jeudi 23 janvier 2025 14:32

Ce thriller noir de Nadir Moknèche autour de Dounia illustre les maux de la société marocaine.

A Tanger, sur un gros chantier de construction d’une luxueuse villa à proximité de la mer, un ouvrier préparant les fondations découvre une ancienne galerie gosouterraine. C’est un passage secret sous le détroit de Gibraltar menant jusqu’en Espagne, imagine ce clandestin sénégalais croyant avoir enfin trouvé le chemin menant à son rêve.

Mais non, ce sont des catacombes chrétiennes, expertise une archéologue européenne, émerveillée par une fresque d’une beauté plastique soufflante, dans un état de conservation exceptionnel.

Voilà le genre de découverte qui a de quoi effrayer les responsables d’un chantier, car celui-ci peut se trouver paralysé des mois, des années, à cause de fouilles. Pourtant, le couple en charge des travaux exulte de joie, autant que le directeur du musée local. Pourquoi : "Goodbye Morocco" !

En effet, chaque personnage voit dans ce trésor une opportunité de quitter le Maroc. Seuls les ouvriers clandestins africains sont inquiets. Ils refusent même de reprendre le travail, craignant la colère des esprits. De fait, on n’a jamais revu celui d’entre eux qui avait tenté de se faire un peu d’argent en volant un crâne de la nécropole.

Toutefois, le film ne part pas dans toutes les directions, car il s’articule autour de Dounia qui se trouve au croisement de toutes ses lignes de force du récit. Femme de charme et femme à poigne, elle doit gérer tout à la fois son compagnon occidental responsable du chantier, les travailleurs illégaux, le directeur du musée, l’archéologue, et encore son puissant notable de mari, dont elle est divorcée, et qui ne lui permet guère de voir son fils. Elle peut cependant compter sur son chauffeur, le fils de la domestique de ses parents, amoureux d’elle depuis toujours.

La multiplication des agendas cachés des protagonistes nourrit la tension de ce véritable thriller. Mais c’est aussi une façon astucieuse pour Nadir Moknèche, réalisateur algérien dont les films sont interdits en Algérie, d’exposer les maux du Maroc : négriers de la construction, corruption, trafic d’antiquités, tourisme homosexuel à Tanger et condition de la femme. Utilisant un moteur de récit qui n’est pas sans rappeler "La promesse", des frères Dardenne, Nadir Moknèche brosse un tableau du Maroc contemporain, un pays où la corruption tient son rang, où l’émigration clandestine stimule l’économie parallèle, où tout s’achète, même des trésors archéologiques inestimables (et dérangeants, car ils précèdent l’islamisation), où des femmes luttent pour ne plus être traitées comme des citoyens de deuxième catégorie.

Dounia - qui symbolise le Maroc moderne - n’est pas attachée mais prisonnière de ses racines. Elle est incarnée par Lubna Azabal qui construit un personnage très complexe avec une autorité, des failles, un charisme, un charme, un objectif impérieux. Bref, une nouvelle interprétation soufflante à la hauteur de "Incendies".

Réalisation, scénario : Nadir Moknèche. Image : Hélène Louvart. Avec Lubna Azabal, Rasha Bukvic, Faouzi Bensaïdi, Grégory Gadebois, Anne Coesens 1h42.

20/02/2013, Fernand Denis

Source : La Libre Belgique

Le projet Euromed Migration III financé par l'UE a tenu sa seconde session de formation sur la prévention de la migration clandestine à Varsovie, en Pologne, du 5 au 8 Février. La formation a rassemblé les représentants des pays partenaires du Sud de l'IEVP, à savoir l’Algérie, l’Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc et la Tunisie.

La session a été ouverte par un haut représentant des gardes-frontières polonais, qui a commencé par un aperçu du sujet, accompagné d'une présentation des principaux thèmes et objectifs du projet Euromed Migration III.

La première journée avait pour but de souligner le cadre du modèle européen de Schengen, avec en particulier, les autorités polonaises qui ont décrit leur passage d'un pays partenaire de l'UE en transition à celui d’État membre. La deuxième journée a élargi la discussion avec la présentation des autres expériences régionales telles que les missions EUBAM en Ukraine et en Moldavie. Les participants ont été particulièrement intéressés par les aspects pratiques de la construction d'une coopération dans les domaines de la coopération transfrontalière, de la gestion et du contrôle des frontières.

La session a également compris une visite d'étude à l'Agence européenne FRONTEX pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne. Cette analyse mélangée à la présentation ainsi que la mise en valeur des zones techniques dans les locaux de l'agence Frontex, a permis de mettre en évidence les meilleures pratiques dans l'UE tout en en restant concentré sur les aspects opérationnels.

La dernière journée s'est attaquée aux lacunes, aux besoins et aux enseignements tirés, notamment en cherchant à savoir quelles sont les initiatives qui seraient intéressantes pour les États partenaires du Sud de l’IEVP, afin de poursuivre et d'approfondir les différents types de coopération régionale, à la fois dans la région dans son ensemble et au niveau bilatéral entre les pays. Les principales propositions ont compris les visites aux postes frontières, l'échange d'expériences sur la technologie et la participation à des séances de formation conjointes.

D'un budget de € 5 millions d'euros de la Commission européenne, le projet Euromed Migration III a pour objectif de promouvoir la coopération sur les questions migratoires entre les pays européens et les pays partenaires de l’IEVP-Sud, et entre les pays de l’IEVP-Sud eux-mêmes et à aider les pays partenaires à trouver des solutions aux différentes formes de migration. Un autre objectif à long terme est de créer un réseau de professionnels pour une meilleure coopération et l'échange de bonnes pratiques et expériences. Le projet favorisera la liaison entre migration et développement, et aidera les pays partenaires à lutter contre la traite des personnes et permettra le renforcement de la capacité de la gestion frontalière.

20-02-2013

Source : EU NeighbourhEU Neighbourhood Infoood Info


C'est une formation inédite qui a vu le jour à Lyon : des universités réunissent des imams et des fonctionnaires pour suivre des cours de laïcité et de droits des religions.

 L'université Lyon 3, la Faculté Catholique et l'Institut Français de Civilisation Musulmane ainsi que l'État pilotent le projet : l'idée c'est de construire un islam républicain intégré à la société française.

D'ici la fin de l'année les fonctionnaires obtiendront un diplôme d'université en "religion, liberté et laïcité", les imams valideront leur certificat de "connaissance de la laïcité".

20/2/2013

Source : RadioLyon

Angela Merkel, qui entreprend un voyage en Turquie le week-end prochain, s'est dépêchée de tuer dans l’œuf le débat naissant sur la double nationalité. Celui-ci avait  été initié par la ministre de la justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (FDP, parti libéral) qui a récemment proposé de faciliter l'accès à la double nationalité.

Ce n'est pas d'actualité, a immédiatement rétorqué ce mardi Steffen Seibert, porte-parole d'Angela Merkel. Ni la CDU, ni la CSU bavaroise ne le souhaitent. Les deux partis soupçonnent la ministre de la justice d'avoir simplement voulu envoyer un signal à la gauche, histoire de ne pas totalement exclure une coalition entre le FDP, le SPD et les Verts après les législatives. Le soupçon n'est sans doute pas totalement infondé, mais il faut reconnaître que Mme Leutheusser-Schnarrenberger défend régulièrement des idées libérales qui font grincer des dents à droite.

Surtout, sa proposition mérite qu'on s'y arrête. Dans un  pays qui risque de perdre dix millions d'habitants dans les prochaines décennies et qui a un des codes de la nationalité les plus sévères, le sujet aurait été digne de figurer en bonne place dans une campagne électorale.

Alors que l'Allemagne ne reconnaissait que le droit du sang, la gauche a, en 2000, introduit un peu de souplesse. Les enfants nés en Allemagne de parents étrangers peuvent désormais garder les deux nationalités jusqu'à leur majorité. Mais entre 18 et 25 ans, ils doivent choisir. Sauf si leurs parents sont des ressortissants de l'Union européenne, Suisses, ou viennent d'un pays qui ne permet pas de renoncer à sa nationalité. Mais pour des milliers de jeunes Turcs nés en Allemagne et qui se sentent Allemands, le choix est souvent douloureux. Malheureusement, Angela Merkel n'entend manifestement pas changer la donne dans l'immédiat.

19/2/20123

Source : Le Monde

Elle en parle comme du combat de David contre Goliath. Lilia Garcia fait partie d’une association qui défend les droits des travailleurs auprès des sociétés de nettoyage et s’exprime, à ce titre, sur l’une des plus grosses actions en justice intentées aux Etats-Unis, celle de quelque 2 300 agents d’entretien, la plupart sans papiers, contre les principales chaînes de supermarchés du pays.

Dans “la Bataille des invisibles”, le réalisateur Manuel de Alba, professeur d’université, donne la parole à ces hommes et à ces femmes qui ont lutté pendant cinq ans pour faire valoir leurs droits en Californie, où affluent chaque année des centaines d’immigrés via le Mexique. “Les patrons profitent du fait qu’on est dans la clandestinité, qu’on n’ait pas de papiers, pour nous exploiter encore plus”, dénonce l’un d’eux.

Salaire horaire inférieur à 3 dollars quand le salaire minimum est lui autour de 7 dollars, heures supplémentaires non payées, travail sept jours sur sept à l’exception du 25 décembre : autant d’abus dont se sont rendus coupables les magasins Vons, Albertsons, Ralphs et Safeway. Face à ces géants de l’industrie, des employés particulièrement vulnérables qui souvent ne parlent pas anglais et sont peu informés mais prêts à tout pour garder leur boulot. Sauf ce jour où, à l’appel du syndicat des agents d’entretien, ils ont pour la première fois fait grève. Paralysant Los Angeles pendant près de quatre semaines.

Une grève en forme d’avertissement pour Building One Service Solutions, la plus grande entreprise de nettoyage américaine. Alors que le système fonctionnait encore sans intermédiaire dans les années 1970, celle-ci a peu à peu externalisé en ayant recours à des sous-traitants, notamment deux grosses familles de Zacapala, dans le sud du Mexique. On prête ainsi à l’entrepreneur Alfonso Zapata d’avoir offert un emploi aux Etats-Unis à plus de 2 000 personnes de la région. Le parrain local lance : “Pour ce procès aux Etats-Unis, ils peuvent rayer [son] nom de la liste. Si qui que ce soit parvient à m’inculper je répondrai aux accusations.” Si la class action a été difficile à monter, notamment parce que les plaignants étaient en majorité des clandestins, le procès s’est néanmoins soldé par une victoire pour eux puisqu’ils ont obtenu 22 millions de dollars de dommages et intérêts.

Primé, entre autres, au Festival international de Puebla en 2011, ce documentaire de 52 minutes résonne comme un bel hommage à ces milliers d’invisibles.

Documentaire. Le 20fevrier à 20h45 sur France Ô

20/2/2013, Flore de Bodman

Source : Le Nouvel Observateur

Le bureau Recherches de l’Office des Étrangers (OE) a ouvert en 2012 9.064 enquêtes administratives dans le cadre de la lutte contre les mariages blancs, un nombre en recul par rapport à l’année précédente, a indiqué la secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Maggie De Block, en réponse à une question parlementaire.

Depuis 2007, le nombre de ces enquêtes oscille entre 9.000 et un peu plus de 10.000, avec un maximum atteint en 2011 (10.728).

Le bureau Recherches de l’Office des Étrangers collabore à la répression du phénomène de «mariages blancs» en sollicitant l’ouverture d’enquêtes auprès des Parquets lorsque des suspicions de mariage de complaisance existent à l’égard de mariages déjà conclus.

En 2012, les enquêtes ont porté sur 4.902 mariages prévus et sur 4.162 conclus, a précisé Mme De Block (Open Vld), en réponse à une question écrite du député Peter Logghe (Vlaams Belang).

La secrétaire d’Etat a renvoyé à sa collègue de la Justice, Annemie Turtelboom, pour des réponses sur le nombre d’enquêtes administratives effectivement ouvertes par les parquets, les résultats et le nombre de mariages annulés et le nombre de mariages blancs annulés suivis d’une annulation de la nationalité dans le chef de l’étranger en séjour illégal.

19/2/2013

Source : L’Avenir

Selon les résultats de la grande enquête « Observatoire de la société française » menée par l’institut Sociovision et rendue publique le 14 février, un Français sur cinq fait primer les règles de sa religion sur celles de la société.

Ce sont 21 % des sondés exactement qui estiment « complètement normal qu'on suive d'abord les règles de sa religion avant les règles de la société dans laquelle on vit », note Anne Madelin, directeur conseil de Sociovision sur le site FaitReligieux.com.

Ces personnes sont majoritairement rattachées à une « religion minoritaire » en France comme l’islam. Ainsi, 58 % des Français de confession musulmane indiquent faire prévaloir les règles de leur religion sur celles de la société. Ils sont 40 % parmi les juifs, 37 % parmi les protestants et seulement 20 % parmi les catholiques.

Sur cette question, l’enquête annuelle de Sociovision, réalisée auprès d’un échantillon de 2 000 personnes, démontre également que les habitants de l'agglomération parisienne sont surreprésentés par rapport à la plupart des régions avec 43 % des habitants de la grande couronne et 32 % de la petite couronne qui privilégient leur religion.

En outre, la plus forte proportion de sondés partageant cette idée fait partie du groupe qualifié de « performers » par Sociovision, qui a dressé différents groupes profils de la société française, allant des « conservateurs identitaires » aux « néo-bourgeois ».

Ainsi, 52 % des performers, des « gens jeunes, modernes, pas forcément aisés financièrement. Plus individualistes que la moyenne. Sensibles aux valeurs de performance, de compétition, et en décrochage avec les principes du vivre ensemble et la vision du collectif "à la française" », privilégient leur religion.

Cependant, les personnes qui font passer en premier leur religion ne sont pas pour autant renfermées sur elles, ni moins tolérants. En effet, 55 % d’entre elles se sentent « proches de gens n'ayant pas la même religion, la même appartenance ethnique, les mêmes idées qu'eux » contre seulement 38 % de l'ensemble de la population française.

18 Février 2013

Source : Saphirnwes

Le 23e festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, qui doit se dérouler du 23 février au 2 mars dans la capitale burkinabé, promet, de par un programme de débats dense et mieux orienté, un retour aux valeurs pionnières de la manifestation, avec en sus un hommage appuyé aux femmes africaines, si opportun dans une région marquée par la montée des extrêmes.

Le thème choisi cette année ("cinéma africain et politiques publiques en Afrique") donne le ton d'une édition où les débats devraient être centrés sur la problématique du rôle des Etats dans le développement d'une industrie cinématographique indépendante en Afrique face aux exigences d'un monde globalisé.

Elles seront, au total, 101 oeuvres cinématographiques de 35 pays africains à concourir dans les sept catégories de la compétition officielle, à raison de 20 longs métrages de fiction, 20 courts métrages, 17 documentaires, 17 oeuvres en vidéo-numérique, 08 séries télévisuelles, 6 films de la diaspora et 13 films des écoles africaines de cinéma.

Près de 600 autres oeuvres seront par ailleurs projetées en hors-compétition, notamment dans les catégories "Hommages" et "Rétrospective".

L'Algérie pour sa part sera représentée, en compétition officielle, par cinq oeuvres, à savoir "El Taib" (Le repenti) de Merzak Allouache, "Yema" de Djamila Sahraoui et "Zabana !" de Said Ould Khelifa dans la catégorie long métrage de fiction, "Down to earth" (Les pieds sur terre) de Mohamed El Amine Hattou, unique court métrage algérien sélectionné, et le documentaire "Bouts de vies, bouts de rêves" de Hamid Benamra.

Lors de la précédente édition du Fespaco en 2011, le réalisateur algérien Abdennour Zahzah avait reçu le Poulain d'or pour son court métrage "Garagouz", alors que la comédie musicale"Essaha", de Dahmane Ouzid, avait reçu la prix de la meilleure affiche.

"Voyage à Alger" de Abdelkrim Bahloul avait, de son côté, décroché le prix du meilleur scénario ainsi que celui de la meilleure interprétation féminine revenu à Samia Meziane.

La ré-appropriation de la culture africaine par un cinéma africain

Quarante trois ans après la fondation du Fespaco, ce prestigieux rendez-vous biennal du 7è art décide enfin d'ouvrir le débat sur le rôle des Etats dans le développement d'une industrie cinématographique africaine indépendante, malgré les contraintes et les nécessités de la globalisation des échanges mondiaux.

Cette orientation donnée au festival s'inscrit en droite ligne de la pensée de ses fondateurs, en 1969, et dans le sens du mouvement panafricain pour la ré-apropritation de la culture africaine à travers la promotion et le développement --par les Africains eux-mêmes-- des potentialités cinématographiques de leurs pays respectifs.

Une première dans l'histoire du Fespaco, les 27 prix de la sélection officielle seront par ailleurs décernés par des jury présidés par des femmes dont la réalisatrice martiniquaise Euzhan Palcy, première cinéaste noire entrée à Hollywood, qui présidera le jury de la sélection long métrage de fiction.

Ce choix constitue un "message souverain adressé à la communauté internationale" par les organisateurs, dans un contexte régional marqué par de fortes tensions, notamment au Nord-Mali où des groupes extrémistes tentent d'imposer une vision rétrograde aux sociétés africaines, en prenant pour cible les droits des femmes et la culture, attributs fondamentaux de la vie démocratique.
Avec l'ambition de faire connaître le cinéma africain aux Africains, le Fespaco a été fondé en 1969 à l'initiative d'un groupe de cinéphiles burkinabés, puis institutionnalisé à Tunis en 1972 dans la perspective de promouvoir, en alternance avec les Journées cinématographiques de Carthage (Jcc), le cinéma africain et arabe au Maghreb et en Afrique subsaharienne.

Après 42 ans d'existence et la tenue de 22 éditions, ce festival a vite fait de dépasser les limites du continent pour acquérir une renommée internationale en passant de 5 pays représentés au départ, à 35 aujourd'hui.

A travers l'institution du marché international du cinéma et de la télévision africains (Mica), le Fespaco se positionne, en outre, comme le plus grand festival de cinéma du continent africain et constitue un rendez-vous incontournable pour les professionnels.

20 fév 2013

Source : APS

Cherchant à ouvrir plus grand les portes de l'Amérique aux immigrés très qualifiés depuis plus de 10 ans, le secteur technologique voit aujourd'hui son objectif subordonné à la réforme --nettement plus vaste-- de tout le système d'immigration américain.

Depuis longtemps déjà, la Silicon Valley se bat pour obtenir plus de visas et de cartes vertes --ces précieux sésames permettant de travailler et vivre aux Etats-Unis de manière permanente-- pour des immigrants avec de précieuses connaissances scientifiques ou mathématiques.

Microsoft a ainsi récemment assuré que le manque de visas pour des ingénieurs était l'une des raisons qui l'avait poussé à ouvrir un studio de développement à Vancouver, au Canada.

Mais depuis la présidentielle de novembre dernier, ces réformes désirées par le secteur technologique se retrouvent "otages d'une réforme plus vaste" du système tout entier, résume Robert Atkinson, président de l'Information Technology and Innovation Foundation, un centre de réflexion spécialisé dans les technologies de l'information basé à Washington.

En cause: la prise de conscience, aussi bien du côté du président Obama, dont c'est une promesse de longue date, que du côté des républicains, qui ont vu les électeurs hispaniques voter en masse pour Barack Obama, de la nécessité de promouvoir une réforme de la législation sur l'immigration.

"Révision de fond en comble du système"

Une proposition de loi présentée par les républicains à la Chambre des représentants et visant à offrir plus de visas aux étrangers diplômés aux Etats-Unis en sciences et en technologies a ainsi été rejetée au Sénat par les démocrates, au nom d'une réforme plus large du système.

Universitaire réputé et spécialiste des hautes technologies, Vivek Wadhwa milite pour une réforme de l'immigration tournée vers les immigrés les plus qualifiés. "Donner la citoyenneté à des gens qui ont traversé illégalement la frontière est (...) malsain", pointe-t-il: "En même temps, on retient en otage des immigrants légaux et qualifiés --des scientifiques, des ingénieurs, des docteurs que le monde entier s'arrache".

Aux yeux de Vivek Wadhwa, les deux questions --immigration très qualifiée et immigration en général-- sont distinctes.

"Nous avons besoin de visas et d'une législation sur l'immigration améliorée pour la Silicon Valley et le secteur des hautes technologies, mais la seule manière d'obtenir cette réforme passe par une révision de fond en comble de l'ensemble de notre système", lui a répondu Luis Gutierrez, un élu démocrate du Congrès, responsable des questions migratoires au sein du groupe des élus hispaniques du Congrès.

"Parce que notre système d'immigration a besoin d'être réformé de haut en bas, tout régler en une seule fois est la bonne approche", ajoute M. Gutierrez.

Une telle stratégie aurait d'autant plus de chances d'aboutir si elle recueillait le soutien des groupes de la Silicon Valley.

La patronne de Yahoo! Marissa Mayer l'a bien compris et elle a récemment appelé à une réforme après une rencontre avec Barack Obama pour évoquer ces questions.

"C'est essentiel pour l'avenir de l'Amérique", a-t-elle souligné dans un communiqué: "J'exhorte le Congrès et le président à travailler ensemble dans un effort bipartite pour réformer nos politiques migratoires, y compris celles permettant d'embaucher et de retenir des travailleurs très qualifiés".

20 fév 2013, SAN FRANCISCO

Source : AFP

Le président américain Barack Obama a appelé mardi les élus républicains qui le tourmentent le plus sur le dossier de la réforme de l'immigration et dont le soutien s'avèrera indispensable dans les prochains mois.

La Maison Blanche a fait savoir que Barack Obama avait personnellement appelé John McCain, son ancien rival de la présidentielle de 2008, le quadragénaire Marco Rubio et un autre sénateur virulent sur le dossier, Lindsey Graham.

Les républicains s'étaient récemment plaints d'avoir été négligés par Barack Obama, jugé trop distant avec eux alors qu'il multiplie les déplacements sur le terrain.

Le coup de fil présidentiel souligne la volonté de Barack Obama de ne pas laisser le débat s'empoisonner, comme lors de la précédente tentative de réforme sous le mandat de George W. Bush.

"Le président a répété qu'il soutenait l'initiative en cours au Congrès et espérait qu'elle pourrait aboutir dès que possible à un texte qui reflète les principes communs de la réforme", a indiqué l'exécutif américain.

Huit sénateurs des deux partis ont présenté en janvier un projet de réforme permettant la régularisation d'un certain nombre des 11,5 millions de clandestins vivant actuellement dans le pays.

La Maison Blanche a également préparé son propre projet, immédiatement rejeté par les républicains samedi. Mais sur le fond, les deux textes sont proches, les républicains insistant pour conditionner tout processus de régularisation à la sécurisation de la frontière. Lindsey Graham a proposé de la surveiller par drones.

Le dispositif présidentiel, qui n'a pas été déposé devant le Congrès, prévoit lui un parcours administratif de huit ans pour les clandestins avant d'obtenir un statut de résident légal.

Marco Rubio, l'une des voix les plus importantes de ce chantier législatif, a fait savoir mardi que l'appel du président avait été le bienvenu. Il "pense que les négociations au Sénat vont bien se passer", a écrit son porte-parole sur Twitter.

La réforme n'en est qu'au début de son long parcours parlementaire. Barack Obama avait indiqué espérer promulguer la réforme d'ici l'été.

20 fév 2013

Source : AFP

Travail en usine, exil, problèmes de logement, xénophobie : "Barbès Café", spectacle de Méziane Azaïche donné à partir de samedi à Paris raconte en chansons l'histoire de l'immigration maghrébine en chansons.

Mêlant danse et musique, ce spectacle donné jusqu'au 15 mars au Cabaret Sauvage évoque l'histoire franco-algérienne à travers des brèves de comptoirs au "Barbès Café", haut lieu de rencontres et d'échanges, tenu par Lucette.

Telle une chroniqueuse, Lucette fait le lien entre chansons et passages dansés et/ou slamés pour permettre au spectateur d'appréhender le contexte historique, et le foisonnement créatif qui a marqué à l'installation en France de cette communauté.

"Le message de ce spectacle, c'est la tolérance et l'amour pour les anciens", confie à l'AFP Méziane Azaïche, directeur du Cabaret Sauvage.

"Il rend hommage aux vieux artistes algériens qui chantaient dans les bars et ont ouvert les portes aux jeunes chanteurs et musiciens qui aujourd'hui se produisent dans les salles de concert", ajoute cet homme de 57 ans, né pendant la guerre d'Algérie.

Entre 1930 et 1960, la plupart des chanteurs maghrébins étaient des amateurs travaillant le jour, souvent dans des conditions pénibles, et jouant le soir dans des cafés. Ils ont fait leur carrière à l'ombre des bistrots tenus par leurs compatriotes chantant sur des scènes parisiennes de fortune.

Par la suite, enfants et petits enfants de la première génération d'immigrés ont répercuté en berbère, en arabe ou en français cette identité plurielle.

"Nous évoquons l'histoire de l'immigration avec des dates importantes, comme le massacre du 17 octobre 1961 ou la marche des beurs, mais nous racontons aussi des histoires joyeuses sans régler nos comptes ", précise M. Azaïche qui "fait partie des immigrés régularisés sous Mitterrand".

Cette histoire nord-africaine en France est contée par des talents neufs comme Samira Brahmia à la voix profonde et puissante, s'accompagnant à la guitare, qui incarne la double culture de sa génération.

L'orchestre, formé par des musiciens d'origines très diverses (France, Roumanie, Turquie, Espagne...), donne une nouvelle vie aux répertoires traditionnels en apportant des compositions originales.

"J'interprète la musique algéroise de Fadhelia Dziria mais aussi celle du chanteur Salim Lel Helali, juif algérien qui a vécu au Maroc, Algérie, Tunisie et en France. Ces icônes parle de l'amour et de la nostalgie du pays", commente Samira Brahmia "fière de rendre hommage à l'immigration qui a participé à la construction de la France".

L'Algérien Hafid Djemai chante en kabyle, arabe et français la souffrance de l'exil, l'amour de la France et la douleur des travailleurs. "Une histoire ni à charge ni à décharge mais telle qu'elle a été vécue par les anciens".

"Il est temps que les mentalités changent et que l'on parle de concitoyenneté et plus d'origines", espère-t-il.

Quant à Méziane Azaïche, à la fin de la représentation, il "offrira des pains aux chocolats au public avec l'espoir qu'un jour on parle de nation, de peuple et plus d'immigration".

20 fév 2013

Source : AFP

Après avoir touché les coeurs marocains avec son spectacle «Miz en scène» et une émission remarquée à la télévision marocaine pendant le ramadan, Miz part à la conquête de Paris et réussit son pari…Suite

Chacun de ses clichés, assoiffés de liberté et d'harmonie, dénonce l'oppression des peuples et lance comme un appel, un cri, pour amener les visiteurs à un monde épris de paix et de justice…Suite

L’association Génériques, créée en 1987 en France, est « spécialisée dans l’histoire et la mémoire de l’immigration, la sauvegarde, la préservation et l’inventaire des archives de l’immigration en France et en Europe, par le biais d’activités aussi bien culturelles que scientifiques ».

L’association édite depuis 1993 la revue Migrance, une revue consacrée à l’histoire de l’immigration en France et dans le monde. Une publication qui « contribue à la diffusion de travaux de recherche réalisés par des historiens, sociologues, politologues, représentants d'associations et de centres de ressources…, tous spécialistes des questions migratoires ».

A l’occasion du 30ème anniversaire de la « Marche pour l’égalité et contre le racisme », appelée aussi « marche des Beurs »,  l’association Génériques lance un appel à contribution pour le numéro 41 de sa revue Migrance, consacré à cet événement. Le numéro sera dans les kiosques en juin 2013.

La « marche des Beurs » est considérée comme un acte de naissance d’une figure politique inconnue avant l’arrivée de cette marche le 3 décembre à Paris, celle de la deuxième génération issue de l’immigration en France, notamment maghrébine. Le mouvement à l’origine de la marche avait des ambitions politiques et sociales qui ont peiné à se concrétiser.

Le 41ème de la revue Migrance adoptera une approche pluridisciplinaire, allant du point de vue historique à l’analyse sociologique de l’événement. Avec un focus particulier sur le rôle des femmes dans la marche, sur le contexte socio-économique et politique de la France de 1983 et l’impact réel de cette marche sur la société française.

Les potentiels contributeurs, chercheurs, académiciens, acteurs de la société civile, doivent soumettre leurs textes avant le 15 mars 2013. La sélection des communications par le comité scientifique de Génériques sera rendue publique le 22 mars 2013.

Pour en savoir plus

« Un bateau d’immigrés Tunisiens sombre en Méditerranée », « Naufrage au large de Lampedusa » : ces titres font régulièrement la Une de la presse italienne depuis plusieurs années maintenant. Lorsque le printemps revient et que la mer redevient navigable, des centaines d’embarcations de fortune n’hésitent pas à tenter la traversée de la Méditerranée pour débarquer des migrants impatients de quitter leur condition dans l’espoir de trouver une vie meilleure en Europe. L’une de leur première destination est l’Italie, géographiquement la plus proche des côtes africaines.

Si les phénomènes migratoires sont périodiquement relayés dans les colonnes des faits divers, l’immigration n’est pas apparue ces dernières semaines comme un des thèmes majeurs de la campagne électorale pour les législatives italiennes qui se déroulent les 24 et 25 février prochain.

Mobilisation citoyenne

Cette absence de débats sur la question de l’immigration parmi les candidats ne doit pas occulter le fait que des Italiens et des immigrés en Italie se mobilisent pour sensibiliser la population sur ce sujet. Parmi eux, certains ont créé le « Comité 1er mars » en 2010 alors que se déroulait la Grève des étrangers, une première dans le pays. En tout, cinquante-deux villes de la péninsule s’étaient mobilisées pour défendre la libre circulation des immigrés et la mixité face à une Europe qui tend à fermer ses portes. Autre cheval de bataille : la dénonciation de la loi sur l’immigration Bossi-Fini qui détermine chaque année un quota d’immigrés pouvant séjourner en Italie.

La mobilisation se poursuit à travers les réseaux du « Comité 1er mars » dont la coordinatrice nationale, Cécile Kienge, d’origine congolaise, revendique la libre circulation pour tous les immigrés en Europe.

Elle réclame ainsi que les centres de rétention en Europe et en Afrique du Nord soient fermés. Elle demande aussi la « libre-circulation des migrants » afin d’éviter des morts en mer, « des victimes de la politique de la frontière ».

« Fermer ses frontières aux immigrés est un contre-sens » estime Cécile Kienge. « L’Europe a promu la libre-circulation avec l’espace Schengen, elle devrait être le premier continent à comprendre les motivations qui l’ont conduite à établir cette libre-circulation » explique-t-elle. La coordinatrice nationale va même plus loin : « la libre-circulation avec les pays d’Afrique du Nord ».
« Nous demandons que chaque personne soit libre de choisir l’endroit où il veut vivre, que chaque migrant puisse participer à la vie économique, sociale, culturelle et politique en ayant le droit de vote » conclut-elle.

19/2/2013, Thomas Chabolle

Source : Radion Vatican

Sous l'effet de la crise avec toutes ses conséquences au plan de l'emploi et du bien-être, L'Espagne a un nouveau profil de pauvre. C'est un immigré, chômeur, d'un niveau éducatif primaire ou inférieur et une personne seule...Suite

Voter aux élections locales serait-il un gage d'une citoyenneté active?...Suite

Liesbeth Homans, élue de la N-VA, parti nationaliste flamand, et présidente du centre public d'action sociale (CPAS) de la ville d’Anvers, propose de « lier à l'avenir l'octroi d'une aide médicale urgente aux illégaux à la signature d'une lettre les engageant à quitter volontairement le territoire ».

La presse belge a relayé à la mi-février 2013 l’information selon laquelle le CPAS anversois « ne veut plus financer automatiquement les soins de sans-papier séropositifs », à cause du coût excessivement cher du traitement d'antiretrovirus qui s’élève à 800 euros par personne chaque mois. Un coût chiffré à 250 000 euros en 2012, à la charge exclusive de la ville et qui n’est pas soutenu par le pouvoir fédéral, notamment le ministère de la Santé et le secrétariat d'Etat à l'Immigration.

El liant l’administration des soins à un engagement de quitter le territoire, Mme Homans affirme que de la sorte « nous assurerons de la sorte les soins les plus urgents et nous éviterons une menace éventuelle pour la santé publique ». Elle ajoute dans un communiqué rendu public le lundi 18 février 2013, que « la question est de savoir si un antirétrovirus doit par définition toujours être administré à des personnes qui séjournent illégalement et qui ont déjà reçu un ordre de quitter le territoire ?». L’élue nationaliste assure par contre que « la réponse à cette question est nuancée et le CPAS d'Anvers préconise une approche au cas par cas ».

19/2/2013

Source: CCME

Suite à une réunion hispano-marocaine, lundi 11 février, les parents espagnols qui ont entamé une procédure pour adopter un enfant marocain en kafala pourraient voir leurs dossiers aboutir. Les deux gouvernements seraient en passe de s’entendre sur un mécanisme qui permette au Maroc de vérifier que les principes de la kafala restent respectés, mêmes hors du Maroc, jusqu’à la majorité de l’enfant.

L’Espagne et le Maroc font un pas l’un vers l’autre. Alors que le ministre marocain des Affaires étrangères propose d’autoriser à nouveau l’adoption d’enfants marocains à des couples étrangers non musulmans sous certaines conditions, le gouvernement envisage de contraindre par la loi les parents qui adoptent en kafala à suivre les règles de cette forme d’adoption. Une réunion a eu lieu, à Rabat, lundi 11 février entre les deux parties La conjonction des volontés pourrait débloquer la situation des familles espagnoles bloquées dans leur procédure d’adoption en kafala d’un enfant marocain.

En août, l’an dernier, le ministre marocain de la Justice, Mustapha Ramid, avait publié une circulaire pour interdire la kafala aux couples étrangers installés hors du Maroc. « Car comment contrôler l’étendue du respect qu’apporte le Kafil à ses obligations légales qui, non remplies, peuvent donner lieu à l’annulation de la Kafala », expliquait la circulaire. Dans les mois qui suivirent, le gouvernement précisa que cette interdiction ne concernait pas les couples d’étrangers installés au Maroc, ni les MRE.

Kafala refusée aux couples mixtes

Depuis lors, une cinquantaine de familles espagnoles et une dizaine de familles françaises qui avaient entamé une procédure d’adoption d’un enfant Marocain sont bloquées dans leurs démarches. En 2011, les tribunaux marocains avaient confié 254 enfants en kafalas à des couples étrangers, principalement espagnols dont une majorité de Catalans. « Les couples français sont essentiellement composés de couples mixtes. Les tribunaux marocains ont tendance à accorder la kafala, lorsque c’est l’homme qui est marocain, mais pas quand c’est la femme », explique Kamel Marhdaoui, trésorier de l’association Kafala.fr

Du côté Espagnol, la situation pourrait se débloquer, suite à une réunion, lundi 11 février à Rabat, entre le directeur général de la coopération juridique internationale espagnole, Angel Llorente et le ministre de la justice marocain, Mustapha Ramid, L’Espagne propose au Maroc de contraindre par la loi les parents espagnols qui ont la tutelle d’enfants marocains ou subsahariens recueillis dans les orphelinats marocains, à respecter la kafala, rapporte El Pais.

Contraindre par la loi

Il serait question d’obliger les parents espagnols à se rendre une fois par an au Maroc pour vérifier le respect de la kafala, ou de confier cette vérification aux juges des mineurs espagnols. Le Maroc veut pouvoir veiller à ce que les enfants ne soient pas convertis au christianisme et qu’ils gardent leur nom d’origine jusqu’à leur majorité.

Cette proposition a tout lieu de plaire du Maroc, puisque dans une interview accordée à Europapress, le ministre des Affaires étrangères marocain Salaheddine El Othmani, a rappelé que « ce que veulent vraiment les autorités marocaines, et il insiste là-dessus, c’est un mécanisme qui leur permettra de suivre la façon dont cet enfant est éduqué », notamment sur l’aspect culturel et religieux. Il a reconnu que l’obligation de résidence au Maroc pour les couples étrangers, présente dans la circulaire, n’était pas présente dans la loi elle-même, « explicitement ».

Un « agrément kafala» en France  ?

La nuance et les avancées réalisées entre l’Espagne et le Maroc pourraient bénéficier aux couples français. « Ce qui se fait en Espagne pourrait aussi se faire en France, mais le problème en France, quand on fait une kafala, on n’a pas d’agrément, car ce n’est pas considéré comme une adoption entière », explique Kamel Marhdaoui. L’association tente de faire pression sur les gouvernements marocain et français pour obtenir la création d’un « agrément kafala » spécifique.

« Aujourd’hui les enquêtes sociales et psychologiques qui font suite à une adoption, pour n’importe quel autre enfant, ne sont pas systématique lorsqu’un enfant marocain est adopté en kafala. On aimerait qu’un suivi soit fait, par exemple, par les consulats marocains en France », explique Kamel Marhadaoui.

18.02.2013, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

Contrairement a ce qu’affirmait, il y a un mois, le ministre des MRE, les Pays et Bas n’ont pas l’intention de s’en tenir à la baisse de 40% des allocations sociales versées aux ayants droits des MRE qui résident au Maroc. Un projet de loi est actuellement étudié qui devrait mener à leur suppression pure et simple.

« La 2e chambre du parlement hollandais se prononcera dans quelques semaines sur une nouvelle loi pour la suppression totale du versement des allocations sociales, en dehors de l’Union européenne », révèle Lahcen Benmrit, président de l’association Afaaq pour les Marocains des Pays Bas. Si cette loi devait être adoptée – le Conseil d’Etat néerlandais doit d’abord vérifier qu’elle respecte différents accords internationaux – elle entraînerait non plus la baisse de 40% des allocations sociales versées aux familles des MRE résidant au Maroc, telle qu’elle est appliquée depuis le 1er janvier 2013, mais leur suppression pure et simple, à partir du 1er janvier 2014. 5408 Marocain(e)s sont concerné(e)s

« Hier, la commission des affaires sociales du gouvernement des Pays Bas a annoncé qu’elle voulait rencontrer le gouvernement marocain pour qu’il consente aux modifications qu’elle veut faire sur l’accord bilatéral de sécurité sociale », insiste Abdou Menebhi. Pour toute réponse, le ministre délégué chargé du Budget, Idriss El Azami Idrissi, hier, jeudi 14 février, a indiqué que le Conseil du gouvernement a « discuté des mesures prises par le gouvernement néerlandais concernant la retraite et les allocations familiales, et a décidé d'opter pour le dialogue avec les autorités de ce pays afin de protéger les droits des MRE », rapporte la MAP.

Dialoguer, mais encore ?

« Discutez, bien sûr, mais sur quelles bases, de quoi ? », s’interroge, agacé, Abdou Menebhi, président du Euro-Mediterraan Centrum Migratie & Ontwikkeling. « Le ministre hollandais des affaires sociales a dit qu’il y avait un dialogue entre les fonctionnaires marocains et hollandais », note l’associatif. En d’autres termes aucun « dialogue » ne s’est encore établi entre les deux gouvernements.

Le 7 janvier, à Al Hoceima, lors d’une journée d’étude consacrée à la question, Abdellatif Maâzouz, le ministre délégué auprès du Chef de gouvernement chargé des Marocains résidant à l’étranger avait expliqué, que la partie hollandaise avait contacté la CNSS pour que cette dernière avise les concernés de cette baisse de 40%. Or la CNSS avait rejeté la requête en soulignant que cette décision entrave les termes de la convention liant les deux pays.

Pris au dépourvu 2 ans plus tard

« Cela fait deux ans que cette loi est en préparation », s’indigne Abdou Menhebi. D’autres communautés étrangères, touchées comme les Marocains, par la baisse de 40%, comme les Turques, sont parvenues à obtenir un délai de grâce de deux ans avant l’entrée en vigueur de cette mesure, de l’aveu même du ministre Abdellatif Maâzouz.

Scandalisées par le silence du gouvernement – « les trois ministres marocains de la Famille et de la Solidarité, des MRE et des Affaires étrangères ont refusé de répondre aux questions des députés, devant le parlement », souligne Abdou Menebhi – les associations marocaines aux Pays Bas remuent ciel et terre pour que les droits sociaux soient maintenus. « Nous avons envoyé une lettre à la deuxième chambre où nous expliquons que contrairement à ce que beaucoup de monde croit, les produits de base ne sont pas moins chers au Maroc qu’en Hollande, et où nous rappelons l’égalité de tous les citoyens, quel que soit leur lieu de résidence », détaille Lahcen Benmirt.

15.02.2013, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

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