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Mina Haidara Elkarzabi: En Côte d’Ivoire il n’existe pas d’emplois pour les migrants non qualifiés

mardi, 04 mars 2014

Mina El Elkarzabi, présidente de l'Association des femmes marocaines en Côte-d'Ivoire, a évoqué  les difficultés auxquelles fait face le Maroc en Afrique. Elle a plus particulièrement mis le doigt sur les réseaux spécialisés dans la prostitution dont sont victimes les jeunes femmes marocaines.

Dans un entretien que Mme Haidara a accordé au Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) lors de la 20ème édition du salon du livre, elle a  affirmé que la Côte d’Ivoire est non seulement un pays très accueillant pour les marocains,  mais offrait  de grandes opportunités d’investissement.

Entretien

Pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez choisi de vous installer en Côte d’Ivoire ?  

J’ai quitté le Maroc pour la Côte d’Ivoire en 1993 après mon mariage avec un citoyen ivoirien. Je n’ai eu aucun problème à m’intégrer en Côte d’Ivoire dans la mesure où le peuple ivoirien est très accueillant, surtout lorsqu’il s’agit des Marocains qui jouissent d’une très bonne réputation dans ce pays. Je dois avouer que je n’ai eu aucune difficulté à m’intégrer en Côte d’Ivoire.

Aviez-vous prévu de faire carrière en Côte d’Ivoire lorsque vous vous y êtes installée?

Au début cela a été un peu compliqué pour moi de travailler, bien que titulaire de diplômes homologués. Cependant par la suite j’ai très vite pu travailler et plus tard même faire de la politique.  

Comment est venue l'idée de créer une Association  pour la défense des filles marocaines victimes de réseaux de prostitution ?

Au début je dois avouer que j’avais une opinion négative de ces filles qui se prostituaient. Toutefois une fois que je les ai approchées et que j’ai réalisé à quel point elles souffraient et qu’en réalité elles étaient dans un état de détresse parce que j'ai réalisé que la majorité d'entre elles sont victimes de réseaux, notamment libanais... Ces filles travaillent dans leur majorité dans des hôtels, mais nous savons  aujourd’hui que la plupart de ces filles ne sont pas qualifiées pour ce poste au Maroc, car elles n’ont généralement aucun diplôme. Nous savons aussi que les familles de ces jeunes femmes empruntent de l’argent  afin de payer les billets d’avion de ces futures victimes des réseaux de prostitution.

Votre association a-t-elle  permis de réduire ce phénomène en Côte d’Ivoire du moins ?

 Je pense qu'il y a eu une importante évolution parce que nous avons commencé, depuis une décennie, à parler de ce mélange des genres (tourisme/prostitution) et en cela je tiens à remercier le CCME qui a porté notre message aux responsables concernant ces marocaines qui ne détiennent aucun diplôme et se retrouvent dans le piège de la prostitution en Côte d’Ivoire à cause des réseaux.  En ce qui me concerne, j’ai rencontré des mères sur le point d’envoyer  leurs filles en Côte d’Ivoire croyant qu’elles y trouveraient un travail décent. Il est aussi rassurant que le message ait été relayé par les médias.

CCME

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