiquement aucun qui a pris la nationalité belge", selon lui.

On se souvient pourtant de la demande de naturalisation de Johnny Hallyday, qui avait fait grand bruit en 2006 et 2007. Il avait alors été soupçonné de vouloir s'installer à Monaco: la nationalité belge lui aurait en effet permis d'échapper aux accords entre Monaco et la France, qui stipulent que les Français résidant dans la Principauté restent soumis aux impôts français. Mais les autorités belges avaient traîné des pieds, et avant même qu'elles se prononcent, le chanteur avait finalement renoncé.

Si la Belgique, où les revenus du travail sont plus lourdement taxés qu'en France, attire les Français fortunés, c'est parce que "c'est un paradis pour les rentiers", explique M. Magremanne, qui souligne qu'avant tout, "il n'y a pas d'impôt sur la fortune".
Autre avantage non négligeable: "la taxation des plus-values, qui est très élevée en France, c'est zéro ici", résume Alain Lefebvre, interrogé samedi par la RTBF. M. Lefebvre, ancien patron de presse français qui a lancé le magazine "Juliette et Victor" consacré à "l'art de vivre franco-belge", est l'un des rares à reconnaître s'être installé en Belgique pour des raisons fiscales.
En réalité, il existe des cas où les plus-values sont taxées en Belgique, mais "si on réalise une plus-value en vendant des parts de sa société après y avoir consacré des années, c'est considéré comme de la gestion de bon père de famille et il n'y a pas de taxation", précise M. Magremanne.

C'est la raison pour laquelle la France a introduit une "exit tax" afin de dissuader les Français d'aller s'installer en Belgique au moment de transmettre leur entreprise.

Enfin, les droits de succession sont aussi plus avantageux en Belgique pour les biens transmis par "don manuel".

Tous ces avantages font que la proposition de l'ancien président français Nicolas Sarkozy, en mars dernier, de taxer les exilés fiscaux, a créé quelques remous.

L'idée a peut-être fait son chemin chez Bernard Arnault, suppute le fiscaliste Thierry Afschrift, interrogé sur RTL-TVI samedi: "C'était une idée de Sarkozy, mais pourquoi ne serait-elle pas reprise par la gauche française? Et à ce moment-là, il essaie d'anticiper et demande la nationalité belge".

Mais pour que la France puisse taxer les exilés fiscaux, elle devra d'abord renégocier la convention préventive de double imposition signée avec la Belgique, et il est peu probable que celle-ci accepte.

En tout cas le système fiscal belge ne semble pas faire que des heureux: le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a ainsi affirmé jeudi qu'une "trentaine de milliards d'euros" échapperaient au fisc du royaume, bien à l'abri dans des comptes en Suisse.

08 sept 2012

Source : AFP

 Les liens entre le monde arabe et la France – et plus particulièrement, sa capitale –, pour être très anciens, se sont surtout instaurés à partir du début du XIXe siècle et concernent, plus précisément, la rive gauche de la Seine où se trouvent sis tant la Mosquée de Paris, que l’Institut du monde arabe, que d’autres institutions, bâtiments et lieux qui rappellent aux promeneurs les étapes et les grands moments de ces différents échanges.

Il a paru intéressant, dès lors, de proposer au public de l’IMA, une visite-conférence – entièrement circonscrite au cinquième arrondissement de Paris –, qui permette à celui-ci de prendre la mesure de cette présence arabe et d’évoquer les destins de ceux qui ont joué un rôle important dans cette relation privilégiée.

Ce parcours comporte quatre étapes principales qui jalonnent une promenade d’environ deux heures, riche en découvertes :

La première partie, entre le Collège de France et la Sorbonne, évoque les premiers enseignements de l’arabe sous François 1er, la curiosité française pour l’Orient au XVIIIe siècle et sous l’Empire ;

La deuxième partie se rapporte aux lieux de cultes des chrétiens arabes de France avec la visite d’une des plus anciennes églises de Paris, Saint-Julien-le-Pauvre ;

La troisième partie rappelle l’attraction que Paris a exercée sur le monde arabe, ainsi que les débats d’idées qui ont agité les réformateurs et érudits arabes au XIXe siècle. Le quartier a alors abrité les premières imprimeries et les premiers journaux en langue arabe en France. Les nombreuses librairies arabes sont l’héritage de cette période ;

La quatrième partie est consacrée à la visite de la Mosquée de Paris….Suite

Les centres de rétentions administratives (CRA) sont ces lieux hyper-sécurisés où la police aux frontières (PAF) enferme les étrangers qu'elle est chargée d'expulser. Les violences y sont constantes et les tentatives d'autodestruction monnaie courante. En guise de refus ultime d'être renvoyé dans un pays qu'on a fuit, loin de la vie qu'on a construite si difficilement ici, on se taillade, on s'empoisonne. Les révoltes et les incendies volontaires ne sont pas rares.

Le CRA du Canet à Marseille est l'un des plus agités, où les méthodes de maintien de l'ordre semblent particulièrement inventives (merci à Louise Fessard pour le lien). En mars 2011, un important incendie avait contraint à l'évacuation vers le CRA de Nîmes des 45 occupants retenus. Par la suite, quelques uns d'entre eux avaient été libérés par le juge des libertés et de la détention (JLD): dans l'urgence, difficile pour les convoyeurs de respecter l'ensemble de la procédure juridique!...

En ce début septembre 2012, un communiqué de l'organisation Non Fides relate les faits suivants. "Suite à l’incendie du samedi 1er septembre au centre de rétention du Canet, un retenu est embarqué en garde à vue. Il est jugé en comparution immédiate, le mardi 4 septembre dans l’après-midi. Il prend huit mois ferme et 1600 euros d’amende. Lors du verdict, le juge précise que le détenu effectuera la totalité de sa peine avant de se faire expulser. Un autre retenu avait été mis à l’isolement dans le centre au moment des faits. Il est libéré le lendemain. Il porte des traces de coups sur tout le corps, sauf le visage.

L’enquête et la procédure auront été menés rapidement. 48 heures seulement après les faits, le détenu se retrouve derrière les barreaux des Baumettes, sans qu’aucune information n’ait circulé à l’extérieur. Une avocate, qui tentait de se renseigner sur cet incendie, s’est vue répondre (...) que cela n’avait jamais eu lieu. Quand elle a tenté de s’informer auprès du Tribunal sur la personne déférée par rapport à cet incendie, on lui a certifié qu’il n’y avait aucun dossier sur une affaire d’incendie au centre de rétention".

Le 31 juillet 2012, toujours au CRA du Canet, Fatima, une Marocaine de 39 ans qui avait fait sa vie en France, après avoir résisté à deux tentatives d'expulsion le 10 et le 12 juillet 2012, a fini par avaler des médicaments pour éviter la tentative suivante, où elle savait qu'on ne lui laisserait pas le choix. Car la PAF a des méthodes de dissuasion éprouvées. "Le Consulat du Maroc avait demandé au préfet du Vaucluse le réexamen de sa situation. Elle fut placée en cellule d’isolement le 30 juillet à 15h, pour une expulsion le lendemain. A 19 heures, Fatima appelle sa famille depuis son téléphone portable pour se plaindre de violentes douleurs au ventre et de violences policières. Selon ses proches et son avocat, elle a désespérément essayé d’alerter sur son état de santé qui se dégradait suite à l’absorption de médicaments. Laissée à l’abandon et sans soins, elle aurait tenté de se faire entendre en donnant des coups contre les murs." Elle sera finalement dirigée sur un hôpital où, pour lui sauver la vie, on a dû réaliser sur elle une greffe de foie! Elle est vivante, elle est toujours en France près de sa famille, mais avec un foie greffé et les suites que l'on peut imaginer.

09 septembre 2012, Martine et Jean-Claude Vernier

Source : Médiapart

Plusieurs centaines de manifestants en majorité juifs mais aussi musulmans et chrétiens se sont rassemblés dimanche à Berlin pour protester contre une décision judiciaire rendant le rite religieux de la circoncision passible de poursuites pénales.

Parmi les quelque 500 manifestants, certains étaient drapés dans des drapeaux israéliens, d'autres portaient les habits traditionnels des juifs orthodoxes pour ce rassemblement sur la place Bebel, connue à l'époque nazie pour les autodafés de livres, qui y avaient été organisés.

Une banderole brandie par les protestataires accusait l'Allemagne de redevenir un "pouvoir colonial", a constaté un correspondant de l'AFP.

En juin, le tribunal de grande instance de Cologne a rendu publique une décision selon laquelle l'ablation du prépuce pour motif religieux relevait de coups et blessures volontaires, et était donc passible de poursuites pénales.

L'incertitude juridique provoquée par cette décision a créé une vaste polémique dans un pays qui compte quelque 4 millions de musulmans et plus de 200.000 juifs, deux communautés pratiquant la circoncision.

A l'appel des députés allemands, le gouvernement fédéral doit prochainement légiférer à ce sujet.

Des diplomates allemands ont admis que le jugement de la cour de Cologne s'était avéré "désastreux" pour l'image internationale de l'Allemagne, étant donné son passé nazi et l'indignation qu'il avait provoquée en Israël et dans les pays musulmans.

Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle s'est dit "très préoccupé" par cette affaire qui est "absolument incompréhensible pour l'étranger", dans des déclarations au magazine Focus.

"C'est complètement incompréhensible que des familles juives en Allemagne ne puissent pas faire circoncire leurs jeunes garçons", a-t-il souligné.

Le président du Conseil central des juifs en Allemagne, Dieter Graumann, a déclaré au même magazine qu'il était "insupportable" que des juifs soient décrits comme des "tortionnaires d'enfants" pour pratiquer la circoncision.

Mercredi, la Ville-Etat de Berlin a fixé de nouvelles conditions pour cette pratique afin d'en garantir l'exercice.

"Les circoncisions religieuses sont par principe exclues de poursuites pénales si certaines conditions sont remplies", a déclaré le sénateur Thomas Heilmann, chargé de la justice, dans un communiqué.

Il faut que "les deux parents ou tuteurs légaux donnent leur autorisation par écrit après avoir été informés en détail sur les risques pour la santé" de l'enfant, a-t-il expliqué.

En outre, il faut "un environnement et des instruments stériles" ainsi qu'"une prise en charge de la douleur aussi importante que possible", a-t-il précisé.

9/9/2012

Source : Le Nouvel Observateur

Christian Levrat a été réélu président du Parti socialiste suisse (PS) dimanche lors du congrès du parti à Lugano. Les délégués ont en outre porté à la vice-présidence Géraldine Savary et Barbara Gysi. Ils ont également accepté à une large majorité le texte sur la politique migratoire.

Président sortant, le conseiller aux Etats fribourgeois Christian Levrat est âgé de 42 ans. Sa réélection a été saluée par une "standing ovation" des participants. Il sera épaulé par les vice-présidents sortants et par les deux nouvelles vice-présidentes.
Elues à bulletin secret, la conseillère aux Etats vaudoise a obtenu 300 voix alors que la conseillère nationale zurichoise en a glané 240. Ces deux femmes ont ainsi été préférées au conseiller national Carlo Sommaruga (GE) qui a décroché 133 votes et au conseiller aux états Hans Stöckli (BE) qui en a obtenu 187.

Débat nourri

Dans l'après-midi, au terme d'un débat nourri, les quelque 600 délégués du PS Suisse ont approuvé à une large majorité le texte sur la politique migratoire du parti. Des voix discordantes se sont faites entendre du côté de la Jeunesse socialiste (JUSO), dont les amendements ont été rejetés.

L'examen laborieux du document s'est conclu par la question de la régularisation des sans-papiers. Le PS s'est prononcé en faveur de la légalisation plutôt que de la sanction des sans-papiers actifs. Environ 70'000 à 80'000 personnes vivent en Suisse sans statut de séjour régulier, estime le parti.

Selon lui, ils contribuent à l'essor de l'économie par leur travail dans les secteurs de la restauration, de l'hôtellerie ou du bâtiment.

Mots d'ordre

Les délégués ont ensuite voté les mots d'ordre du parti pour les objets soumis en votation fédérale le 25 novembre: oui au Référendum contre la modification de la loi sur les épizooties (LFE).

Quatre fois non en revanche aux référendums contre les accords avec l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Autriche concernant la coopération en matière de fiscalité et de marché financier ainsi qu'à la loi fédérale sur l'imposition internationale à la source.

9/9/2012

Source : Suisse info/sda-ats

L’expulsion des immigrés subsahariens continuent de faire de sérieux remous aussi bien en Espagne qu’au Maroc. Ainsi, le Défenseur du peuple, Soledad Becerril, a ouvert une enquête auprès du secrétariat d’Etat à la Sécurité pour connaître les détails de l’expulsion de 73 Subsahariens vers le Maroc mardi dernier, selon la presse espagnole.

Selon les mêmes sources, le Défenseur du peuple a présenté une lettre au secrétaire d’Etat à la Sécurité dans laquelle il demande des explications concernant les circonstances dans lesquelles s’est produite l’expulsion des sans-papiers vers le Maroc, et ce en vue de savoir si le gouvernement espagnol a commis «des irrégularités» lors de cette opération qui a été conduite, de concert, entre les autorités espagnoles et marocaines.

Certaines organisations de la société civile en Espagne ont dénoncé l’expulsion des sans-papiers d’une manière qui ne respecte pas, selon eux, la loi sur le séjour des étrangers. Selon «El Pais», l’expulsion des étrangers s’est produite «d’une manière collective, ce qui est interdit par la loi qui oblige que l’expulsion soit individuelle et avec l’assistance d’un avocat et interprète».
Les Subsahariens expulsés vers le Maroc ont dénoncé le fait que des agents de la Gardia Civil espagnole ont utilisé des matraques électriques. Mais le ministère de l’Intérieur a rejeté cette accusation. «Il a assuré à El Pais que les plaintes de migrants concernant leur expulsion ne sont pas réelles. Il a souligné que les agents de la Gardia Civil n’ont ni utilisé des matraques électriques, ni ligoté les mains et les pieds des migrants. Mais ce journal a vu comment beaucoup d’entre eux sont arrivés sur les côtes marocaines avec leurs mains ligotées derrière».

Pour sa part, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a interpellé le gouvernement Benkirane et demandé l’ouverture d’une enquête sur ce qu’elle a qualifié comme des «attaques» et du «racisme» à l’égard des Subsahariens.
L’association a condamné également “les vagues d’expulsions et de répressions à l’encontre des migrants d’origine subsaharienne”. Selon elle, ces expulsions s’accompagnent de violences entraînant des “blessures (...) en plus des injures et d’autres formes d’humiliation ainsi que de la privation de soins médicaux”, rapporte l’AFP.

8 Septembre 2012, Mourad Tabet

Source : Libération

Jamais ils n’avaient été aussi nombreux en provenance des pays du Sud de l’Europe à franchir le Rhin pour trouver un emploi en Allemagne. A la différence de leurs aînés venus dans les années 1960 participer au miracle économique allemand, il s’agit aujourd’hui de jeunes diplômés qui fuient la crise de l’euro dans leur pays.

Alors que partout en Europe, les flux migratoires reculent, l’Allemagne voit depuis deux ans le nombre d’arrivants augmenter de manière significative. Aujourd’hui ce ne sont plus seulement les travailleurs des pays frontaliers à l’Est de l’Europe qui répondent aux appels d’offres de l’industrie allemande mais aussi les populations originaires des pays de la Méditerranée. Les Grecs qui n’étaient encore que 12 300 à immigrer en Allemagne en 2010, étaient 23 800 un an plus tard. Même chose pour les Espagnols qui entre 2010 et 2011, ont doublé leurs effectifs à 20 700. Cette tendance de fond répond à deux réalités : la crise de l’euro dans ces pays où le chômage des jeunes atteint un niveau record et le besoin croissant des entreprises allemandes en main d’œuvre qualifiée. Au total, selon le rapport de l’OCDE paru en juin*, ce sont 222 000 personnes soit 10 % de plus qu’un an auparavant, qui ont franchi la frontière allemande en 2010 pour s’installer durablement. L’amélioration des conditions d’accueil, la simplification des barrières administratives et bien entendu les perspectives d’emploi sont les raisons principales de ce phénomène. 66,5 % des nouveaux arrivés trouvent un emploi fixe, soit 4 % de plus qu’il y a quatre ans. Force est de constater qu’après les échecs essuyés dans les années 90 et au début des années 2000 par la république fédérale pour attirer des populations qualifiées en provenance de l’Asie, l’image de l’Allemagne a aujourd’hui changé. Il est vrai que le pays a tout intérêt à favoriser l’arrivée des étrangers. Sans ces nouveaux arrivants, le nombre d’actifs baissera de 44 millions de personnes aujourd’hui à 38 millions en 2025 ! Mais cette immigration à elle seule n’endiguera pas l’hémorragie du marché du travail allemand qui a perdu 750 000 actifs au cours des cinq dernières années. Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE n’a ainsi pas manqué de rappeler « que si ce flux reste constant, il ne couvrira plus les besoins du marché du travail allemand dès 2015 ». Car ces jeunes migrants actuels occupent majoritairement des créations de postes et non des emplois libérés par des Allemands pour cause de retraite. Les entreprises allemandes sont donc aujourd’hui au pied du mur. Alors qu’elles restent confrontées sur leur sol à un autre chantier – un l’intégration des 15 millions d’étrangers vivant sur leur sol depuis de nombreuses années –, elles préfèrent majoritairement continuer à prospecter sur le marché de l’emploi européen. En témoigne l’initiative de VW. Le groupe dont le nombre de marques est passé à sept en l’espace de quelques mois multiplie les opérations séduction auprès des jeunes sud-Européens. Un programme d’une durée de deux ans, dénommé « Start-up Europe » est destiné à intégrer les jeunes diplômés espagnols et portugais dans le groupe. 



2012/09/07, Marie Luginsland

Source : Commerce international

Si le boson de Higgs, particule qui donne leur masse à toutes les autres de l'univers, a été finalement identifié, c'est en partie grâce au travail d'une quinzaine de chercheurs marocains qui participent depuis 16 ans à la collaboration Atlas au CERN en Suisse…Suite

Dans les grandes agglomérations, les Marocains résidant à l’étranger ont plutôt vendu leurs biens pour investir dans des business…Suite

La question migratoire fascine les rédactions, suscite chaque jour un nouveau débat et gagne également des lecteurs avertis. Ce qui est cependant intéressant est de voir comment est abordée cette thématique dans les médias des pays de départ et ceux d'accueil, les instruments d'analyse dont disposent les uns et les autres et le cadre légal qui régit la profession journalistique.

C'est l'aspect irrégulier de cette question qui suscite le plus d'intérêt pour le journaliste comme titre de sa chronique mais aussi la curiosité de l'opinion publique. Toutefois, pour comprendre cette question il ne suffit pas de s'atteler à un journalisme déclaratif, au matraquage de statistiques ou aux sources conventionnelles…Suite

La demande de visas n'est pas une opération de tout repos, sujet d'inqu iétude mais en même temps passage obligé pour le citoyen marocain appelé à se déplacer pour son plaisir ou contraint à le faire par le besoin. Le sujet est brûlant d'actualité…Suite

L'Association marocaine des droits de L'homme (AMDH) vient de publier son rapport de suivi sur l'opération d'expulsion des immigrés irréguliers de l'île de la « Terre ». Une opération menée conjointement par les autorités marocaines et espagnoles. Aujourd'hui, les « sans papiers» attendent à Oujda leur expulsion v ers la frontière algérienne…Suite

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Francfort accueillera les 6 et 7 octobre 2012 la troisième étape du salon de l'immobilier et l'art de vivre marocain, Morocco Property Expo, avec la participation d'un grand nombre de promoteurs immobiliers marocains, d'administrations et de banques…Suite

Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Mâzouz a indiqué, jeudi, que les arrivées des MRE à leur pays d'origine ont enregistré, durant les deux derniers mois, des niveaux équivalents à ceux de la même période de l'année 2011.
Lors d'un point de presse à l'issue du conseil de gouvernement, M. Maâzouz a rappelé que l'opération de transit se déroule du 5 juin au 15 septembre courant, notant un léger recul pendant les premières semaines de cette période qui a coïncidé avec le mois de Ramadan.
Le port de Tanger-Med a enregistré, du 31 aout au 2 septembre, le passage de 74.300 voyageurs et de 18.800 véhicules, a dit le ministre, notant qu'en date du 31 août, le temps pour les formalités a atteint parfois plus de 10 heures.
Une commission ad hoc devra se réunir le 15 septembre pour faire le bilan de l'opération de transit et en tirer les enseignements nécessaires, a-t-il indiqué, annonçant également d'une réunion d'une commission mixte maroco-espagnole sur le même sujet.
06 sept. 2012
Source : MAP

Il est des hommes et des femmes qui arrivent à forcer leur destin, à force de volonté et d'acharnement. Milouda Chaqiq est de cette trempe. Née au Maroc, en 1951, la sexagénaire décide, à l'âge de 40 ans, de quitter ce pays dans lequel son horizon est trop étroit. Elle décide surtout de quitter un homme violent et alcoolique qui la roue de coups et un statut qui n'est pas des plus favorables pour les femmes. Le cœur lourd car elle laisse aussi derrière elle ses six enfants, Milouda débarque à Paris, en tant qu'immigrante clandestine et décide de s'intégrer dans ce pays. Bien plus facile à dire qu'à faire lorsqu'on ne parle pas le français, que l'on ne sait ni lire ni écrire et que l'on est sans papier!
Sa vie de galère qui va durer 5 ans, entre des boulots à la petite semaine, en tant que femme de ménage et une profonde tristesse de ne plus voir ses enfants, prend fin lorsqu'elle est régularisée en 1994.
Sa carte de séjour en poche, Milouda va réaliser son rêve: lire et écrire. A cet effet, elle s'inscrit à des cours d'alphabétisation et son cahier et son stylo deviennent les clés de sa liberté.
Remarquée par le slameur Grand Corps Malade, qui la surnommera "Tata Milouda", elle fait aujourd'hui le tour des salles de spectacle où elle rencontre son public à qui elle raconte sa vie, ses déboires mais aussi ses espoirs. Et tant pis si son vocabulaire est réduit, son français imparfait, ce qui lui importe c'est de transmettre son message, avec humour, spontanéité, le sourire toujours vissé aux lèvres et une énergie époustouflante.
Remarquée par Frédéric Mitterrand, lors de l'un de ses spectacles, la France a élevé Tata Milouda au rang de Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres, le 19 juillet dernier. Belle revanche pour la sans-papier d'hier qui rasait les murs, de peur de se faire expulser...
Et si Tata Milouda souhaitait transmettre un message d'espoir et de liberté, elle y est arrivée, assurément.
7 Septembre 2012, Fatiha SAIDI
Source : Libération

Mohammed Chérif est un acteur associatif engagé. Il est membre fondateur de l'Association Horizons, directeur du CIAM et co-fondateur du Festival “Rémois et moi et toi” à Reims. Il a été fait Chevalier de l'Ordre national du mérite. Entretien
Pouvez-vous nous présenter le CIAM ?
Le CIAM, Collectif interculturel d'associations de migrants est une organisation qui regroupe plusieurs associations issues de l'immigration ou intervenant aux niveaux de l'immigration, de la lutte contre les discriminations, et de la reconnaissance des diversités culturelles en France. Ce Collectif qui fonctionne avec ces associations est structuré d'une manière professionnelle autour d'une équipe constituée d'un directeur assisté par des collaborateurs, un juriste, deux assistantes sociales, un psychologue, un psychothérapeute, des médiateurs sociaux, et du personnel administratif. C'est une petite équipe qui intervient sous le contrôle et la direction du Conseil d'administration dans plusieurs domaines : l'accès aux droits est l’un des plus importants, ceux de la formation, de la sensibilisation, de l'information des publics français et étrangers sur des sujets très variés, de la lutte contre les discriminations. Nous avons mis en place depuis 2006 une cellule d'écoute psychologique et d'accompagnement juridique pour les victimes de discrimination. Il y a un dernier domaine lié au développement des actions interculturelles et celles qui tendent vers la reconnaissance des diversités culturelles en France. Ce sont des domaines qui permettent à cette équipe de décliner des actions de manière quotidienne ou ponctuelle. En ce qui concerne l'accès aux droits, l'équipe du CIAM intervient sur tous les sujets qui concernent les populations d'origine étrangère, par rapport à la réglementation du séjour, au regroupement familial, concernant les problèmes liés à la retraite, à la pré-retraite, aux accidents de travail, aux conflits avec les employeurs, au chômage, aux problèmes avec la justice. Nous intervenons au quotidien soit en jouant notre rôle de médiateur, soit celui d'accompagnement social.
Comment est financée la structure ?
Le CIAM est reconnu par l'Etat et les collectivités locales et agréé par l'Etat pour mettre en place ces actions. Nous sommes l'un des interlocuteurs privilégiés sur ces questions-là dans la région. Nous travaillons en collaboration avec les administrations, la préfecture, l'ANPE, la justice. Nos financeurs sont les collectivités locales et plus particulièrement la ville de Reims qui a mis à notre disposition ce local au centre-ville. Nous avons mis en avant le fait que les immigrés ne peuvent pas être en marge de la société, donc avoir un local en dehors de la ville. Pourtant, ils sont au centre des préoccupations de la société française. Un local en plein centre-ville est révélateur de la place qu'il faudra accorder aux immigrés et de la place qu'accordent les immigrés à leur installation et leur vécu en France. C'est valorisant et c'est animé par une volonté de ces immigrés de respecter les lois. Pour nous, c'est très important.
Dans le domaine de la lutte contre les discriminations, avez-vous remarqué depuis votre arrivée au CIAM une évolution de la situation ? Notamment depuis ces 10 dernières années avec un gouvernement au discours très hostile à l'immigration.
Le combat du CIAM contre les discriminations est très ancien, avant même le précédent gouvernement, depuis 1990-1992. Il n'y avait pas de dispositif particulier, mais les immigrés venaient nous voir pour nous parler de discriminations et de racisme, parce qu'ils étaient victimes de ce genre de pratiques en raison de leur origine, de leur âge ... Cette question n'était pas prise en compte au niveau politique. Dès les années 2000, avec les directives européennes, le discours de Martine Aubry et l'arrivée du gouvernement socialiste en 2012, on a mis en place des actions liées à la lutte contre les discriminations. Mais il n'y avait pas de structure spécialisée. Le Collectif s'est saisi de cette opportunité à partir de 2006. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons inscrit dans le projet du Collectif la lutte contre les discriminations d'une manière opérationnelle et spécifique. Nous avons créé une cellule d'appui psychologique et d'accompagnement juridique des victimes de discriminations, qui, dans un premier temps, a été tout à fait innovante, mais qui, avec le temps, s'est diluée dans un certain nombre d'actions et de dispositifs qui ont été mis en place un peu partout dans la ville et dans d'autres régions. Pour nous, à notre regret, cette question a été en quelque sorte banalisée, ce qui a rendu le combat contre les discriminations pratiquement inopérant.

Vous faites allusion à la HALD.
La HALD a fait au départ un travail relativement intéressant qui n'a pas été suivi d'effet, car il n'y avait pas de suite tout à fait concrète. Ce qui va nous gêner, c'est que la HALD va mettre en place des correspondants bénévoles qui ne connaissent pas grand-chose à la discrimination, formés rapidement, sur le tas. Ils n'ont pas toujours la disponibilité et la formation nécessaires et n'ont pas les compétences pour prendre en charge la question de la discrimination. Nous regrettons que la HALD ait mis en place un correspondant à Reims qui n'avait pas cette disponibilité-là, mais qui, bénéficiant de l'impact médiatique de la HALD, va attirer un maximum de cas de gens touchés par la discrimination sans que cela soit suivi d'effet. Nous considérons que la discrimination est d'abord un acte de violence. C'est un délit, une agression, une violence qui va impacter la personne sur le plan psychologique. L'un des éléments nécessaires dans la lutte contre les discriminations, c'est le fait de prendre en compte le vécu et le ressenti de la personne discriminée. Il ne s'agit pas seulement de la recevoir en lui disant «Apportez-nous des témoignages, sinon, circulez, y a rien à voir». Notre action est d'abord un travail d'écoute, d'où la présence d'une cellule psychologique. C'est tout un travail de reconstitution des faits. On essaie de restaurer l'image de soi de cette personne blessée, traumatisée; il faut l'aider à se reconstruire. Après, on passe à une autre phase : chercher des éléments de preuve pour pouvoir l'accompagner sur le plan juridique. C'est un travail qui se fait de manière cohérente, ce qui n'a pas été fait par la personne de la HALD qui n'avait pas cette compétence.
Le climat politique a-t-il une influence ? En tant qu'observateur, avez-vous constaté un changement depuis les élections ?
Il est encore trop tôt pour le dire, mais le discours affiché par le gouvernement précédent, surtout pendant la période électorale, a créé une certaine angoisse chez les immigrés, une réaction tout à fait négative et qui a détruit tout le travail fait depuis plusieurs années par rapport à cette question. On employait le même discours que le Front national empreint de haine, de mépris. C'était regrettable, même si certains se défendront d'avoir utilisé les mêmes termes. L’ambiance était telle que les immigrés ont senti une régression par rapport à cette question-là. Ils se sont sentis agressés.
Comment expliquez-vous ce phénomène dans un pays qui a une longue tradition de l'immigration depuis l'Ancien Régime ? Pourquoi cette hostilité envers l'immigration vue comme quelque chose de menaçant et de dangereux pour la France ?
J'ai une lecture critique et positive de cette question-là. L'immigration a été le révélateur et l'analyseur des dysfonctionnements de la société française. C'est quelque chose qui permet à celle-ci d'avancer. C'est le fondement-même de la dynamique à la fois politique, économique et sociale. C'est une réalité, la France s'est construite sur le socle des différentes migrations. C'est incontestable, même si quelquefois, on a tendance à occulter cette réalité. C'est à travers l'immigration qu'on va résoudre tous les problèmes de société. Lorsqu'on parle d'intégration, on parle de toutes les intégrations, celle des femmes, des vieux, des jeunes, des personnes handicapées, des personnes du quart monde ... C'est à travers l'immigration qu'on va aborder les questions de fond. Lorsqu'on parle de l'illettrisme, d'actions d'alphabétisation, cela concerne une partie de la population française pas seulement immigrée. Lorsqu'on évoque la question de l'islam, de sa place en France, en réalité c'est la question de la laïcité qui n'est pas encore résolue en France. Cette question existe dans la plupart des pays musulmans. C'est la question du respect des convenances. Je suis dans un groupe, je dois respecter son fonctionnement, dès lors que c'est un fonctionnement légal, démocratique qui correspond à une volonté communément partagée. Je ne vais pas à l'encontre de ce groupe. Je suis dans une société qui fonctionne avec ses règles et ses lois, je dois les respecter, ce qui ne m'empêche pas de faire ce que je veux dans mon domaine privé.
La laïcité est mal comprise en France, parce que certains politiques confondent la laïcité et l'antireligieux. Mais la laïcité c'est la neutralité de l'Etat qui n'intervient pas dans les religions.
C'est la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Si je ramène ce principe à notre culture arabo-musulmane, dans le domaine privé, je fais ce que je dois faire, mais je dois respecter le domaine public surtout si je suis dans une autre société. Je dois respecter ce qui est convenu dans cette société. Je n'ai pas à imposer mes convictions aux autres. Cela a toujours fonctionné depuis le début. Les premiers immigrés ont toujours pratiqué dans la discrétion la plus totale, dans le respect des institutions de la société. Après il y a eu l'exploitation du religieux, monté en flèche par les médias pour des raisons d'ordre politique général, voire mondial, exploitation malsaine et malheureusement très idéologisée.
En tant que citoyen issu de l'immigration marocaine installée en France, comment êtes-vous arrivé à la direction du CIAM ?
Je suis dans le domaine de l'immigration depuis les années 1976. J'ai travaillé dans une grande association qui s'occupait des immigrés. J'ai débuté dans cette association après avoir fait des études de sociologie à l'Université de Strasbourg. Cet organisme n'existant plus, j'ai travaillé ensuite dans un organisme parisien, l'ADRI en tant que consultant, formateur où j'intervenais sur des thématiques liées à l'immigration et à la gestion de la diversité culturelle.
En 2005, le Collectif qui existe depuis 1984 m'a proposé avec la ville de Reims de prendre sa direction et de développer ses actions. J'ai commencé tout seul avec une secrétaire. Maintenant j'ai une petite équipe d'une dizaine de salariés qui intervient dans tous les domaines pour gérer ces questions de l'immigration sur le plan local, voire départemental.
Les actions du Collectif ont-elles évolué ?
Nous sommes condamnés à la performance. On n'a pas le droit de ronronner. Il faut innover. On doit apporter des projets nouveaux qui suivent l'évolution de la situation de l'immigration. Celle-ci n'a plus rien à voir avec celle des années 60-70-80. Nous sommes dans une autre dimension. Nous devons donc adapter nos actions et nos projets à cette nouveauté. La question de la lutte contre les discriminations est toujours récurrente, il faut continuer. Mais nous travaillons aujourd'hui sur un autre registre, celui de l'histoire et de la mémoire de l'immigration. C'est un dossier très intéressant. Nous considérons que ces immigrés dans leur silence et leurs souffrances ont su faire preuve de loyauté, de dignité, de courage. Ils ont réussi à construire leur famille, élever leurs enfants, tant bien que mal, avec les moyens disponsibles. Aujourd'hui, on les ignore. Ils font pourtant partie intégrante de la société française. Ils ont laissé une trace, il faut leur rendre hommage. Il faut aussi se saisir de ce travail articulé autour d'un certain nombre de valeurs pour le transmettre aux générations suivantes, pour montrer aux jeunes d'origine française ou issus de l'immigration que ce sont des gens qui, malgré leurs difficultés, leur ignorance de la langue française, ont réussi à s'adapter et faire fonctionner une bonne partie de l'économie du pays. Ils ont apporté leurs contributions à un certain nombre de choses. C'est pourquoi, nous faisons intervenir les Chibanis (vieux) dans les écoles pour apporter leurs témoignages. Nous organisons des débats entre les jeunes et ces chibanis. C'est un travail qui semble trouver un écho. On veut aussi sensibiliser les professeurs d'histoire, pour qu'ils puissent intégrer l'enseignement de l'histoire de l'immigration dans les programmes scolaires. C'est important que les jeunes connaissent cette histoire de l'immigration qui est liée à l'histoire de la France, parce que la France a reçu depuis plusieurs millénaires des immigrés et cela continue aujourd'hui. Ces immigrés font partie de ce socle qui cimente les composantes de la société française.
7 Septembre 2012, Youssef Lahlali
Source : Libération

Israël doit autoriser l'accès de son territoire à une vingtaine de demandeurs d'asile érythréens bloqués depuis une semaine entre deux clôtures à sa frontière avec l'Egypte, a affirmé un responsable du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
"Israël doit assumer ses responsabilités en tant que signataire de la convention relative au statut des réfugiés (de 1951) et permettre à ces demandeurs d'asile l'accès à son territoire, ce qui n'est pas le cas actuellement et ce qui nous préoccupe beaucoup", a déclaré jeudi à l'AFP William Tall (bien Tall), envoyé en Israël du HCR.
"Nous pressons avec insistance le gouvernement (israélien) de laisser entrer ces personnes sans retard et d'examiner leurs demandes d'asile", a ajouté M. Tall.
Dans une interview au quotidien Haaretz, jeudi, il a estimé qu'"il serait très irresponsable de les repousser (les migrants) vers l'Egypte, où ils pourraient tomber aux mains de trafiquants", en évoquant des cas avérés de viols et de torture.
Interrogé jeudi à la radio, le ministre en charge des Services publics, Michaël Eytan, a déclaré qu'"Israël doit surveiller ses frontières tout en étant tenu par ses engagements humanitaires internationaux (...) Nous trouverons la formule adéquate pour assumer cette double contrainte".
Le 28 août, les migrants en question, dont un adolescent de 14 ans et deux femmes, sont arrivés à la frontière après avoir traversé le Sinaï égyptien, mais se sont retrouvés bloqués derrière une clôture en secteur situé en territoire israélien, a précisé Haaretz. Ils demandent l'asile politique en Israël.
Saisie mercredi par l'ONG israélienne "Nous sommes des réfugiés", la Cour suprême d'Israël a commencé jeudi à examiner cette affaire mais n'a pas pris de décision. Une nouvelle audience aura lieu dimanche.
Dans un communiqué adressé à la Cour suprême, le conseiller juridique du gouvernement Yéhouda Weinstein a indiqué jeudi qu'"à titre humanitaire, l'armée israélienne a reçu pour consignes de fournir de l'eau et des produits alimentaires de base aux migrants, ainsi qu'une assistance médicale si nécessaire".
Ce texte souligne cependant qu'"Israël est un pays souverain et décide en conséquence souverainement qui peut pénétrer ou non sur son sol, de même qu'il est souverainement habilité à construire une barrière face à l'Egypte pour empêcher l'accès à son territoire".
Il y a trois semaines, un groupe de migrants africains avait été bloqué à la frontière pendant quatre jours avant d'être autorisé à pénétrer sur le territoire israélien pour des "raisons humanitaires".
La présence en Israël de plus de 62.000 immigrants clandestins, dont quelque 35.000 Erythréens entrés par le Sinaï égyptien, a provoqué depuis mai des violences et une polémique.
Israël érige actuellement une barrière de 250 km le long de sa frontière avec l'Egypte. Quelque 170 km sont déjà construits, et l'ouvrage devrait être achevé d'ici la fin de l'année.
6 septembre 2012
Source : AFP

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