L'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) a décidé de lever le voile sur un aspect jusqu'alors plutôt tabou : la présence des personnes issues de l'immigration dans les banlieues.
Dans son rapport 2011, dévoilé par Le Monde et qui devrait être rendu public mercredi 2 novembre, l'Onzus affirme que plus d'une personne sur deux (52,6 %) vivant dans les quartiers sensibles est issue de l'immigration…Suite
C'est ce que révèle un rapport qui pointe aussi le fort taux de chômage et la ghettoisation des quartiers défavorisés.
52,6% des 4,5 millions de personnes vivant dans les 751 zones urbaines sensibles (ZUS) de France sont issues de l’immigration, selon un rapport de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus), dévoilé dans Le Monde daté de mercredi.
Dans les ZUS de la région parisienne, le pourcentage de personnes issues de l’immigration monte à 64%. «Toutes générations confondues, les Maghrébins sont les plus nombreux à vivre en ZUS. A l’inverse, ceux de l’ancienne Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge) sont minoritaires. Parmi les primo-arrivants, ceux qui ont le plus de chance de se retrouver en ZUS sont les Turcs (31,5%), tandis que chez la deuxième génération, ce sont les enfants d’origine subsaharienne (28,1%)» écrit le journal.
Selon le rapport, la situation des personnes habitant ces zones, concernant l’emploi, est mauvaise mais contrastée: 19,2% des primo-arrivants et 28,6% de leurs descendants sont au chômage. Elles occupent les métiers les moins qualifiés avec 52,2% d’ouvrier et seulement 4,4% cadres. Et la part des «immigrés ayant des salaires supérieurs à 1.500 euros par mois est inférieure à l’ensemble de la population», écrit l’Onzus.
L’observatoire pointe aussi la «ghettoïsation» des quartiers: 85% des immigrés qui y vivent ont pour voisins des personnes issues pour moitié, elles aussi, de l’immigration.
Ces immigrés acquièrent autant la nationalité française que les autres. C’est le cas de 40% d’entre eux parmi la première génération et de 97% chez leurs descendants. Mais le sentiment d’être perçu comme Français est de seulement 57% parmi ceux vivant en ZUS contre 78% en dehors.
Dans un entretient au Monde, le ministre la Ville, Maurice Leroy, note qu’il n’y a pas eu d’émeutes depuis 2005 : «Si nous n’avons pas une dégradation de nos quartiers, c’est parce que, chez nous, la République, malgré ses défauts, ne laisse pas les gens de côté.» Il reconnaît que les chiffres du chômage sont mauvais dans les ZUS, mais «l’écart entre le taux de chômage dans les ZUS et le reste du territoire ne se creuse pas», souligne-t-il.
Ce rapport doit être présenté à la presse mercredi.
1/11/1011
Source : Libération.fr/ AFP
Le Québec continuera à accueillir un nombre élevé d'immigrants, soit plus de 50 000 par année, dont plus du tiers ne pourront prononcer un seul de mot de français en posant le pied à Montréal.
La ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, a dit mardi que le processus de francisation des immigrants fonctionnait très bien et que le Québec allait accueillir entre 51 200 et 53 800 nouveaux arrivants en 2012, pour satisfaire ses besoins de main-d'oeuvre.
A peu de choses près, le même scénario devrait se reproduire les années suivantes, en 2013 et 2014.
Ce faisant, le gouvernement Charest garde le cap et choisit d'appliquer une politique de stabilité en matière d'immigration, que ce soit par rapport au nombre de personnes à accueillir, à la connaissance de la langue officielle du Québec et à la diversité des bassins de provenance.
Ainsi, de tous les immigrants qui fouleront le sol du Québec l'an prochain, on prévoit qu'environ 18 900 d'entre eux ne pourront s'exprimer en français.
Selon la ministre Weil, la langue française ne cesse de faire des progrès à Montréal.
«J'ai grandi à Montréal et je peux vous dire que la réalité montréalaise a beaucoup changé, pour le bien. Il y a 40 ans, ce n'était pas du tout la réalité, le centre-ville était très anglophone», a-t-elle raconté, en conférence de presse, en rendant publics les seuils prévus pour 2012.
A l'époque, a-t-elle ajouté, «les immigrants parlaient anglais surtout», alors qu'aujourd'hui, «quand on rencontre un immigrant, on va toujours commencer la conversation en français parce que généralement c'est le français qu'ils parlent».
Mme Weil a dit qu'il ne fallait jamais «baisser les bras» pour favoriser la francisation et l'intégration des immigrants. Notamment, elle veut miser davantage sur la francisation en amont par l'apprentissage du français avant même d'arriver au Québec pour que les immigrants «puissent intégrer le marché du travail et la société en français». Cela vaut particulièrement pour la clientèle des travailleurs qualifiés (environ 30 000 par année).
Durant la consultation menée par la ministre pour déterminer les seuils acceptables pour les années à venir, le Conseil supérieur de la langue française était venu exprimer ses craintes. Il disait considérer que le gouvernement ne prenait pas tous les moyens disponibles pour franciser les immigrants, plaidant pour une offre accrue de cours de français en milieu de travail, surtout dans les petites et moyennes entreprises (PME), vers lesquelles convergent une portion importante d'immigrants.
En 2012, près du tiers du total des nouveaux arrivants (31 pour cent) proviendront d'Afrique, un quart d'Amérique (25 pour cent), souvent d'Haïti, un autre quart d'Asie (souvent des gens d'affaires), le reste débarquant d'un pays d'Europe.
En août, la ministre avait fait volte-face, après avoir tenté de modifier l'équilibre des régions du monde où le Québec cherche à attirer des gens.
Elle voulait diminuer le nombre d'immigrants en provenance de l'Afrique, et surtout des pays du Maghreb (Tunisie, Algérie et Maroc). Il n'en fallait pas plus pour que la nouvelle orientation crée un malaise, suffisamment grand pour que la ministre conclue que ce n'était pas là «le bon message à envoyer».
Mardi, la ministre a estimé que la majorité des organismes ayant participé à la consultation, qui a pris fin en septembre, partageaient ses vues quant aux seuils d'immigration à maintenir, soit autour de 50 000 par année.
En 2011, le nombre de nouveaux arrivants devrait atteindre entre 52 000 et 55 000.
1/11/2011, Jocelyne Richer
Source : La Presse.ca
Que les passionnés du débat sur la migration fassent entendre leurs voix ! Une deuxième édition du festival Migrant'scène leur est dédiée, du lundi 31 octobre au samedi 5 novembre, à cet effet. Un événement organisé à Rabat par le Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et migrants en partenariat avec la compagnie Dabateatr…Suite
En août 2011, le Abu Dhabi Gallup Center (Centre Gallup d'Abou Dhabi) a publié un rapport mettant l'accent sur le fait que les musulmans américains sont parmi les citoyens les mieux intégrés et que leur communauté est l'une des plus prospères des Etats-Unis.
Afin d'accompagner ces statistiques, des histoires personnelles viennent illustrer comment, contrairement à ce qui se passait avec la première génération d'immigrants qui avaient tendance à concentrer leur activisme dans des activités de levées de fonds destinés au développement de leur pays d'origine, la deuxième génération de musulmans américains dédie plutôt son temps à la résolution de problèmes domestiques et s'engage aussi dans le dialogue interreligieux. Nous nous concentrons sur notre patrie actuelle, les Etats-Unis. …Suite
Deux longs-métrages d'Afrique du Nord ont raflé deux prestigieux prix au festival du film Doha Tribeca, qui s'est achevé samedi soir. La compétition des films arabes a primé Roschdy Zem pour « Omar m'a tuer » et l'Algérien Merzak Allouache pour Normal…Suite
Essaouira, bastion de la diversité culturelle, a vibré le week-end dernier aux rythmes des musiques métisses, dans un esprit de partage…Suite
Barcelone, 31 oct (MAP)- La mairie de Barcelone a annoncé le lancement d'une expérience pilote en vue de combattre les préjugés et stéréotypes dont sont victimes les immigrés au sein de la société catalane, à travers la formation de volontaires chargés de cette mission.
Plus de 430 personnes, membres d'ONG opérant dans le domaine de l'immigration, ont reçu des cours de formation en vue de lutter contre les préjugés à l'égard des immigrés résidant dans cette région du nord-est de l'Espagne, a indiqué lundi la mairie de Barcelone dans un communiqué.
Cette initiative, la première du genre en Espagne, s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du "Plan interculturel", approuvé par la mairie catalane, en vue de "combattre les préjugés et rumeurs négatives et sans fondements dont sont victimes les immigrés et qui entravent la cohabitation dans la diversité", a noté le communiqué, précisant que 600 volontaires ont adhéré à ces cours de formation.
Un guide pratique a été élaboré par la mairie de Barcelone pour réfuter, statistiques à l'appui, les préjugés selon lesquels les immigrés sont les principaux bénéficiaires des aides sociales, ne paient d'impôts ou prennent les emplois aux Catalans.
Cette expérience, qui n'est qu'à ses débuts, pourrait être généralisée aux autres municipalités catalanes en cas de succès, selon le communiqué.
La Catalogne abrite la plus forte communauté marocaine d'Espagne avec près de 230.000 personnes, d'après des chiffres publiés par les médias locaux.
31/10/2011
Source : MAP
Le président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OF!!), Arno Klarsfeld, invité de l'émission " Internationales " sur TV5 Monde, en partenariat avec Le Monde et RF!, a estimé, dimanche 30 octobre, qu'il y avait un " lien évident entre immigration pauvre et délinquance «. M. Klarsfeld 11 était interrogé sur les récents propos du ministre de l'intérieur,
Claude Guéant, qui avait fustigé la " délinquance commise par des Roumains " en France. " Vous prenez les Etats- Unis les Irlandais sont arrivés pauvres, ils étaient pour beaucoup des voyous, après ils sont devenus policiers «, a déclaré le président de l'OFII pour illustrer son propos. " En Israël, il y avait d'abord une immigration pauvre marocaine : la délinquance a été marocaine. Il y a eu une immigration pauvre russe : la délinquance a été russe ... «, a-t-il ajouté.
Elise Vincent
1/11/2011
Source : Le Monde
L'administration Obama a fait appel lundi d'une loi des plus strictes contre l'immigration, promulguée en Caroline du Sud, signant le troisième recours du gouvernement fédéral contre les législations locales adoptées pour réprimer les clandestins.
Après l'Arizona et l'Alabama, la Caroline du Sud est le troisième État qui, s'étant doté d'une loi restrictive contre l'immigration, est poursuivi par l'administration Obama.
Comme les deux autres fois, respectivement en juillet 2010 et août 2011, l'administration Obama estime que certaines dispositions de la nouvelle loi sont inconstitutionnelles et «interfèrent avec l'autorité du gouvernement fédéral de mettre en place et faire respecter la politique de l'immigration», selon un communiqué du département de la Justice.
«La Constitution et la loi fédérale ne permettent pas le développement d'une mosaïque de politiques d'immigration locales à travers le pays», soulignent les ministères de la Justice et de la Sécurité intérieure, dans leur recours devant le tribunal de district de Caroline du Sud.
Le texte, qui entre en application le 1er janvier mais dont les ministères ont prévu de demander la suspension, prévoit de «poursuivre encore davantage les immigrés clandestins, et comme les lois d'Arizona et d'Alabama, élargit la possibilité pour la police d'incarcérer les clandestins pour des délits nouveaux et variés», ajoute le communiqué.
Le recours s'oppose en particulier à la possibilité pour la police d'arrêter et d'emprisonner toute personne soupçonnée d'être un immigré clandestin.
«Cette plainte montre une fois encore que le ministère de la Justice n'hésitera pas à poursuivre une loi sur l'immigration (...) si nous trouvons que la loi interfère» avec l'autorité fédérale, a déclaré le ministre de la Justice Eric Holder.
L'Arizona a fait appel devant la Cour suprême des États-Unis de l'annulation de sa loi après la plainte du gouvernement. En Alabama, une cour d'appel a bloqué la mise en oeuvre d'une partie de la loi.
Le ministère de la Justice «continue à surveiller les lois relatives à l'immigration votées en Utah, Indiana et Géorgie», ajoute le communiqué.
Barack Obama est partisan d'une solution fédérale, en renforçant les frontières tout en permettant aux clandestins d'accéder, sous conditions, à la nationalité américaine.
1/11/2011
Source : Le Journal du Québec
Le troisième colloque « Décolonisons les imaginaires » organisé par la Mairie de Paris se penche sur la possibilité d’être enterré en France selon la tradition musulmane. En cause, la création de carrés musulmans dans les cimetières laïcs, tolérée en principe mais laissée au bon vouloir des municipalités… Omar Samaoli, gérontologue spécialiste des questions d’immigration, pose les termes du débat, avant le rendez-vous du 3 novembre à la Mairie de Paris.
Terrafemina : La mairie de Paris organise un colloque sur la question du droit à la sépulture pour les musulmans de France. Combien de personnes sont concernées en France ?
Omar Samaoli* : On estime qu’il y a en France 5 à 6 millions d’individus de culture musulmane, il ne s’agit pas de pratiquants, mais de personnes qui se réclament d’une identité musulmane. Cela comprend les générations d’immigrés implantés en France pour travailler dans les années 50, 60 et 70, qui sont restés sur notre territoire, et se sont enracinés ici avec leur famille. Ainsi leurs enfants, et petits-enfants, mais aussi tous les Français de culture musulmane, sont concernés par la demande d’une sépulture qui corresponde à leur culture.
TF : A l’heure actuelle, quelles sont les options qui se présentent à ces personnes quant au choix de leur sépulture ?
O. S. : Quand une personne de culture musulmane décède, sa famille émet le souhait de respecter ses aspirations spirituelles. La famille se trouve souvent confrontée au manque de carré musulman. Il existe à peine une centaine de carrés musulmans en France, et la loi n’autorise pas la création de cimetières entièrement confessionnels (disposition dont bénéficient désormais les citoyens musulmans de Strasbourg vue les statuts concordataires spécifiques de l’Alsace-Moselle). Le choix se solde bien souvent par l’obligation d’être rapatrié vers les pays d’origine. Jusque dans les années 80, les populations issues de l’immigration faisaient souvent ce choix d’être enterrées dans leur pays d’origine, certains pays, comme le Maroc, prennent en charge les frais de rapatriement au besoin. Mais de plus en plus les immigrés se sont mis à penser leur sépulture sur le sol français, ils ont fait des enfants en France, et s’est posée la question pour eux de construire leur mémoire et de s’enraciner. C’est là qu’on a réalisé que la France n’avait rien prévu pour accorder à ces populations d’être enterrées ici, selon leurs convenances spirituelles.
TF : Précisément, la loi s’oppose-t-elle à la création de carrés musulmans dans les cimetières français ?
O. S. : Les lieux de sépulture français sont sous la tutelle des mairies, et les cimetières sont communaux, c’est-à-dire que conformément à la loi de 1905, ils ne sont pas censés être d’une confession religieuse ou d’une autre. Cette loi interdit également le regroupement par confession dans les cimetières, pour respecter la neutralité du lieu. Ainsi, depuis un siècle, la France n’a pas légiféré sur cette question, mais le ministère envoie des circulaires pour inviter les maires, selon leur bon vouloir, à octroyer le droit de créer un secteur pour les défunts de confession musulmane. Le fait de confier cette question à la charge des municipalités engendre évidemment des inégalités de traitement, et des récupérations politiques en tous genres. Ces réponses aléatoires négligent la souffrance spirituelle de Français qui veulent être enterrés auprès de leurs enfants et petits-enfants.
TF : La question des carrés musulmans exige de repréciser le concept de « laïcité », entre la liberté de culte pour chacun et la neutralité pour tous. Qu’en pensez-vous ?
O. S. : Je ne comprends pas pourquoi la France refuse de faire ce que tous les pays acceptent, à savoir la possibilité de créer des cimetières confessionnels. Ils existaient avant 1905, et on ne les a pas communalisés… Selon moi l’alibi de ne pas froisser la laïcité est un prétexte, cette laïcité doit s’entrouvrir pour faire de la place aussi aux musulmans. Bien plus, j’estime que cette revendication pour la création de carrés musulmans révèle un désir profond d’intégration : on ne veut plus être enterré de l’autre côté de la Méditerranée, mais ici, dans les cimetières communaux.
*Omar Samaoli est gérontologue, directeur de l'Observatoire Gérontologique des Migrations en France (OGMF), auteur de « Retraite et vieillesse des immigrés en France », L’Harmattan.
1/11/ 2011, Marine Deffrennes
Source : Terrafemina
Un album de plus, pour ces maîtres de la musique amazighe, qui vient compléter l'imposante collection « musique du monde » du label Buda Musique, distribué par Universal…Suite
Un demi-siècle après l'accord scellé entre Bonn et Ankara, quelque 3 millions d'habitants sont d'origine turque.
«Cet accord a changé notre pays», reconnaît la chancelière Angela Merkel. Le 30 octobre 1961, l'Allemagne de l'Ouest signait un accord avec la Turquie qui allait ouvrir la voie à l'arrivée de migrants turcs. Quelques jours après, les 2500 premiers «travailleurs invités» posaient le pied en République fédérale, après un interminable voyage en train depuis Istanbul. Cinquante ans plus tard, les Turcs constituent la première communauté étrangère du pays, avec officiellement 1,63 million de ressortissants. Au total, environ 3 millions d'habitants en Allemagne ont des racines turques.
L'accord de 1961 est à l'initiative d'Ankara. Le gouvernement militaire entend alors réduire la pression sur son marché du travail et engranger des devises avec les virements des travailleurs à leur famille. Avec une durée de séjour fixée à deux ans au maximum, la Turquie espère aussi un transfert de savoir-faire, via ces salariés formés dans les performantes usines allemandes. De son côté, l'industrie d'outre-Rhin est à la recherche de main-d'œuvre pour faire vivre son miracle économique. Des accords similaires ont été conclus auparavant avec l'Italie, la Grèce et l'Espagne.
Les conditions pour l'accueil des Turcs, notamment le principe de rotation de deux ans, sont cependant plus strictes. Les candidats, principalement des hommes non mariés, sont sélectionnés par un bureau de recrutement allemand installé à Istanbul. Entre 1961 et 1973, près de 2,65 millions de Turcs tentent leur chance. Selon différentes estimations, entre 650.000 et 850.000 emménagent réellement en Allemagne sur cette période. Venus de régions rurales, ils occupent la plupart du temps des emplois peu qualifiés.
Avec la crise pétrolière, le flux de migrants est arrêté. Mais ceux qui restent obtiennent le droit de faire venir leur famille. L'Allemagne découvre alors ces populations étrangères, adeptes d'une autre religion et regroupées dans des quartiers populaires des grandes villes. La question de leur intégration devient au fil des années un thème récurrent du débat politique allemand. L'histoire commune germano-turque s'illustre aussi par la réussite de milliers d'entrepreneurs, de footballeurs comme Mesut Özil, du cinéaste Fatih Akin ou la popularité des sandwichs kebab.
La chancelière, qui reconnaît l'existence de discriminations à l'égard des Turcs, leur réclame toutefois plus d'efforts dans le domaine linguistique et l'éducation. «L'intégration ne passe pas seulement par la langue, mais tient beaucoup plus à la reconnaissance sur le marché du travail», répond Haci-Halil Uslucan, directeur du Centre d'études sur la Turquie et l'intégration (ZfTI). Un responsable associatif dans le quartier populaire à forte population turque de Neukölln, à Berlin, pointe aussi les responsabilités de l'État allemand : «On nous reproche le manque d'intégration alors que les migrants ont été obligés de s'installer dans certains quartiers et que pendant des années leurs enfants devaient fréquenter des classes exclusivement turques.»
Des diplômés repartent
«J'espère qu'au bout de la 4e, 5e ou 6e génération, l'origine n'aura plus d'importance», insiste la chancelière dans un message vidéo à l'occasion de cet anniversaire, qu'elle doit célébrer mercredi avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Pourtant, dans son discours, elle distingue sans cesse les «Allemands» et les «habitants d'origine turque»…
Aujourd'hui, un mouvement inverse se dessine. Des diplômés, issus de la communauté, repartent du côté du Bosphore. «Chacun devrait réfléchir à cette question. Nous devons offrir des emplois satisfaisants aux personnes issues de l'immigration. Sinon, elles iront tenter leur chance ailleurs», avertit Mme Merkel.
31/10/2011, Luc ANDRE
Source : Le Figaro
Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, durcit les conditions d'insertion professionnelle des étudiants étrangers formés dans les meilleurs établissements du pays…Suite
Pour les Marocains résidant à l’étranger, le transfert par personne issue de classe moyenne est de 232 dirhams par individu tandis que celui de la classe aisée est fixé à 909 dirhams…Suite
L'accord de recrutement de main d'oeuvre germano-turc signé il y a 50 ans a provoqué l'afflux de près de 900.000 "travailleurs invités" en Allemagne entre son entrée en vigueur en 1961 et la fin de son application en 1973, lors de la crise pétrolière.
Ce texte qui allait donner à l'Allemagne un visage multi-culturel auquel elle ne s'attendait pas a été signé le 30 octobre 1961 à Bad Godesberg, dans la banlieue de Bonn, alors capitale de la RFA.
Ce n'était pas le premier du genre puisque le gouvernement fédéral en avait signé de similaires, avec la Grèce et l'Espagne en 1960 ou encore l'Italie (1955), mais il a connu un succès incomparable.
Cinquante ans après, l'Allemagne compte près de 3 millions de citoyens turcs ou d'origine turque. Environ un tiers d'entre elles disposent de la nationalité allemande, selon le ministère de l'Intérieur.
En plein "miracle économique", elle manquait de main d'oeuvre tandis que la Turquie souhaitait améliorer la qualification de ses travailleurs.
En Turquie, 2,7 millions de personnes se sont portées candidates mais, selon des données du gouvernement allemand, seules 750.000 vinrent effectivement.
Le centre de documentation allemand sur les migrations (DOMiD) avance quant à lui le chiffre de 860.000.
L'Allemagne installa à Istanbul une succursale de son agence pour l'emploi. Les candidats devaient si possible pouvoir s'exprimer en allemand, en anglais ou en français, être en bonne santé et célibataires.
A l'origine, des séjours de seulement deux ans était prévus mais après une révision de l'accord en 1964, la durée a été laissée à la discrétion de l'employeur car le renouvellement permanent de la main d'œuvre était trop coûteux.
Pour les ouvriers - et ouvrières (un travailleur sur cinq était une femme) - l'expatriation signifiait un départ à la gare Sirkeci d'Istanbul et 50 à 55 heures plus tard, une arrivée sur le quai numéro 11 de la gare centrale de Munich (sud).
Ils étaient ensuite conduits vers un centre de transit installé dans un ancien abri anti-aérien de la Seconde guerre mondiale pour être redirigés vers leur région d'affectation.
Installés dans des foyers créés par leurs employeurs, souvent à quatre par chambrée, ils étaient confrontés à des conditions de travail difficiles qui donnèrent d'ailleurs lieu à des grèves spontanées, à la fin des années 60 et au début des années 70.
La crise pétrolière et ses conséquences sur l'économie allemande allait finalement mettre fin à l'accord en 1973. Environ la moitié des "travailleurs invités" est ensuite rentrée en Turquie. L'autre est restée, et est passée sous le statut d'immigrée.
Aujourd'hui, la minorité turque est la plus forte communauté étrangère d'Allemagne.
29/10/2011
Source : AFP
Une semaine après la Droite populaire, le Front national a lancé à son tour sur son site internet une pétition contre le droit de vote des étrangers, ses responsables estimant avoir une antériorité sur le sujet et réfutant toute inquiétude par rapport à l'aile droite de l'UMP. Dans sa propre pétition, le FN rappelle que Nicolas Sarkozy s'était prononcé dans le passé et à titre personnel pour le "droit de vote des étrangers aux municipales". "Alors que Nicolas Sarkozy et le Parti Socialiste sont favorables au droit de vote des étrangers, le Front National est résolument contre", affirme le texte.
Le 19 octobre, la Droite populaire, dirigée par le ministre des Transports Thierry Mariani avait déjà lancé une pétition sur internet. Celle-ci affichait 19.476 signatures à son compteur vendredi après-midi. M. Mariani avait été accusé de chasser sur les terres du FN, car il avait accordé le même jour une interview à Minute, hebdomadaire d'extrême droite, qui avait fait sa "une" avec le ministre et sa pétition.
Le secrétaire général du FN, Steeve Briois, a réfuté être en train de "courir après" la Droite populaire. "Ca fait des années que nous parlons de ce thème. Eux ont plutôt une position qui relève de la schizophrénie. Ils ne sont pas crédibles, ça sonne faux", a-t-il expliqué. Il a précisé que la pétition avait été mise en ligne "il y a trois jours". "Des pétitions, nous en lançons toutes les semaines, sur toutes les thématiques", a fait valoir de son côté David Rachline, l'un des responsables internet de la campagne présidentielle de Marine Le Pen.
28/10/2011
Source : Le Figaro/AFP
Les femmes de Mantes-la-Jolie (Yvelines), où vit notamment une importante communauté marocaine, se sont reconnues dans le film de Radu Mihaileanu "La Source des femmes", qui a également suscité des crispations autour de l'islam.
"Ma mère aussi portait des fagots et de l'eau", réagit une jeune spectatrice à l'issue de la projection en avant-première du film qui a réuni mardi soir plus de 1.300 personnes.
"On parle des Marocains, des Tunisiens, des Algériens. Je trouve qu'on fait beaucoup trop de différences. On est en France, on est tous Français et je voulais remercier aussi les +bons Français+ qui sont venus découvrir notre culture", ajoute la jeune femme, vêtue d'un blouson de cuir, suscitant des applaudissements dans la salle bondée.
"Moi aussi, ma mère et ma grand-mère allaient chercher l'eau de cette façon", déclare la comédienne Hafsia Herzi, d'origine tunisienne. "En passant quelques mois dans ce village, je me suis rendue compte que j'avais de la chance d'être née en France et d'avoir pu apprendre à lire et écrire".
Le film, en compétition lors du dernier festival de Cannes et dont la sortie est prévue le 2 novembre, raconte comment, dans un village de montagne de l'Atlas, les femmes décrètent la grève de l'amour pour exiger de leurs hommes qu'ils leur apportent l'eau.
Quatre salles du cinéma de Mantes-la-Jolie ont été réservées pour projeter simultanément cette avant-première. Dans la salle où le film est diffusé en version originale, les femmes, dont certaines portent des voiles colorés, l'équipe de tournage a été accueillie par des youyous.
"Et Biyouna, elle est où ? Et Leila ?", lancent deux jeunes filles pressées dans un même fauteuil, en regrettant l'absence de Leila Bekhti et Biyouna, deux des actrices principales, en tournage.
En réalisant ce film "comme un cri d'amour", Radu Mihaileanu espère que son oeuvre "apporte de la cohésion". "Je ne fais que des films sur les cultures qui se rencontrent", dit-il.
"Ce qui est beau dans cette tournée, c'est que les femmes prennent la parole", se félicite le réalisateur.
Lors du débat, des questions autour de la religion ont suscité une certaine tension.
Une spectatrice a dit relever une "erreur", selon elle, au sujet de la dot dans la communauté musulmane. "Ce sont les détails qui peuvent entretenir certains clichés", argue-t-elle.
La discussion s'anime et le réalisateur assure à la spectatrice qu'il a "choisi ce détail par rapport au village dans lequel (il a) vécu".
Pour couper court, la comédienne palestinienne Hiam Abbass prend la parole : "Entre le nord et le sud (de la Palestine) et d'un village à un autre, la pratique de la religion musulmane est différente".
La spectatrice rétorque que "dans ce film, on ne distingue alors pas toujours la coutume et la religion".
29/10/2011
Source : AFP
Les immigrés d'origine latino-américains cherchent à se faire oublier dans l'Alabama, où une nouvelle loi contre l'immigration clandestine rappelle à certains les heures sombres de la lutte pour les droits des Noirs dans cet Etat du "Vieux Sud" des Etats-Unis.
La loi, entrée en vigueur le 28 septembre, est considérée comme la plus répressive de toutes celles qui ont été adoptées à ce jour dans le pays, notamment en Arizona (sud-ouest) ou en Géorgie (sud-est).
"Les gens quittent l'Etat, ils ont peur de sortir de chez eux, on les traite comme des criminels", s'insurge Sam Brooke, avocat au sein de l'association Southern Poverty Law Center. "C'est une honte qu'une chose pareille se passe dans le berceau du mouvement pour les droits civiques".
A Montgomery, capitale de l'Alabama, le souvenir de Rosa Parks est encore très présent. En 1955, cette femme noire avait été arrêtée après avoir refusé de céder son siège à un passager blanc dans un autobus public. Le boycott des bus de la ville, à l'instigation de Martin Luther King, avait alors enflammé le combat pour les droits civiques.
Mais en réaction, des églises noires avaient été incendiées, de même que la maison de Luther King. Aujourd'hui, certains militants voient dans la loi anti-clandestins des relents de cette époque, à la différence près que ce ne sont plus les Noirs qui sont visés mais les 130.000 sans-papiers qui vivraient en Alabama, sur un total de 11 millions aux Etats-Unis.
"L'objectif est de leur rendre la vie impossible, jusqu'à ce qu'ils s'en aillent d'eux-mêmes", explique Olivia Turner, avocate au sein de la section locale de l'Union pour les libertés civiles (ACLU).
L'administration Obama a mis en doute la légalité du texte, estimant qu'il empiète sur les prérogatives du gouvernement fédéral. Deux de ses dispositions ont en outre été suspendues par la justice: l'une autorisait la police à incarcérer toute personne sur la seule base d'un "soupçon raisonnable" de sa présence illégale sur la territoire. L'autre permettait aux écoles publiques de vérifier le statut légal de leurs élèves.
Une suspension intervenue trop tard pour des milliers de clandestins qui ont déjà fui pour des Etats voisins moins intransigeants.
A tel point que la main d'oeuvre vient à manquer. "Cette loi est ridicule", dénonce Jesse Faulkenbury, patron d'une entreprise de bâtiment qui croulait sous les contrats à Tuscaloosa, ville de l'ouest de l'Etat détruite par une tornade en avril dernier.
"Après que la loi a été appliquée, 80% de mes employés ont disparu", dit-il.
Un cas qui n'est pas isolé. Les éleveurs de volailles, les producteurs de pêches et de tomates sont eux aussi nombreux à se plaindre des conséquences de la loi.
Par peur d'un contrôle d'identité, les Latinos évitent les quartiers du centre-ville. Ils sont plus nombreux dans les quartiers historiquement hispaniques, mais sortent le moins possible et refusent de parler à la presse.
Les supérettes et les restaurants hispaniques confessent que leurs affaires sont en chute libre.
Daniel Valencia, par exemple, vendeur de tacos dans la banlieue de Birmingham, la plus grande ville de l'Etat, craint de devoir mettre la clé sous la porte d'ici un mois.
30/10/2011
Source : RTBF/AFP
Depuis les émeutes de 2005, toute une génération « issue de la diversité » s'affirme progressivement en politique en France.
Ceux qui en font partie sont généralement fils ou filles d'immigrés arrivés après la seconde guerre mondiale. La plupart ont grandi dans les banlieues françaises...Suite
Innondations en Espagne
- Cinéma et Migration : Entretien avec le réalisateur Moumen Smihi sur l'évolution de l'image de l'immigré à l'écran
- Nora El Hourch : Une réalisatrice engagée, porte-voix des femmes et des invisibles
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