lundi 8 juillet 2024 00:17

L'exposition photos «Femmes artistes au- devant de la scène» de Leila Alaoui est programmée durant l'événement Las Noches dei ramadan à Madrid. L'artiste en parle...Suite

Selon le classement 2010 des destinations des transferts d'argent depuis l'Espagne, le Maroc arrive au 6e ran g avec 295 millions d'euros. La diaspora marocaine d'Espagne, elle, se classe parmi les trois premières communautés étrangères établies dans la péninsule ibérique...Suite

 

Lors de la dernière réforme constitutionnelle, le droit de vote et d'éligibilité de ces derniers a 'été inscrit dans la loi suprême, satisfaisant une revendication vieille de plusieurs décennies. Dans l'article 17, il est, de plus, explicitement stipulé que…Suite

Un jeu télévisé mettant en scène cinq demandeurs d'asile déboutés après avoir passé au moins neuf ans aux Pays-Bas a été diffusé jeudi soir par la télévision publique néerlandaise, avec à la clé 4.000 euros que le gagnant emportera lorsqu'il sera expulsé du pays.

"Nous voulions vraiment lancer le débat" sur la politique d'asile pratiquée aux Pays-Bas, a déclaré Marius van Duin, un des concepteurs de l'émission, lors d'un bref entretien diffusé avant le jeu, intitulé "Weg van Nederland" ("Hors des Pays-Bas").

Les candidats, dont un étudiant en médecine d'origine syrienne et une étudiante en aéronautique d'origine camerounaise, s'exprimaient couramment en néerlandais et ont su répondre à de nombreuses questions sur les Pays-Bas.

"Nous voulons montrer à quel point ils sont néerlandais", a pour sa part déclaré Frank Wiering, le rédacteur en chef de la chaîne de télévision VPRO, cité dans un communiqué.

"Nous ne montrons pas des histoires malheureuses, nous voulons montrer de quelle genre de personne il s'agit et montrer que c'est mal de les expulser", a-t-il souligné.

L'émission, qui a duré une cinquantaine de minutes, s'est déroulée sur un ton résolument décalé, les perdants repartant avec un sachet de bulbes de fleurs, un kit de survie ou un gilet de sauvetage orné de moulins à vent.

Les cinq participants, qui vivent aux Pays-Bas depuis neuf, onze ou treize ans, ont notamment dû reproduire la carte des Pays-Bas en découpant un morceau de fromage de Gouda.

Gulistan, la gagnante du jeu, est une jeune Kurde d'Arménie qui va être renvoyée dans son pays d'origine après avoir épuisé tous les recours juridiques possibles pour pouvoir rester aux Pays-Bas. Elle a gagné 4.000 euros qu'elle pourra emporter lorsqu'elle sera expulsée du pays.

"Avez-vous vu maintenant à quel point j'ai trouvé un chez-moi?", a-t-elle lancé à la caméra, la gorgé nouée, à la fin de l'émission après avoir répondu avec succès à la plupart des questions, portant sur la politique, la culture ou le sport néerlandais.

2/9/2011

Source : Le Point/AFP

L'ONG de défense des droits de l'homme, Amnesty International a épinglé l'Italie à propos d'une nouvelle loi votée au Parlement début août dernier, qui étend la durée maximale de détention des migrants de 6 à 18 mois, a-t-on indiqué vendredi à Rome.

A cet effet, Amnesty International a demandé au Parlement italien d'abroger cette nouvelle loi, qui "viole de manière patente les droits des migrants en situation irrégulière", selon l'ONG.

Elle a rappelé à cet égard, l'interception le 21 août dernier, de "plus de 100 personnes en mer (méditerranées) et renvoyées en Tunisie, jugeant "dangereuse" cette loi "pour les droits des migrants".

Pour l'ONG, même si la législation de l'Union européenne (EU) permettait le rapatriement de migrants en situation irrégulière, "le fait de détenir une personne uniquement pour des raisons liées à son statut migratoire pendant une période pouvant atteindre 18 mois est incompatible avec le droit à la liberté reconnu dans la Convention européenne des droits de l'homme et dans d'autres instruments internationaux dont les obligations s'imposent à l'Italie".

Par ailleurs, Amnesty International a fait observer que la nouvelle loi italienne autorisait "le renvoi forcé" de ressortissants de pays de l'UE qui ne satisfont pas à certains critères, relevant l'existence d'une disposition "qui pourrait être appliquée de manière discriminatoire et ouvrir la voie à l'expulsion ciblée de personnes appartenant à certaines minorités ethniques, en particulier les Roms".

2/9/2011

Source : APS

Rabat - La première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec, Mme Fatima Houda-Pepin, a salué les efforts du Maroc pour consolider la démocratie et l'Etat de droit.

La députée québécoise d'origine marocaine qui a effectué, dimanche, une visite de courtoisie à l'Agence Maghreb arabe Presse au cours de laquelle elle a eu un entretien avec le Directeur général, M. Khalil Hachimi Idrissi, s'est félicitée de "l'initiative extraordinaire" de SM le Roi Mohammed VI de procéder à des réformes institutionnelles de nature à renforcer la pratique démocratique dans le pays.


Mme Houda-Pepin a affirmé dans un entretien à la MAP, que "le Maroc a donné la réponse la plus intelligente et la plus porteuse d'espoir" aux jeunes générations dans le contexte arabe actuel, soulignant la nécessité pour le Royaume de "saisir la chance qui lui est donnée aujourd'hui" en mettant en Œuvre les mesures prévues par la nouvelle constitution.

"La dynamique de changement est enclenchée et j'ai bon espoir que le Maroc va aller de l'avant vers une plus grande ouverture, une plus grande tolérance", a-t-elle dit, estimant nécessaire d'investir dans l'éducation à la citoyenneté pour préparer les futures générations à la gestion de la chose publique.

Et Mme Houda-Pepin d'ajouter que "le Maroc est bien parti pour une révolution tranquille".

La 1ère vice-présidente de l'Assemblée nationale québécoise a, par ailleurs, exprimé la volonté de son institution de développer une coopération mutuellement avantageuse avec le parlement marocain.

"L'Assemblée nationale québécoise est prête à accompagner son homologue marocaine dans le cadre d'un programme d'échange et de coopération interparlementaire ", a-t-elle affirmé.

Elle a rappelé à cet égard la signature, le 29 août dernier à Rabat, avec la Chambre des représentants d'un accord entre les deux institutions qui permettra, selon elle, de jeter les bases d'une coopération et d'un échange fructueux entre les députés marocains et leurs homologues québécois autour de questions d'intérêt commun.

Mme Houda-Pepin a également souligné le dynamisme de la communauté marocaine au Québec, précisant qu'entre 2006 et 2010, 16.000 migrants économiques marocains se sont installés dans cette province canadienne.

Il s'agit d'une immigration jeune (42 pc ont moins de 25 ans) et d'une jeunesse qualifiée qui répond aux exigences du marché de travail au Québec, s'est-elle félicitée.

Députée depuis 17 ans à l'Assemblée nationale du Québec, Mme Fatima Houda-Pepin est la seule canadienne d'origine marocaine à siéger au sein de cette institution.

Chargée de cours aux universités de Montréal et du Québec (1990-1994), elle a également été consultante et experte-conseil en éducation interculturelle, en immigration et en affaires internationales du gouvernement fédéral et de celui du Québec.

5/9/2011

Source : MAP

En campagne pour la primaire socialiste, l'outsider Manuel Valls sera ce vendredi au camp de migrants de Norrent-Fontes puis à Calais. Il nous a dévoilé ses propositions sur ce sujet brûlant ! ...

- Quelles solutions allez-vous présenter à Calais ?

« L'immigration sera un thème important de la prochaine campagne présidentielle. Avec le déséquilibre Nord - Sud, la pression migratoire va atteindre des proportions inégalées dans les prochaines années. Je veux convaincre nos compatriotes que cette immigration peut être profitable à la France si les flux sont véritablement maîtrisés. La gauche doit donc sortir d'un discours dogmatique ou compassionnel pour construire une politique efficace. »

- Quel sera donc votre programme ?

« Mon programme est de sortir des ambiguïtés. À la remorque de l'extrême droite dans ses discours, la droite régularise, dans les faits, de manière massive et aléatoire. Il est temps de poser des critères simples et lisibles par tous autour de deux propositions. Nous devons d'abord définir des quotas migratoires établis selon nos capacités d'accueil et organisés prioritairement avec les pays qui sont des partenaires historiques et économiques comme ceux du Maghreb ou de la zone CFA. Nous devons ensuite simplifier les titres de séjour : un titre de dix ans sera accordé à ceux qui souhaitent devenir français un titre de cinq ans sera ouvert à ceux qui viennent travailler sans l'intention de s'installer un titre spécial sera offert aux étudiants venus dans le cadre universitaire. »

- En parlant de quotas, vous allez provoquer des remous dans votre famille !

« Je préfère susciter des remous chez mes camarades que la colère des Français. Chacun sait bien que la situation actuelle est malsaine et complexe. Les solutions erratiques et brutales aggravent les difficultés. La fermeture de Sangatte a multiplié les "Sangatte perlés" du nord de la France jusqu'aux gares parisiennes. Il faut, à la fois, plus d'humanité et plus de détermination. »

- Martine Aubry met l'accent sur la sécurité. Cela vous surprend ?

« Je suis heureux que des thèses que je défends depuis si longtemps irriguent désormais l'ensemble du PS ! Le danger serait de laisser ce terrain à l'extrême droite ou à la gauche compassionnelle. Pour être crédible, il faut avoir un discours clair sur le sujet. Par exemple, je propose la généralisation des polices municipales armées et complémentaires de la police nationale. »

- La primaire socialiste n'est-elle pas "confisquée" par les deux favoris ?

« Je prends cette primaire comme une opportunité unique pour faire la démonstration aux Français que le renouvellement est possible. La gauche moderne et populaire que j'incarne peut l'emporter. Avec les débats qui seront vivants et directs, l'équilibre entre les candidats va progressivement se faire. Je sais qu'il y a des favoris mais rien n'est joué. Je suis convaincu qu'au-delà des tendances, il y aura des surprises le 9 octobre ! » •

2/9/2011,  HERVÉ FAVRE

La Voix du Nord

Est-ce une conséquence de la volonté affichée par Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur, d’expulser un nombre record de 30 000 étrangers en situation irrégulière en 2011 ? Toujours est-il qu’une bataille oppose le ministère de l’Intérieur par le truchement de son bras armé, les préfectures, et les juges des libertés et de la détention (JLD). L’administration tente d’expulser à tout prix les sans-papiers, parfois en infraction avec la loi, et se fait taper sur les doigts par les juges.

La question du placement en garde à vue (GAV) des sans-papiers sous le coup d’une mesure d’expulsion, au seul motif qu’ils se sont maintenus clandestinement sur le territoire français, fait ainsi l’objet d’une série de jugements en première instance et en appel. A l’origine de ces procès en chaîne, une décision de la Cour de justice de l’Union européenne du 28 avril 2011. Pour elle, le seul fait d’être en situation irrégulière ne justifie pas une privation de liberté. Le 3 mai, le ministère de l’Intérieur rétorque que cette décision ne concerne pas la France. Depuis, le bras de fer entre la justice et la place Beauvau est engagé. La Cour de cassation devrait se prononcer en octobre, ce qui clora le débat.

«Décisions claires». Dernière illustration de cette bataille : le 5 août, la préfecture de la Gironde a refusé de laisser sortir d’un centre de rétention un ressortissant indien en situation irrégulière dont un juge avait pourtant ordonné la remise en liberté. Dans chaque camp, on compte les points. «Aujourd’hui, la quasi-unanimité des cours d’appel se sont prononcées dans le sens de l’impossibilité des GAV pour les étrangers en séjour irrégulier», affirme l’avocat Bruno Vinay, du barreau de la Seine-Saint-Denis.

Dans le camp du ministère de l’Intérieur, on brandit des jugements en sens contraire. «Le débat juridique est vif et n’est pas tranché», commente Bruno Vinay. Mais, poursuit-il, «peu importe qu’il n’y ait pas encore à ce jour de décision de la Cour de cassation. Les décisions des cours d’appel sont très claires et ont l’autorité de la chose jugée».

Autre polémique, la saisine du JLD. Ce magistrat est censé vérifier la régularité de l’interpellation et du placement en rétention. La nouvelle loi sur l’immigration promulguée le 16 juin prévoit : «Quand un délai de cinq jours [contre 24 heures aujourd’hui, ndlr] s’est écoulé depuis la décision de placement en rétention, le juge des libertés et de la détention est saisi.» Cette formulation prête à confusion. Cela signifie-t-il que le JLD ne peut être saisi avant ces cinq jours ? C’est l’interprétation qu’en fait la préfecture de la Gironde.

Illustration : le 9 août, deux Soudanais sont placés en garde à vue. Aussitôt, leur avocat saisit le JLD. Le 10 août, celui-ci convoque toutes les parties pour une audience fixée au 11 août à 14 heures. Mais, au petit matin, les deux hommes sont reconduits à la frontière. La préfecture affirme avoir respecté la loi à la lettre. Pour le défenseur des Soudanais, au contraire, elle «a volontairement contourné le recours au juge».

«chose rare». Les articles R 552-17 et R 552-18 du code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) autorisent, en effet, le JLD à «mettre fin à tout moment à la mesure de rétention lorsque les circonstances de fait ou de droit le justifient». Et ces articles n’ont pas été abrogés. Dans le cas des Soudanais, «l’avocat a estimé que le fait qu’ils aient été placés en GAV illégalement justifiait une saisine exceptionnelle», souligne Bruno Vinay. Et, «chose rare, poursuit l’avocat, le juge a accepté leur requête et les a immédiatement convoqués, alors que dans la plupart des cas, lorsqu’on saisit le JLD hors audiences normales, on reçoit une décision négative : en effet, l’audience est facultative et le juge peut "trier" les affaires sans convocation».

«Panique». Autre exemple : le 26 août, la cour d’appel de Rennes est saisie du cas d’un Tchétchène placé en rétention avec sa femme et ses enfants âgés de 15 et 5 ans. Le délai de cinq jours ne s’est pas écoulé, mais la justice accepte d’examiner le cas de cette famille en raison d’«une circonstance nouvelle de fait intervenue depuis le placement en rétention» : les «perturbations psychologiques importantes» que manifestent les deux enfants, «en particulier le plus jeune, qui a montré des signes de nervosité, refusé d’utiliser les toilettes, eu une réaction de panique à la vue d’uniformes en interrogeant sur une éventuelle situation de guerre». Ces Tchétchènes ont eu de la chance : ils ont été remis en liberté.

Entre la justice et l’administration, une course de vitesse s’est donc engagée : les préfectures tentent par tous les moyens d’expulser l’étranger avant que le JLD ait été saisi. Mardi, une ressortissante géorgienne est interpellée avec son mari et placée en rétention. L’homme est relâché, et les enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). La préfecture du Loir-et-Cher fixe l’expulsion de la femme au vendredi 2 septembre, le vol devant décoller à 11 heures. Pas le temps de saisir le JLD. «J’appelle la préfecture, le chef de bureau me répond : "C’est une décision personnelle du préfet, je ne peux rien faire"», confie son défenseur, Me Vinay.

Heureusement, la présidente du tribunal administratif, dont le rôle est d’examiner la mesure d’expulsion, accepte de prendre l’affaire en urgence. «A 10 h 30, elle rend sa décision : la femme est remise en liberté au motif, je pense, qu’on ne sépare pas les familles et que le préfet ne peut l’éloigner seule, poursuit Bruno Vinay. Je faxe cette décision à la police aux frontières alors que l’embarquement est en cours.» La femme est libérée. La France se targue d’être un Etat de droit. En l’occurrence, on peut parler de loterie.

3/9/2011, CATHERINE COROLLER

Source : Libération

Les lieux de culte musulmans représentent 300 000 m² de surface cumulée en France, répartie dans 90 mosquées et 1 800 salles de prière. Un chiffre qui a doublé en vingt ans. Les lieux de culte islamique arrivent donc en troisième position derrière les lieux catholiques (45 000) et les protestants (3 000). Les responsables musulmans du CFCM ont estimé que cette surface restait insuffisante et estime que 3 000 à 4 000 mosquées seraient nécessaires.

60 % de ces lieux de culte ne dépassent pas les 100 m². Les Grandes Mosquées ne représentent que moins de 1 % du total des lieux de culte.

1/9/2011

Source : SaphirNews

6ème édition du festival des Cultures d'Islam, aura lieu du 7 au 17 septembre 2011. A l'heure où les commémorations du 11 septembre battront leur plein dans le monde, l'Institut des Cultures d'Islam propose un autre regard sur l'islam aux Etats-Unis…Suite

Un calendrier dans lequel seront indiquées les dates du Ramadan et de l’Aïd-el-fitr pourrait être mis en place dès 2012 par le Conseil français du culte musulman (CFCM), selon le site communautaire musulman Oumma.com.

Le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, a indiqué que le projet était envisagé depuis 2008. Des théologiens et des astronomes pourraient prochainement être convoqués pour établir ce calendrier.

La parution d’un tel calendrier mettrait fin aux incertitudes qui entourent chaque année le début et la fin du Ramadan. Elle permettrait notamment, précise Mohammed Moussaoui, de permettre aux salariés de prendre plus facilement un jour de congé pour pouvoir célébrer ces fêtes religieuses.

Selon le président du CFCM, des théologiens musulmans avaient jugé, dans les années 1970, que méthode utilisée pour déterminer à l’avance la date de ces fêtes n’était pas incompatible avec le respect du Coran.

1/9/2011

Source : La Croix

Expulser 30.000 personnes en situation irrégulière d’ici la fin de l’année, c’est l’objectif affiché par Claude Guéant, ministre français de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et de l’Immigration. Le site Africamix révèle que cette politique du chiffre se traduit par des lois de plus en plus répressives.

Par exemple, la nouvelle loi donne aux préfets la possibilité de ne pas tenir compte du délai de trente jours accordé aux personnes expulsées, pour quitter le territoire français. En clair si le préfet estime qu’il y a «risque de se soustraire à cette obligation», il supprime le délai.

Les associations de défense des immigrés sans papiers dénoncent «une machine à expulser de plus en plus inhumaine». Le Réseau éducation sans frontières (RESF) évoque:

«La litanie sans fin. On ne finit plus de faire la liste des atteintes aux droits humains: contournement du droit, enfermement d’enfants en rétention (45 jours possibles), expulsions des pères, démantèlement des familles, retrait de protection des enfants pour pouvoir les expulser, arrestation sur les lieux d’hébergement d’urgence (le 115).»

L'association regrette surtout que l’administration ou même la justice appliquent des directives gouvernementales sans prendre en compte des situations humaines particulières.

Plus grave encore selon le Comité inter mouvements auprès des évacués (Cimade), le gouvernement choisit la période des vacances scolaires pour organiser «la chasse à l’enfant».

Même s’il affirme mener une politique cohérente de réduction de l’immigration, les déclarations du ministre de l’Intérieur ne sont pas dénudées d’arrière-pensée politique, selon ses détracteurs. Pour Alain Vidalies, député socialiste français, «le gouvernement tente à l’évidence une opération politicienne en direction de la frange extrême des électeurs de droite en ciblant la goutte d’eau de l’immigration légale pour faire oublier l’océan du chômage de masse».

Réagissant à la décision du ministre de réduire la liste des métiers ouverts aux non-Européens, le syndicaliste Raymond Chauveau a confié à France 24:

«Ce n’est pas en s’attaquant à l’immigration par le travail qui ne touche que 10.000 à 20.000 personnes que la tendance économique va s’inverser. Le gouvernement parle de 20.000 personnes (des Maliens, des Marocains, des Tunisiens surtout, or en réalité, seules 3.700 personnes venaient de l’étranger», les autres vivaient déjà en France.

«Le nombre de titre de séjours salariés va peut-être baisser mais la main d’œuvre continuera à venir travailler en France. Simplement, elle le fera maintenant, de manière illégale», ajoute de son côté Annette Huraux, membre du Cimade.

1/9/2011

Source : States Afrique

L’entrée des opposants au régime à Tripoli, le 22 août, a fait des victimes collatérales. Un immigré originaire d’Afrique sub-saharienne, travailleur clandestin en Libye, nous raconte que les insurgés s’en prennent aux personnes de couleur noire parce qu’ils les assimilent à des mercenaires à la solde de Kadhafi. Il nous explique donc qu’il vit terré chez lui depuis une semaine.

Au début de la guerre en Libye il y a six mois, des mercenaires africains ont été recrutés par Mouammar Kadhafi pour mater la rébellion. Débarqués du Nigeria, du Tchad ou de Mauritanie, ces soldats de fortune, que l’ONG Human Rights Solidarity estimait au mois de février à 30 000, étaient payés pour faire le sale boulot. Tout au long du conflit, les témoignages d’Africains subsahariens en Libye se disant victimes de menaces et de violences de la part des anciens rebelles se sont multipliés.

Depuis que les insurgés sont à Tripoli, la situation des immigrés africains de la capitale est critique. Le 26 août, le HCR (Haut commissariat aux réfugiés) a d’ailleurs exprimé son inquiétude concernant les menaces et les mauvais traitements subis par les migrants restés en Libye. Avec une opposition qui traque sans relâche les derniers résistants kadhafistes, les Africains noirs sont devenus une cible encore plus vulnérable.

Il est très difficile pour ces Africains de quitter le pays. Dans les deux bateaux qui ont été récemment affrétés par l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) afin d’évacuer les migrants de Tripoli, très peu d’Africains subsahariens étaient présents. Pourtant, comme l’explique Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l’OIM joint par FRANCE 24, ils représentent la majorité des travailleurs migrants vivant en Libye : "Ils sont entrés clandestinement en Libye et ne sont pas répertoriés en tant que ressortissants par leur ambassade. Or, c’est avec les ambassades que nous travaillons sur le terrain pour évacuer le plus grand nombre d’étrangers".

"Quand ils voient un Noir, ils le frappent devant les femmes et les enfants qui applaudissent"

Sakia (pseudonyme) est Ivoirien et vit à Tripoli depuis trois ans. Il est entré clandestinement pour trouver un travail et envoyer de l’argent à sa famille, restée en Côte d’Ivoire. Il travaillait dans une entreprise de fabrication de sodas.

Depuis que les opposants sont entrés à Tripoli, je vis barricadé chez moi avec deux amis. L’un est Togolais, l’autre est Ghanéen. Dans le quartier, nous connaissons des Guinéens, des Maliens, des Libériens et des Nigérians qui sont terrés chez eux. Comme nos ambassades ne nous répondent plus, nous ne savons pas quoi faire, ni qui contacter.

Cela fait quatre jours que nous sortons de l’appartement uniquement pour chercher à manger. Dans mon quartier, il y a des barrages routiers partout. Des jeunes y sont postés jour et nuit, armés jusqu’aux dents. À certaines heures de la journée, quand on sent que c’est calme dehors, on sort acheter quelques provisions et on rentre chez nous en courant. C’est très dangereux pour nous, les Africains subsahariens, de rester dehors, à cause de notre couleur de peau. Quand ils voient un Noir, les jeunes l’insultent et l’agressent devant les femmes et les enfants, qui applaudissent. Le frère d’un ami s’est fait embarquer dans un pick-up il y a peu et on ne l’a plus jamais revu. Ils nous prennent pour des mercenaires de Kadhafi.

"Ils entrent chez nous pour tout saccager et nous frapper"

Je ne suis pas sorti depuis trois jours et il ne nous reste que cinq biscuits à partager. Il n’y a plus d’eau au robinet. Heureusement, nos voisins ont accepté de nous rapporter l’eau du puits du quartier. Ils sont Libyens mais ce sont des personnes âgées. Je sais qu’ils ne nous dénonceront pas, ils nous ont même conseillé de rester enfermés et de ne pas répondre si quelqu’un frappe à la porte. Des amis sénégalais m’ont raconté que des inconnus sont venus chez eux en prétextant vérifier si ils avaient des armes. Ils les ont finalement frappés et dépouillés. Nous ne savons vraiment pas si ce sont des rebelles ou des voyous. Ils portent tous une arme et des habits aux trois couleurs [le drapeau tricolore de l’opposition, ndrl]

"Quand le ‘monsieur’ sera parti, tu verras, on vous tuera tous"

Depuis que la répression a commencé en Libye, nous, les Africains de l’ouest, sommes victimes d’exactions et de menaces de mort. Je me suis fait agresser physiquement quatre fois par des Libyens qui me prenaient pour un gars de Kadhafi. Quand je travaillais encore à l’usine, certains des collègues me disaient ‘quand le monsieur va partir, tu verras, on vous tuera tous’. Alors plus les rebelles se rapprochaient de Tripoli, plus nous étions terrifiés. On a déchiré nos cartes de séjours et nos photos de famille pour ne garder aucune trace matérielle de notre pays d’origine. Avant l’arrivée des rebelles, des diplomates africains nous avaient assurés être en train de négocier avec des hommes du régime pour nous évacuer. Mais les discussions ont coupé court après la chute de Tripoli.

J’ai entendu qu’un bateau de l’OIM avait accosté à Tripoli pour secourir des étrangers. Mais traverser Tripoli pour aller jusqu’au port est inimaginable. Nous n’y arriverions jamais vivants. Il faudrait que les ONG parcourent la ville en bus avec des mégaphones pour nous avertir de leur passage."

Ce billet a été rédigé avec la collaboration de Peggy Bruguière, journaliste à FRANCE 24.

31/8/2011

Source : AfricaN°1/France 24

Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a regretté, jeudi 1er septembre, devant les ambassadeurs réunis à Paris, l'attitude des pays qui rechignent à délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires à la reconduite de leurs ressortissants en situation irrégulière.

"Les résultats, pour l'instant, ne sont pas au niveau de nos attentes", a observé le ministre, qui a fait état d'un "plan spécifique" de Beauvau et du Quai d'Orsay. Celui-ci "vise notamment à exercer ce qu'il faut bien appeler des pressions sur un groupe de huit pays prioritaires", "souvent proches de nous politiquement". Ces pays sont le Mali, la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, l'Angola, la Mauritanie, le Pakistan, le Bangladesh et le Sénégal.

"Sans doute faudra-t-il par conséquent insister encore", a suggéré le ministre. Il a souligné que "cette affaire de laissez-passer consulaires n'est pas une question subalterne" mais "une question importante, car elle conditionne au moins en partie l'efficacité de notre effort pour limiter l'immigration clandestine".

LIMITER L'IMMIGRATION LÉGALE

Outre les expulsions, que M. Guéant veut porter à 30 000 cette année contre un objectif initial de 28 000, le ministre demande "une attitude rigoureuse en matière de délivrance des visas" afin de limiter l'immigration légale (professionnelle, familiale et étudiants). "Ce dont il s'agit, c'est de s'assurer de la bonne adéquation entre des demandes d'emploi venant de l'étranger et nos besoins réels", "d'éviter certains abus ou certaines formes de laxisme dans la mobilité étudiante ou le regroupement familial" et non de "priver l'économie française des ressources humaines dont elle aurait besoin", a-t-il assuré.

M. Guéant a déjà proposé de réduire de 20 000 personnes sur un an le nombre d'immigrés légaux accueillis en France. A l'échelle de l'Union européenne, le ministre plaide pour une réforme de la gouvernance de l'espace de libre circulation de Schengen et du droit d'asile. Après une demande de la France consécutive à l'arrivée de centaines de migrants tunisiens sur son territoire, les dirigeants de l'UE ont chargé, fin juin, la Commission européenne d'élaborer des critères permettant de rétablir, dans certaines situations, des contrôles aux frontières nationales des pays de Schengen. La commissaire européenne Cecilia Malmström s'est engagée à rendre sa copie en septembre.

S'agissant de l'asile, M. Guéant a estimé que "le moment est venu de repenser le droit" en la matière en Europe. "C'est fondamental, car dans la situation actuelle, il y a trop de disparités dans le traitement des demandes d'asile selon les Etats membres auxquels les demandeurs s'adressent." Selon lui, la France a reçu, en 2010, plus de 50 000 demandes, le Royaume-Uni 23 700, l'Italie 10 100 et la Pologne 6 500.

2/9/2011

Source : Le Monde

Du 8 septembre au 8 octobre, le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM) présente l'exposition « Le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre », à l'Hôtel de Ville à Paris.

Tout au longe de son histoire, le Maroc a entretenu avec l'Europe des rapports marqués tantôt par la domination, tantôt par une coopération économique plus ou moins importante. Géographiquement proches, les deux continents, européen et africain, ont été rattachés l'un à l'autre par des liens commerciaux mais aussi politiques et sociaux, par la force des choses. Ces deux parties du monde, qui paraissent donc si différentes de par leurs cultes et leurs cultures, ne sont, finalement, pas si opposées que cela.

Cette réalité sera mise en exergue le temps d'une exposition baptisée «Le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre» qui aura lieu à Paris du 8 septembre au 8 octobre. Organisée sous le Haut Patronage de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), et en partenariat avec la Mairie de Paris, cette exposition itinérante donnera à voir différentes œuvres à l'Hôtel de Ville (Paris 4e). Dans ce même cadre, un séminaire international sur les relations franco-marocaines sera organisé le 4 octobre à l'Hôtel de Ville de Paris.

Placée sous le signe de l'échange et de la rencontre, cette manifestation a fait le choix de voyager à travers les pays de l'Europe pour donner toute sa dimension à cette notion de coopération et de dialogue. Ainsi, après le succès qu'elle a enregistré à Bruxelles, cette exposition a été présentée au public marocain dans l'enceinte de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc à Rabat du 24 novembre au 31 décembre 2010. La prochaine destination étant bien entendu la ville des lumières. Ensuite, ce sera au tour de Londres, Amsterdam et New York... d'en découvrir les trésors.

«En germe au sein du Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM), depuis quelques années, le projet d'une exposition sur les relations entre le Maroc et l'Europe prend tout son sens, au vu de l'accord signé le 13 octobre 2008 entre ce pays et l'Union européenne. Si cet accord porte uniquement sur les échanges commerciaux, il permet d'actualiser une réflexion sur les tenants et les aboutissants des relations entre l'Europe et le Maroc au cours de l'Histoire. L'exposition, ainsi que les activités organisées dans son prolongement, alimenteront les champs de réflexion sur les procédés d'échange et les modes de dialogue afin de mieux comprendre ces histoires singulières et croisées», assurent Sylvie Lausberg et Paul Dahan, commissaires de l'exposition.

Et c'est en contemplant les différents documents exposés qui vont des tableaux de l'époque, à des photos qui retracent quelques événements historiques qui ont marqué les relations entre l'Europe et le Maroc, en passant par des manuscrits et autres sérigraphies, que le spectateur se rend compte de l'ampleur des rapports entre ces deux parties du monde. Autant de traces qui reconstituent le tableau d'une cohabitation marquée par des interactions et des influences de part et d'autre. Probablement qu'en étudiant de près tous ces éléments et en y réfléchissant, le visiteur changera sa perception des relations entre le Maroc et l'Europe.

L'exposition ainsi que les activités organisées dans son prolongement (colloque, conférence, exposition photos, concert, activités proposées sur l'art de vivre…), alimenteront les champs de réflexion sur les procédés d'échange et les modes de dialogue afin de mieux comprendre ces histoires singulières et croisées. Au départ, des traces laissées par les diplomates, les voyageurs, les artistes peintres, les écrivains, les artisans et les populations dans leur ensemble, les sources de cette influence aujourd'hui réciproque améliorent également la connaissance des réalités de l'émigration tout en en modifiant la perception. L'exposition éveille enfin les consciences à une identité marocaine qui, ouverte sur le monde, n'en préserve pas moins une spécificité qui s'exprime dans les productions des artistes marocains contemporains ainsi que dans un savoir-faire reconnu tant dans les domaines commerciaux que culturels.

Le parcours de l'exposition en sept modules distincts met en évidence l'importance de l'imaginaire tant dans l'esprit des Européens entrés en contact avec le Maroc que dans celui des Marocains à l'égard du monde occidental. En faisant le lien avec le passé, l'objectif de Sylvie Lausberg et Paul Dahan, les commissaires de l'exposition, est de démonter les clichés véhiculés dans le présent afin d'encourager le respect mutuel et le dialogue d'une rive à l'autre de la Méditerranée. En raison du caractère très vaste du thème choisi et des spécificités historiques, l'accent est mis sur les relations que la France, l'Espagne, l'Angleterre et la Hollande ont entretenues avec le Maroc. Une attention toute particulière est également accordée aux relations entre la Belgique et le Maroc, tant en raison du lieu où cette exposition prend naissance que de l'importance de la communauté marocaine en Belgique. Outre la richesse de sa bibliothèque et de la collection Dahan-Hirsch, le CCJM a noué des partenariats avec les collectionneurs et les institutions pour alimenter le contenu de cette exposition.

«Le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'Autre»

Le livre est un ouvrage collectif sous la direction de Paul Dahan et Sylvie Lausberg. Il alimente les champs de réflexion sur les procédés d'échange et de dialogue interculturel entre le Maroc et l'Europe. Un retour sur le déploiement dans le temps et l'espace des échanges et des influences entre ces deux contrées permet de mieux comprendre une histoire singulière qui fait du Maroc le pays du Maghreb le plus proche de l'Europe à ce jour.

Au départ, des traces laissées par les diplomates, les voyageurs, les artistes peintres, les écrivains, les artisans et les populations dans leur ensemble. L'histoire des relations entre le Maroc et l'Europe met à jour les sources des influences réciproques et une fascination qui l'est tout autant. En améliorant la connaissance des réalités de l'émigration, cette exposition et son catalogue en modifient également la perception.

4.9.2011

Source : Le Matin

Ce 26 août, les passagers du ferry marocain Biladi reliant Sète à Tanger ont dû attendre plusieurs heures avant de quitter le territoire français. Et pour cause, deux employés du navire ont sauté du haut du bateau, à 20 m au-dessus du niveau de la mer, quelques minutes avant l'appareillage…Suite

La chanteuse marocaine Hindi Zahra se produira mercredi à Paris, en ouverture de la 16ème édition du festival "Jazz à la Villette" qui se poursuivra jusqu'au 11 septembre, a-t-on appris auprès des organisateurs…Suite

- Un juge a bloqué de façon temporaire une nouvelle loi draconienne sur l'immigration qui devait bientôt entrer en vigueur dans l'Etat américain de l'Alabama, un mois après que l'administration Obama a contesté le texte.

«La juge Sharon Lovelace Blackburn a décidé de bloquer la nouvelle loi sur l'immigration en Alabama, de façon temporaire jusqu'au 29 septembre, le temps qu'un juge fédéral examine le dossier», a indiqué une porte-parole du parquet à Montgomery, capitale de l'Alabama, à l'AFP.

Le 1er août, l'administration américaine avait contesté devant la justice cette loi qui devait entrer en vigueur le 1er septembre. La loi oblige la police à vérifier le statut migratoire de suspects dont elle pense qu'ils résident illégalement aux Etats-Unis.

Le gouvernement fédéral avait alors estimé que la loi, baptisée HB 56, «entre en conflit avec la législation fédérale sur l'immigration et sape l'équilibre subtil que le gouvernement tente d'établir entre ses priorités et ses objectifs en termes d'immigration».

C'est la deuxième fois que l'administration Obama veut obtenir le blocage d'une loi promulguée par un État ayant trait à l'immigration, après avoir réussi à faire en partie geler une précédente législation aux accents similaires en Arizona, il y a un an. Pour la première fois dans l'histoire américaine, cette loi aurait permis à la police de vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée, même si cette interpellation était sans motif.

La loi approuvée en Alabama oblige la police à vérifier le statut migratoire des personnes qu'elle arrête et dont elle pense qu'ils sont sans papiers. Dans les écoles, les responsables devront également vérifier le statut migratoire des enfants qui y sont inscrits. Enfin, il deviendra illégal de louer des logements à des sans papiers.

29/08/2011

Source : Canoë/AFP

Chaque jour, durant le mois du Ramadan qui s’achève, le restaurant solidaire du Secours islamique France installé sur un parking de Saint-Denis a servi plus de 400 repas chaud.

Depuis 10 heures ce matin, Nora et Avina préparent le repas du soir. Elles cuisent les légumes, la viande, ajustent une béchamel, épaississent la soupe. À deux pas de là, Soraya, Abdallah, Valentina, Yousra coupent en morceaux avocats, tomates, betteraves, concombres. « ça occupe ! », s’amuse Soraya, étudiante en master de relations humaines. « Au départ, précise-t-elle, je voulais juste aider. Mais ici, je rencontre des gens à mille kilomètres de ceux que je côtoie d’habitude. Je dis merci à Dieu pour ça. »

Tous ceux qui s’activent ainsi sous le chapiteau du restaurant solidaire du Secours islamique France (SIF) installé sur un parking non loin du métro Saint-Denis Porte de Paris ont une bonne raison d’être là. Abdallah, actuellement sans emploi, évoque l’islam qui fait de la solidarité « une obligation pour tout musulman ». Valentina, italienne venue en France dans le cadre du programme Erasmus et aujourd’hui diplômée en anthropologie, vient pour « l’accueil et l’ambiance ».

Amina, professeur des écoles, souhaite « donner à ceux qui n’ont pas ». Yousra, plus âgée, « bénéficiaire » du SIF, est heureuse de « pouvoir rendre à son tour service ».

Leçon de vie

Au fil de l’après-midi, d’autres bénévoles les rejoignent, lavent les casseroles, installent les tables, préparent le couvert. « Longtemps, je n’ai pensé qu’à moi, confie David, Web designer, récemment converti. Aimer son prochain comme soi-même, c’est faire la volonté de Dieu. Mais en me mettant au service des autres, je reçois d’eux une leçon de vie ». « Aider me rapproche spirituellement de mon Créateur », affirme de son côté Anis (1), ingénieur technico commercial.

« Nous pouvons compter chaque jour sur une trentaine de personnes, explique Ayad Aït Ahmed, responsable des bénévoles au SIF. Moyenne d’âge : 24 ans. Ces jeunes, bien formés, se reconnaissent dans l’éthique du Secours islamique, qui affirme l’égale dignité de chaque homme. Ils trouvent ici un lieu ouvert où ils peuvent s’investir, où on leur fait confiance, et qui est pour eux une école de tolérance, de militantisme et de citoyenneté. »

Un peu après 20 heures, des familles de Roms - dont certaines campent à deux pas de là – se pressent à l’entrée de la tente, ainsi que des habitants du quartier, trop seuls, et des personnes qui vivent dans la rue. Puis arrivent de jeunes migrants tunisiens, des habitués eux aussi, qui, tel Zyad, viennent prendre « un repas cuisiné comme à la maison », et « trouver un peu de chaleur ».

Hausse de la fréquentation

Bientôt, les femmes seules et les jeunes mères avec enfants se regroupent autour de trois tables, bien décidées à « partager un bon moment ». Les Tunisiens se serrent les uns contre les autres et échangent des nouvelles. Vers 21 heures, après la prière de Maghrib, arrivent les « jeûneurs » qui après avoir bu du lait et pris une datte, mangent en silence mais avec appétit tandis que dehors, les premiers servis s’attardent, un verre de thé à la main.

Ce jour d’août, près de 500 repas ont été servis. « L’an dernier, lorsque nous avons lancé l’opération, nous étions à 250 repas, raconte Djilali Benaboura, responsable des missions sociales France au SIF. Cette année, le succès, dû au bouche-à-oreille, est le signe d’une solitude et d’une précarité plus grandes. Au début, certains musulmans ne comprenaient pas pourquoi ils devaient faire la queue avec des non-musulmans. On leur a expliqué que le restaurant était ouvert à tous, sans distinction. Nous avons aussi ce rôle d’éducation. »

Les « Tables du Ramadan » – c’est le nom donné à ce restaurant – fonctionnent uniquement pendant le mois du Ramadan au cours duquel le SIF sert aussi des repas dans des foyers et distribue des colis dans les prisons. Durant l’année, l’ONG gère une épicerie solidaire à Saint-Denis, six logements d’insertion, et organise des maraudes sociales en partenariat avec la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement, le 115 et le Samu social.

Un budget alimenté par les dons

Cette année, en coordination notamment avec le Secours catholique, elle distribue par ailleurs des petits déjeuners aux migrants tunisiens sans abri et participe à la campagne « Pas de solitude dans une France fraternelle » initiée par la société Saint-Vincent-de-Paul.

Si la Seine Saint-Denis demeure son « laboratoire » – l’ouverture d’un restaurant solidaire permanent et la création à plus long terme d’un lieu éducatif pour jeunes récidivistes sont à l’étude  – le SIF espère désormais étendre ses activités à Lyon, puis à Marseille et Lille, tout en poursuivant ses missions à l’étranger. Son budget le lui permet.

L’ONG, qui emploie 90 salariés – dont une vingtaine de non musulmans – et peut compter sur 400 bénévoles, dispose en effet de 21 millions d’euros de fonds propre, dont plus de 90 % proviendraient de donateurs résidant principalement à la Réunion, en Île-de-France et dans le Nord.

Manque de visibilité

Pourtant, le SIF, né il y a vingt ans, souffre toujours d’un déficit d’image. D’où sa récente campagne d’affichage dans les transports en commun de la région parisienne : « La souffrance n’a ni origine, ni religion, ni genre. La solidarité non plus ».

« Membre de plusieurs plates-formes associatives comme coordination Sud, nous sommes aujourd’hui reconnus par nos pairs, ainsi que par le ministère des affaires étrangères et les instituts internationaux, explique Mahieddine Khelladi, directeur exécutif du SIF. Il nous faut maintenant devenir aux yeux du grand public une ONG comme une autre, sans amalgame possible. »

(1) Le prénom a été changé.

MARTINE DE SAUTO

Source : La Croix

Pas encore tout à fait achevée, la grande mosquée de Strasbourg a ouvert pendant le mois de Ramadan, avant de fermer pour deux mois de travaux de finition.

« Elle est tellement belle, comme un énorme gâteau ! » Chaque soir, après une journée de travail dans son auto-école et la rupture du jeûne chez elle, Hatice, la trentaine, est venue prier à la toute nouvelle grande mosquée de Strasbourg, ouverte provisoirement pour le Ramadan avant de fermer à nouveaux deux mois pour la pose des mosaïques, frises en plâtre, moquettes définitives et autres finitions.

« Elle représente tout ce que nous avons voulu en matière sociale, identitaire. Dans notre ville, nous avions déjà une magnifique cathédrale, une très belle synagogue. Nous sommes enfin reconnus, et le fait que des non-musulmans aient participé à son édification nous ravit », poursuit-elle, satisfaite aussi que « ce lieu soit animé par des musulmans progressistes, à l’image du vrai islam ».

Fierté

Comme Hatice, des milliers de musulmans strasbourgeois ont ressenti ce mois d’août une telle fierté. Pour la première fois dans la région, ils pouvaient prier dans un lieu construit spécialement pour eux. Les dirigeants de la mosquée affirment qu’elle peut accueillir jusqu’à 1 500 hommes, dans une salle de prière annoncée comme la plus vaste de France (si on excepte les mosquées aménagées dans des lieux non construits à dessein) et sans aucun pilier gênant la vue, plus 500 femmes en mezzanine.

Construite au cœur de la ville, particulièrement visible depuis un grand axe de circulation, cette œuvre de l’architecte italien Paolo Portoghesi invite, avec son dôme stylisé de 24 mètres de haut, mais sans minaret, ses couleurs gris et blanc, à une acceptation tranquille dans la cité. L’intérêt des Strasbourgeois semble d’ailleurs fort : les visites guidées proposées deux fois par semaine au grand public attirent à chaque fois 450 personnes, dont une grande majorité de non-musulmans.

Il est vrai que le projet a eu le temps de se faire accepter. Imaginé il y a près de vingt ans et lancé il y a dix ans, il a été moult fois contrarié, par des problèmes de trésorerie – le budget initialement prévu de 4,5 millions d’euros a doublé –, un différend avec les entreprises de bâtiment – le chantier a été paralysé de janvier 2008 à mai 2009 – ou encore les hésitations de la précédente municipalité UMP.

Un lieu de rayonnement européen

En Alsace, en vertu du droit local des cultes, les collectivités locales peuvent en effet participer à la construction des édifices religieux. Ici, mairie, département et région ont abondé à hauteur de 30 %. « Certains fidèles n’y croyaient plus, alors qu’ils y ont beaucoup contribué par leur soutien financier et moral. Aujourd’hui, l’émotion est grande », reconnaît Said Aalla, le président de la grande mosquée.

Avec ce nouvel équipement, les 40 000 à 60 000 musulmans de Strasbourg ont un lieu central auquel s’identifier, qui vient compléter les 25 autres lieux de prière de quartier, eux aussi en profonde redéfinition.

Durant le mois de Ramadan, certains ont d’ailleurs connu de fortes baisses de fréquentation, mais elles ont aussi bénéficié de la visite de conférenciers et d’imams s’étant déplacés à Strasbourg pour l’occasion, à l’instar de Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman. Car ses responsables espèrent en effet en faire un lieu de rayonnement européen.

ÉLISE DESCAMPS, à Strasbourg

29/8/2011

Source : La Croix

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