Les sans-papiers peuvent occuper une partie des 14.000 emplois vacants pour lesquels il n'y a pas de candidats à l'Office flamand pour l'Emploi (VDAB), estime jeudi l'Organisation pour les travailleurs immigrés clandestins (OR.C.A). L'organisation flamande des entrepreneurs indépendants Unizo soutient également cette proposition.
Les personnes sans papiers pouvaient obtenir une régularisation durant la période entre septembre et décembre 2009 via une promesse d'embauche. Le problème réside dans le fait que cette procédure peut prendre plusieurs mois. Durant ce délai, le job peut déjà avoir été octroyé à un autre candidat. C'est pourquoi ces personnes cherchent un employeur pour ne pas perdre leur chance d'être régularisés. "Ces candidats ne peuvent pas faire appel aux services de l'agence pour l'Emploi, alors qu'il y a 14.000 jobs vacants au VDAB", explique le coordinateur de l'OR.C.A., Jan Knockaert. Les employeurs devraient donc être incités à engager ces personnes. "Contrairement à ce que beaucoup d'entre eux croient, la procédure est simple." L'Unizo soutient cette initiative. "Il y a 14.000 emplois que personne ne veut occuper. Donnons aux sans-papiers la possibilité d'occuper ces emplois en attendant leur régularisation", indique l'organisation. (WDM)
Source : RTL.info.be
Critiqué à l'ONU pour le lien établi entre immigration et insécurité, accusé en France de promouvoir un "racisme d'Etat", le président Nicolas Sarkozy et ses lieutenants défendent fermement cette ligne droitière, véritable premier acte de la nouvelle campagne présidentielle…Suite
Sherbrooke (Canada), 12/08/10 -Des artistes marocains de la musique gnaouie ont été en vedette, mercredi, à l'ouverture de la 13ème édition du Festival des Traditions du Monde de Sherbrooke (FTMS), avec un concert haut en couleurs animé avec brio par les maâlams Abdeslam Alikane et Mohammed Kouyou.
Entourés des groupes "Tyour gnaoua" et "dima gnaoua de Montréal", les maâlams ont pu charmer et ébahir le public présent et le transporter dans l'univers magique de la transe, à travers des spectacles d'une grande intensité musicale, rythmée, répétitive, avec une instrumentation très simple.
Dès leur entrée en scène, en ce premier jour de Ramadan, les artistes marocains ont su gagner l'interactivité des spectateurs en se mêlant à la foule, l'invitant à danser et à chanter avec eux. Les maâlams et des jeunes talents Gnaoua ont ainsi fait preuve d'une rare maîtrise des instruments qui leur ont valu les acclamations du public, envoûté par la danse et le son enchantant de leur musique.
Accompagnés de chanteurs, qui effectuaient quelques chorégraphies de la tradition des Gnaoua, les maâlams Alikane et Kouyou ont fait découvrir ou redécouvrir au public québécois une prestation qui puise son inspiration dans plusieurs styles musicaux (airs d'Afrique noire, musique populaire marocaine, blues,...).
L'intensité est allée in crescendo tout au long de l'après-midi et de la soirée sous le son des "krakebs" (crotales) et des "tbel " (tambours) et l'événement s'est enrichi par les percussions qui résonneront cinq jours durant aux oreilles des festivaliers.
Dédiée à la musique gnaouie et à sa capacité fascinante d'aller à la rencontre des musiques du monde, la 13 ème édition du festival (11-15 août) "est une grande fête des cultures du monde entier, lieu de découvertes, de surprises et d'heureuses rencontres avec des maîtres de la musique gnaouie du Maroc", nous dit la présidente du FTMS, Mme Malika Bajjaje.
Le Palais de l'Orient se transforme en Ryad des maâlams Gnaoua, et par le truchement de créations artistiques et d'expositions artisanales, a-t-elle ajouté, les différentes communautés culturelles oeuvrent à faire connaître, lors de cet événement, toute la richesse de leurs créations et de leurs patrimoines culturels.
Source : MAP
Pour la rentrée littéraire en France, trois Marocains sont attendus et publiés dans les grandes maisons d’édition de l’Hexagone.
Le roman de Hmoudane arbore un titre original qui rassemble des entités décisives dans le parcours du protagoniste Mahmoud. «Le Ciel» auquel le héros est soumis malgré lui, une sorte de fatalité qu’accepte volontiers le personnage en suivant nonchalamment sa pente. «Hassan II», ou plus généralement
le Makhzen, est le symbole de toute une vie d’avant le Départ marquée par la violence et les injustices.
«Maman France» ou l’aigre-doux, une bouée de sauvetage et un système qui vous enfonce encore plus dans la dèche. Le Tout donne un mélange savoureux. Le titre prend d’autres connotations et résonances en fonction de la lecture que chacun peut faire du texte.
Vu sous un certain angle, ce récit aborde quelques thématiques déjà évoquées dans «French dream», premier récit de Hmoudane paru en 2005, notamment les questions de l’émigration, les difficultés de l’intégration et les malentendus culturels.
Placé sous le signe de la poésie par la mise en exergue de deux citations d’Arthur Rimbaud et par l’évocation de ce grand poète au sein même du récit, le texte baigne dans la poéticité par son mode narratif «instable» et non linéaire.
Hmoudane demeure fidèle à ses premières amours puisqu’il a d’abord publié plusieurs recueils de poésie avant le roman.
Le travail de l’écriture, les questions de littérature, les rapports entre le réel et la fiction… sont des interrogations que soulève Hmoudane, pour la première fois, au sein même de son récit. Par ailleurs, des figures littéraires traversent le texte.
On rencontre Rimbaud à plusieurs reprises mais aussi Jean Cocteau et tous ces Dieux par lesquels jure Mahmoud : «Par Hölderlin et Pessoa, Baudelaire et Saint-John Perse, Khaïr-Eddine et Tchikaya Utamssi, Paz et Cavafis, Césaire et Senghor, par les poètes de l’Antiquité et de la Modernité, les morts et les vivants, je vous jure, messieurs, par tous vos poètes vénérés, que je ne m’amuserai plus jamais à désaccorder, à casser, la précieuse Lyre d’Orphée !» (p. 117). Il a beau jurer, il ne faut surtout pas le croire. Un vibrant hommage est rendu à l’écrivain Mohamed Leftah placé parmi les «êtres incandescents, hors du commun» (p.121).
Sur un ton tantôt badin, tantôt grave, l’auteur saisit des moments décisifs du parcours de son personnage, des tournants dans des existences tourmentées. Ainsi l’arrivée de l’an 2000 coïncide pour le protagoniste avec ses 10 ans passés chez «Maman France», un anniversaire qu’il fête comme il se doit et qui devient «l’occasion pour [se] restituer quelques épisodes de [sa] vie, de dresser, une fois n’est pas coutume, un inventaire et, pourquoi pas, d’arrêter des résolutions et de [s’] efforcer de les tenir…» (p. 39).
Le prétexte est tout trouvé pour donner lieu au texte qui convie les autres composantes de la Trinité, le Ciel et Hassan II.
Humour et dérision à tout bout de page sur le compte, entre autres, de la France que Hmoudane dote de ce doux terme de Maman, une maman malgré elle ! Le pays natal n’est jamais loin et la langue du cru est appelée à la rescousse d’un texte qui n’hésite pas à balancer à la figure du lecteur les termes les plus crus. Le discours est incisif et souvent caustique.
C’est cette langue qui fait que les figures féminines qui ont marqué le parcours du protagoniste défilent et les malentendus se dévoilent.
La sexualité est un fil discret qui traverse tout le texte partant des conquêtes de Mahmoud et des amours homosexuelles de Walid pour déboucher sur la terreur semée à Marrakech par l’intégriste Abou Qodaïb après avoir fait un détour par la période de l’enfance à Salé marquée par la violence.Espace pivot du roman : La Fabrik. C’est un bar de la banlieue parisienne, lieu où l’on «fabrique» le récit, l’endroit où on défait et refait le monde. C’est là que Boualem se proclame Roi des «Khoroto» ; par «khoroto […] il faut entendre […] un blédard, fruste, naïf et gaffeur» (p.193).
Est-ce une autobiographie comme certains ont déjà qualifié ce texte ? Au beau milieu du récit, Hmoudane ou Mahmoud, peu importe, balance : «Je n’invente rien – Je ne manque pas pour autant d’imagination» (p. 116). Au lecteur de déceler sa vérité là-dedans.
Ce qui est sûr c’est qu’on sent l’auteur jubiler en édifiant son univers, il règle des comptes sans méchanceté et conduit son texte jusqu’à la jouissance.
In fine, c’est un récit iconoclaste qui, tout en sabrant les icônes, construit sa propre logique, sa langue particulière et, pour tout dire, encore une fois, un univers sauvageon fleurit entre les doigts de Mohamed Hmoudane.
Source : Le Soir Echos
13 août 2010
Les migrants sont les premiers à perdre leur emploi vu qu’ils travaillent dans des secteurs vulnérables à la crise.
L’Espagne exige aux migrants un contrat de travail pour pouvoir s’inscrire au registre municipal.
Le constat est alarmant. La crise n’a fait qu’accentuer la situation des Marocains résidents à l’étranger surtout ceux installés dans les pays européens. Les participants à une rencontre internationale, oragnisée mardi dernier, ont dressé un tableau noir en matière de protection des droits des migrants. «En cette période de crise, les migrants deviennent plus exploités et sont plus exposés au risque du chômage vu que la majorité d’entre eux travaille dans des secteurs vulnérables notamment l’industrie», indique Philippe Bancour, de l’Organisation internationale pour la migration lors de la rencontre, initiée par le ministère chargé de la Communauté marocaine à l’étranger. Et d’ajouter, «en 2008/2009, le taux de chômage est deux fois plus important chez les migrants que chez les autochtones. En cette situation de crise, les migrants font preuve d’une grande capacité d’adaptabilité. La preuve c’est que cette augmentation du chômage n’a pas été accompagnée d’un retour massif des migrants».
Les inégalités persistent même pour ceux qui ont pu décrocher un travail et qui sont estimés plus chanceux. «A chaque fois qu’on mène une étude auprès des migrants en France, on obtient un pourcentage de 25à 30% de personnes qui nous déclarent qu’ils ont été victimes de discriminations», affirme le délégué régional de la Confédération française démocratique du travail à l’île de France. Ce syndicaliste chargé du dossier «Emploi et discrimination» au sein de la confédération a indiqué que la discrimination envers les travailleurs migrants prend plusieurs formes. «Depuis 2004, le gouvernement français a instauré le droit des travailleurs illettrés à apprendre le français. On a relevé que de nombreuses entreprises s’abstiennent à assurer ce droit aux travailleurs migrants», explique-t-il tout en ajoutant que les migrants travailleurs sont privés également de leur droit à la formation continue. La situation en Espagne est encore plus inquiétante. Selon Sakina Souleimani, présidente de l’Association des cadres de la médiation en Espagne, les migrants souffrent des restrictions du gouvernement espagnol pour l’accès à l’emploi. «L’Espagne a procédé à la réduction de 5% des salaires publics et à la diminution de l’offre d’emplois publics», indique-t-elle avant d’ajouter, «le plus alarmant c’est que l’Espagne exige aux migrants un contrat de travail pour pouvoir s’inscrire au registre municipal. Elle a procédé également à l’endurcissement des procédures du regroupement familial et de l’obtention du permis de séjour». Quant aux droits sociaux et culturels des migrants, Sakina Souleimani a indiqué que le gouvernement espagnol a privé les migrants des services d’attention primaires et a réduit les subventions pour les activités culturelles.
En Italie, la situation des migrants ne diffère pas beaucoup de celle des migrants en Espagne. Dans ce pays, un migrant irrégulier est considéré comme une personne criminelle. Le gouvernement italien a procédé lui aussi à la réduction de 10% des budgets des ministères et des organismes. Une décision qui touche directement les migrants résidant dans ce pays.
Cette rencontre a été l’occasion de présenter la situation des Marocains résidents en Afrique, souvent oubliés lors des débats sur les MRE. Sidi Mohammed Farssi, président du Conseil national des Marocains au Sénégal a affirmé que les Marocains résidents en Afrique sont plus touchés par la crise en raison de la fragilité de l’économie des pays où ils résident. «La grande majorité des Marocains travaille dans des secteurs informels subissant ainsi de mauvaises conditions de travail», ajoute ce membre du Conseil de la communauté marocaine résidente à l’étranger. précisant que le secteur formel est très réduit dans les pays africains. Ce qui oblige les Marocains à travailler dans le secteur informel.
A la fin de cette rencontre initiée à l’occasion de la Journée nationale des MRE, une longue liste de recommandations a été présentée au ministre chargée de la Communauté marocaine à l’étranger. telles que la création d’une caisse de solidarité pour la protection des droits des Marocains à l’étranger. Les participants ont appelé également à l’organisation d’activités d’information et de sensibilisation des MRE pour qu’ils soient mieux informés de leurs droits.
En Italie, un migrant irrégulier est considéré comme une personne criminelle.
Interview
Abdelhamid El Jamri, Président du comité sur les travailleurs migrants/Nations unies
«Une convention pour les travailleurs domestiques migrants est à l’étude»
Que stipule la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants, adoptée en 1990 par l’assemblée générale des Nations unies ?
La convention assure un ensemble de droits qui s’appliquent à tout le processus de migration des travailleurs migrants et des membres de leur famille. Dans le pays d’origine, elle stipule par exemple le contrôle des agences de recrutement. Elle protège le migrant tout au long de son parcours migratoire à savoir dans le pays de transit et d’accueil. Dans ce dernier, la convention assure aux migrants tous les droits civils et culturels dont jouissent les autochtones notamment le droit à la gratuité de l’école et au travail. Les entreprises ne doivent pas, par exemple, prévoir des contrats de travail pour les migrants différents de ceux adoptés pour les autochtones. La convention contient également des clauses protégeant les droits des personnes irrégulières.
Pensez-vous que cette convention est efficace pour la protection des droits des migrants sachant qu’à ce jour, elle n’a pas été ratifiée par aucun pays du Nord ?
Même si elle n’est toujours pas ratifiée par les pays du Nord, la convention constitue tout de même la référence au niveau international en matière de protection des droits des travailleurs migrants. On a réalisé plusieurs études pour montrer qu’il n’y a aucun argument juridique qui empêche les pays du Nord à ratifier cette convention. Les pays d’accueil ont peur de donner plus de droits aux migrants irréguliers en ratifiant cette convention. C’est une idée erronée car plus les pays ferment les voies pour la migration légale, plus elle augmente l’immigration illégale. La réticence des pays du Nord envers la ratification de cette convention est expliquée également par la dualité entre les courants qui sont pour la migration, pour apporter la main d’œuvre, et ceux qui sont contre.
Le comité des Nations unies sur les travailleurs migrants travaille actuellement sur une nouvelle convention qui vise la protection des travailleurs domestiques migrants. Que prévoit cette convention ?
Cette convention est très importante car de nombreux migrants, essentiellement des femmes, travaillent dans des domiciles. Ils sont privés de plusieurs de leurs droits vu que les maisons ne sont pas accessibles aux inspecteurs de travail. On est toujours en cours de travail sur cette convention. On a eu récemment plusieurs discussions avec les gouvernements et les syndicats des travailleurs pour arriver à une convention qui protège au mieux les travailleurs domestiques.
Source : Le Soir Echos
13 août 2010
A chaque été, l'attention est focalisée sur le transit des Marocains résidant à l'étranger (MRE). Trafic fluide, temps de traversée réduit avec la mise en service de navettes rapides, l'installation de nouvelles infrastructures comme le nouveau tenninal passager de TangerMed, etc. Mais 1'essentiel des préoccupations des MRE et de leurs familles restent souvent les mêmes et n'ont pas varié depuis des années, selon les témoignages recueillis …Suite
La France était appelée, mercredi 11 et jeudi 12 août, à rendre des comptes devant le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'ONU (CERD). Cet examen intervient quinze jours après le discours de Nicolas Sarkozy sur le possible
retrait de la nationalité française à « toute personne d'origine étrangère » qui aurait assassiné un fonctionnaire de police et sur la nécessité de démanteler 300 campements illégaux de Roms. Quelques mois, aussi, après le « débat sur l'identité nationale »…Suite
Priorité est donnée à la chasse aux clandestins délinquants, mais 700.000 étudiants pourraient être régularisés.
Dans la perspective des législatives du premier mardi de novembre (renouvellement de la totalité de la Chambre des représentants et du tiers du Sénat), le Parti républicain a entrepris d'attaquer l'Administration Obama sur le thème de l'immigration, lui reprochant d'être trop «laxiste» envers les clandestins. À la faveur d'une poignée de crimes horribles commis récemment par des immigrés illégaux dans les États frontaliers du Mexique - amplement médiatisés par la grande chaîne conservatrice d'information en continu Fox News, ce thème est revenu en force dans la campagne électorale.
Pourtant, lorsqu'on examine les statistiques officielles, l'on s'aperçoit qu'il est injuste d'accuser de laxisme l'Administration Obama. Au cours de l'année 2009, cette dernière a en effet procédé à l'expulsion (les Américains utilisent le terme de «déportation») de quelque 390 000 immigrés illégaux, soit 20 000 de plus que l'Administration Bush au cours de l'année 2008.
Qui plus est, depuis l'arrivée du démocrate Barack Obama à la tête de l'exécutif, l'agence fédérale ICE (Immigration and Customs Enforcement), l'organisme chargé de faire respecter les lois sur l'immigration, a très clairement adopté une stratégie de chasse prioritaire aux délinquants, au sein de la masse des immigrés clandestins. Au cours des dix derniers mois, l'ICE a capturé puis expulsé quelque 143 000 immigrés illégaux convaincus d'avoir commis des délits sur le territoire des États-Unis. Un chiffre record dans toute l'histoire du pays. Preuve supplémentaire de cette stratégie sélective, les expulsions d'immigrés n'ayant commis que des «civil violations» (l'équivalent de nos contraventions) ont chuté de 24 % au cours de la même période. Le fait de franchir illégalement la frontière internationale des États-Unis, ou d'y rester après l'expiration de son visa, ne constitue pas ici un «crime» (délit), mais seulement une «civil violation».
L'économie américaine constitue un extraordinaire appel d'air pour les masses misérables à la démographie galopante d'Amérique latine. Les jeunes latinos viennent aux États-Unis dans le but d'y travailler (car il est facile de s'y faire embaucher, même sans papier), mais pas dans le but d'y percevoir des prestations sociales (très difficiles à obtenir dans un pays qui réprouve moralement l'assistanat). Il n'y a pas que les ranchs du Texas pour faire travailler les clandestins. Dans les magnifiques fermes de l'aristocratique «horse country» du nord de la Virginie, le fourrage des pur-sang et la tonte des pelouses sont très souvent l'affaire de lads péruviens, salvadoriens ou boliviens. Dans les restaurants de Washington, les garçons de cuisine sont très souvent des clandestins. Même les PME installées dans la périphérie de la capitale fédérale embauchent des illégaux. Une situation inenvisageable dans les grandes entreprises, soumises au double contrôle de leurs syndicats et de leurs conseils d'administration. La raison est qu'ici l'embauche d'un clandestin par un entrepreneur ne constitue pas un délit. Tout au plus un péché véniel. Il est par ailleurs rarissime que les autorités étatiques ou fédérales viennent dresser procès-verbal (en vue du paiement d'une faible amende) pour l'embauche d'un clandestin. En pratique, l'embauche des immigrés illégaux ne pose socialement problème qu'aux personnes ayant des ambitions politiques. Car, lors des processus de confirmation, on fouille toujours le passé des candidats. Nombreux sont les exemples de ministres qui ont dû renoncer au portefeuille que le président leur avait offert, après qu'on eut découvert qu'ils avaient employé au noir une nanny ou une femme de ménage.
Comment l'Administration Obama compte-t-elle mener sa contre-offensive politico-médiatique face aux accusations des républicains ? La Maison-Blanche ne se contentera pas de rappeler ses bons chiffres en matière de chasse aux délinquants. L'exécutif espère bientôt régler le problème des quelque 720 000 jeunes clandestins qui pourraient bénéficier d'une actuelle proposition de loi (à initiative démocrate, mais avec le soutien de plusieurs élus républicains), appelée Dream Act. Cette loi régulariserait tous les jeunes immigrés illégaux (enfants ayant naguère traversé clandestinement la frontière avec leurs parents) offrant les caractéristiques suivantes : cinq ans de présence minimum sur le territoire américain, casier judiciaire vierge, diplôme de fin d'études secondaires, validation de deux années d'études supérieures ou enrôlement dans l'armée. Dans les guerres d'Irak et d'Afghanistan, on remarque, sur le terrain, une forte proportion de latinos parmi les soldats de deuxième classe. Le plus souvent, ce sont des jeunes qui se sont engagés afin d'acquérir, à la fin de leur contrat et de leur «tour of duty» sur les théâtres les plus dangereux, la nationalité américaine.
Jusqu'à présent, l'ICE s'abstenait d'expulser les étudiants en situation irrégulière au regard des lois sur l'immigration. Mais il y a toujours, bien sûr, des excès de zèle. Le plus connu ici fut l'arrestation, au mois de juin dernier, du jeune Eric Balderas, natif du Mexique. Cet étudiant en biologie de 19 ans à l'Université de Harvard (la meilleure du pays) fut appréhendé à l'aéroport de San Antonio, alors qu'il s'apprêtait à prendre un vol de retour pour Cambridge (Massachusetts), après avoir rendu visite à sa mère. Après intervention des dirigeants de Harvard et d'un sénateur, l'ICE décida de suspendre indéfiniment son expulsion.
De plus en plus, les étudiants illégaux se mobilisent pour obtenir l'adoption du Dream Act par le Congrès, qui leur ouvrirait la voie de la régularisation, et, dans une seconde phase, celle de la naturalisation (qui reste bien sûr une initiative individuelle). Certains sont même allés manifester au Congrès, à Washington. Arrêtés par la police spéciale du Capitole après avoir investi les bureaux de certains sénateurs et y avoir organisé, vêtus de robes et de toques noires, des parodies de cérémonies de remise de diplômes universitaires, ils ont ensuite été relâchés par l'ICE. Aujourd'hui, les étudiants américains issus de l'immigration illégale n'ont plus peur de faire leur «outing»…
L'Administration Obama réussira-t-elle à faire passer cette législation avant novembre ? Rien n'est moins sûr, car le Parti républicain y est, dans son ensemble, encore farouchement opposé…
Source : Le Figaro
Policiers effectuant un recensement dans un camp illégal de Roms à Saint-André-lez-Lille, dans le Nord. Des experts du Comité de l'Onu pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd), réunis mercredi et jeudi à Genève, ont épinglé la politique de la France envers les étrangers, considérée comme discriminante, évoquant notamment le débat sur l'identité nationale, l'idée du président Nicolas Sarkozy de déchoir des personnes d'origine étrangère de la nationalité française dans certains cas et les récentes mesures prises contre les Roms. (Reuters/Pascal Rossignol)
Le débat sur l'identité nationale, l'idée du président Nicolas Sarkozy de déchoir des personnes d'origine étrangère de la nationalité française dans certains cas et les récentes mesures prises contre les Roms ont choqué les experts, qui rendront leurs conclusions le 27 août.
Réfutant leurs critiques, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, a déclaré que la France était "un Etat de droit rigoureusement respectueux des droits de l'homme".
Les 18 membres de la Cerd sont chargés de vérifier les efforts des 173 pays signataires de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale pour se conformer à ce texte.
L'expert togolais Ewomsan Kokou, cité par Le Monde, a pointé une "recrudescence notable du racisme et de la xénophobie" en France.
Selon un compte rendu de la réunion que s'est procuré Reuters, le discours de Nicolas Sarkozy qui suggérait fin juillet à Grenoble de déchoir de la nationalité française "toute personne d'origine étrangère" portant atteinte à la vie d'un fonctionnaire de police est "non seulement discriminant contre les Français d'origine étrangère" mais il "constitue également une incitation à la haine", a déclaré un membre non identifié.
Ce dernier a aussi qualifié de fait "grave" l'adhésion de la majorité de la population française à ce discours, comme l'a montré un récent sondage.
STIGMATISATION
"La politique sécuritaire de la France est marquée par la stigmatisation de l'immigration comme cause de tous les maux", a déploré un autre membre du Comité.
"De nombreux experts ont évoqué la situation des Roms et gens du voyage en France, l'un d'entre eux se demandant pourquoi, alors que la liberté de circulation est garantie en France, des Français appartenant à des minorités sont obligés de se munir de carnets de circulation", lit-on dans le compte rendu.
Le rapporteur du Comité, Pierre-Richard Prosper, a estimé pour sa part qu'il était "temps pour la France de faire vivre les rêves de liberté, d'égalité et de fraternité".
Pierre Lellouche a réagi dans un communiqué en indiquant que "la France est un Etat de droit rigoureusement respectueux des Droits de l'Homme dont elle a été la première inspiratrice depuis deux siècles".
"Les polémiques entretenues ici ou là au sujet de décisions prises par le gouvernement français n'ont par conséquent pas lieu d'être", a ajouté le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.
"Qu'il s'agisse de notre politique de sécurité, de la lutte contre l'immigration clandestine et les trafics d'êtres humains, ou de l'interdiction du port du voile intégral dans l'espace public, toutes ces politiques actuellement menées par le gouvernement français ne visent précisément qu'à garantir les libertés publiques, et notamment l'égalité des droits des femmes, à protéger les plus vulnérables contre les trafics d'êtres humains et à préserver le premier des droits de l'homme, qui est le droit à la sécurité", souligne-t-il.
Dans leurs conclusions, qui n'ont aucun caractère contraignant, les experts du Cerd pourraient demander à la France d'apporter des améliorations sur certains points et de venir leur en rendre compte dans un délai défini.
Source : L’Express.fr
La journée nationale est marquée cette année par plusieurs réalisations, mais aussi des revendications et des attentes de la part des Marocains d'ailleurs.
La journée nationale est marquée cette année par plusieurs réalisations, mais aussi des revendications et des attentes de la part des Marocains d'ailleurs.
Dans le cadre de la Journée nationale de l'immigré, la Wilaya de la région du Grand Casablanca a organisé une rencontre avec les Marocains résidant à l'étranger mardi dernier. Un rendez-vous qui a pour but de renforcer davantage les liens avec les Marocains du monde et leur rendre hommage pour leur participation au développement du pays, mais également pour faire le point de leurs attentes et leurs aspirations. Cette rencontre s'est tenue sous la présidence du ministre chargé de la Communauté marocaine, Mohamed Ameur, et du Wali de la région du Grand Casablanca, Mohamed Halab, et aussi en présence des autorités locales et des élus locaux ainsi que les chefs des services extérieurs. Elle a également été une occasion pour résumer toutes les réalisations accomplies à l'adresse de cette communauté restée attachée à son pays, le Maroc, en adhérant notamment aux chantiers de développement socio-économique et en se mobilisant constamment pour la défense des valeurs et des intérêts suprêmes de la Nation.
M. Ameur a souligné tous les efforts fournis pour satisfaire nos MRE et assuré que son département planche avec sérieux et accorde toute l'attention nécessaire aux problèmes que rencontrent les MRE dans les pays d'accueil et lors de leur séjour dans le Royaume. Une batterie de mesures a été prise durant l'année en cours pour répondre aux besoins des Marocains du monde dans divers domaines. Ainsi, le programme du gouvernement se résume en quatre grands volets. Premièrement, le domaine culturel. Ce volet vise surtout les générations qui ont grandi à l'étranger et ceux qui sont nés là-bas ou encore ceux qui vont naître, puisque chaque année on a 70.000 nouveau-nés marocains ailleurs.
Le but est donc de renforcer les liens entre ces générations et leur pays qu'ils n'ont pas eu l'occasion de connaître. Une série de décisions et des conventions pour inciter ces jeunes générations à venir visiter leur patrie mère. Par exemple, la mise en place de centres culturels partout dans le monde pour montrer la beauté du Maroc et la richesse de sa culture. «La concentration sur les jeunes = l'Investissement dans le futur», a précisé M. Ameur lors de son intervention. Ensuite vient le volet de la vie sociale des MRE. Cette rencontre a été également une occasion pour faire un état des lieux des problèmes de droit qu'affronte cette communauté, en mettant l'accent notamment sur les conditions de protection juridique des groupes les plus vulnérables, particulièrement les femmes, les enfants et les retraités. Le gouvernement prévoit de faire des partenariats avec des associations sociales à l'étranger pour venir en aide à ces personnes. Le ministre a également annoncé l'organisation dans les prochains jours d'une caravane de sensibilisation sur les dispositions du Code de la famille au profit de la femme marocaine émigrée.
En matière d'investissements (le troisième volet), plusieurs actions importantes ont été initiées par le gouvernement pour inciter les Marocains résidant à l'étranger à investir au Maroc.
La première de ces initiatives est le fonds appelé "MDM Invest", une formule combinant soutien de l'Etat et concours des banques qui a été mise en place depuis l'été 2009. Le fonds "MDM Invest" est ouvert aux Marocains du monde présentant un nouveau projet d'investissement ou un projet d'extension d'un montant égal ou supérieur à un million de dirhams et ne dépassant pas 50 MDH. Pour chaque projet, selon le ministre, l'investisseur expatrié doit assurer 25% du coût global pour bénéficier d'une aide de l'Etat de 10% et d'un financement bancaire de 65% du coût du projet. S'ajoute à cela, le renforcement de l'accès à la propriété par la garantie "Damane Assakane" qui a été étendue aux MRE aux mêmes conditions que les locaux, l'objectif étant de permettre à cette catégorie de la population d'acquérir ou de construire un logement avec des facilités de crédit. Et enfin le quatrième volet qui a pour but de résoudre les problèmes juridiques et administratifs des Marocains dans leur pays d'accueil.
Dans le cadre de sa démarche de proximité, le ministère des MRE a mis en place, au sein de ses structures, un dispositif de veille juridique et administrative qui a pour principale mission l'écoute, l'orientation et l'instruction des requêtes des Marocains du monde. Il s'agit d'un système dédié au traitement personnalisé des requêtes des MRE avec la coordination de Diwan Al Madhalim pour le suivi. Sans oublier le dispositif qui est de plus en plus renforcé pour faciliter l'opération Transit, laquelle a connu cette année l'entrée en service du port de Tanger-Med.
Hamid Belfadil, directeur du Centre régional d'investissement (CRI) de Casablanca, également présent lors de la rencontre a, pour sa part, donné des éclairages sur les opportunités offertes aux MRE au niveau de la métropole, rappelant que des mesures d'incitation ont été prises pour drainer les investissements nationaux, arabes et étrangers.
Les MRE sont donc appelés à prendre part à cette dynamique propice à l'investissement, tout en les assurant de la disposition du CRI à fournir toutes les facilités et conseils nécessaires.
Lors de cette rencontre-débat, les MRE ont unanimement salué les efforts déployés par le gouvernement en leur faveur, tout en appelant les pays d'accueil à protéger et à préserver les droits des émigrés, en cette conjoncture difficile. «Je reconnais que le gouvernement marocain a beaucoup travaillé pour nous rendre la vie plus facile. Mais après la crise, nous avons beaucoup souffert, cela nous a beaucoup affectés. Malheureusement, nous avons besoin de plus d'efforts, mais nous restons optimistes», souligne Nadia, une Marocaine établie en France depuis quinze ans.
En effet, après la crise financière, beaucoup de données ont changé pour nos Marocains du monde, mais chaque pays a un problème différent de l'autre d'après les MRE présents lors de la rencontre. En France par exemple, ce sont les politiques du gouvernement qui inquiètent les immigrés. «Les responsables gouvernementaux français nous surprennent à chaque fois par une nouvelle loi.
Maintenant, les choses deviennent encore plus difficiles après la récente proposition sur la destitution de la nationalité française», affirme Mustapha la soixantaine dépassée. En Italie, c'est surtout le coût de la vie cher qui inquiète. Après la crise, certains sont au chômage, d'autres ont des salaires plus bas et les factures de chaque mois sont toujours là et toujours aussi chères. Et il n'est pas très rare de faire face à cette situation. Pour ceux qui vivent aux Etats-Unis, le seul véritable problème est le coût très élevé des billets d'avion. Si une famille de 5 ou 6 personnes veut venir visiter son pays natal, cela peut revenir à 80.000 dirhams, de quoi se payer de superbes vacances dans leurs pays d'accueil. Du coup plusieurs préfèrent ne pas venir. Un risque d'effacement des liens est très probable dans ce cas.
Source : Le Matin
Marocains résidant à l'étranger, Marocains du Monde ou Marocains sans frontières, comme le proclament les affiches marketing des banques. Si en cette période, les autorités, les acteurs économiques (immobilier), les banques ou les sociétés de transfert rapide d'argent font la danse du ventre à la communauté marocaine installée à l'étranger, c'est parce que son poids économique est énorme…Suite
Le récent essoufflement des transferts de Marocains résidant à l’étrange devrait pousser le Maroc à revoir ses actions en faveur de cette communauté. C'est la thèse défendue par Rachid Chaabita, fondateur et responsable du Centre des études et de recherche sur les migrations internationales et le développement durable (CERMID) basé à Casablanca lors d'une conférence qui s'est tenue avant hier à la wilaya de Casablanca, à l'occasion de la journée nationale des Marocains résidant à l’étrange…Suite
En Alsace, on estime que la communauté musulmane, majoritairement turque et maghrébine, compte 120 000 fidèles et une soixantaine de lieux de culte. A ceux-ci devrait s'ajouter en février ou mars 2011, la Grande mosquée de Strasbourg.
Le chantier de la Grande Mosquée de Strasbourg a connu une succession de rebondissements et d'interruptions dus à des soucis financiers, ou, cet hiver, à des intempéries. Elle devrait néanmoins voir le jour en février ou mars 2011, estime Fouad Douai, gérant de la SCI Grande Mosquée de Strasbourg. Dans les jours à venir les travaux devraient commencer à l'intérieur de l'édifice, marquant un tournant très attendu.
« Théoriquement, on a bouclé le projet financier », affirme le gérant. Le coût est estimé à 8,7 millions d'euros. Mais la prudence reste de mise car certaines promesses de dons « avec engagement ferme » n'ont pas encore été suivies d'effet. Ces dons encore conditionnels, à hauteur de 1,2 million d'euros, proviennent de différents pays musulmans.
Si Fouad Douai reste confiant dans le versement de cette somme, il compte toujours sur les dons des fidèles locaux. « Le ramadan est un mois de générosité. Dès que les échafaudages auront été retirés, les fidèles seront contents de voir la coupole qui brille de loin », espère-t-il.
L'islam jouit en Alsace, sous l'influence du Concordat, de conditions propres à son épanouissement au sein de la République. Les collectivités territoriales prennent part au quotidien de la communauté musulmane alsacienne. Municipalité de Strasbourg, conseil général du Bas-Rhin et conseil régional auront participé à plus d'un quart du budget de construction de la Grande Mosquée de Strasbourg.
Il a en outre été décidé, le 7 juin dernier, que Strasbourg verrait pour la première fois en France la construction sur initiative publique d'un cimetière musulman. Avec les carrés confessionnels déjà existants, ce cimetière, qui devrait être achevé en 2011, permettra aux citoyens musulmans d'être enterrés là où ils ont vécu, comme un signe fort d'intégration, tout en respectant l'orientation des corps inhumés en direction de La Mecque.
A l'avenir, les musulmans d'Alsace espèrent que ces particularismes régionaux devraient permettre -comme c'est le cas pour le catholicisme, le protestantisme ou le judaïsme en Alsace et en Moselle-, l'enseignement de l'islam dans les écoles publiques, voire dans une faculté de théologie musulmane.
Source : DNA
L'Etat américain de Floride (sud-est) a annoncé mercredi son intention de durcir sa législation contre les immigrés sans-papiers en permettant notamment aux juges d'infliger des peines plus lourdes aux personnes résidant illégalement dans le pays en cas d'infraction.
Ce durcissement, qui doit se faire sous la forme d'un projet de loi, emboîte le pas à des mesures similaires prises par l'Arizona (sud-ouest) au printemps. Le texte, présenté par le ministre de la Justice de Floride Bill McCollum, irait même plus loin que son pendant d'Arizona. Il permettrait par exemple aux juges d'alourdir le montant de la caution d'un prévenu si ce dernier n'a pas de statut légal aux Etats-Unis. De même, un sans-papier jugé pour un crime ou un délit pourra s'attendre à être condamné plus lourdement qu'un citoyen en règle avec les services d'immigration ayant commis la même infraction. "Cette législation va fournir de nouveaux outils pour protéger nos concitoyens et va aider à combattre les problèmes nés de l'immigration illégale", a expliqué M. McCollum, un républicain, qui souhaite devenir gouverneur de Floride à la faveur des élections de novembre.
La nouvelle législation permettra également à la police de vérifier le statut légal de toute personne interpellée pour, par exemple, une simple infraction au code de la route, ce qui était jusqu'alors réservé aux autorités chargées de l'immigration. Mais M. McCollum a assuré que le texte n'instituait pas de délit de faciès. En Arizona, une polémique a éclaté autour d'une loi promulguée en avril par la gouverneure républicaine et qui prévoyait d'autoriser les forces de police à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée. Cette disposition a toutefois été suspendue par la Justice juste avant l'entrée en application de la loi fin juillet. Les organisations d'aide et de défense des sans-papiers estiment que 11 millions de personnes résident illégalement aux Etats-Unis. La plupart d'entre elles viennent d'Amérique centrale.
Source : France-Amérique/AFP
11 août 2010
Près des quatre cinquièmes des enfants d'immigrés sans papiers vivant aux États-Unis ont la nationalité américaine, selon une étude du Pew Hispanic Center publiée mercredi.
«Environ les quatre cinquièmes (79%) des 5,1 millions d'enfants (de moins de 18 ans) d'immigrés sans papiers sont nés dans ce pays et sont donc des citoyens américains», selon Pew, qui se fonde sur les données du recensement de 2009.
«Au total, 4 millions d'enfants nés aux États-Unis de parents immigrés illégaux vivaient dans le pays en 2009, aux côtés de 1,1 million d'enfants nés à l'étranger de parents immigrés illégaux», résume Pew.
Dans le cadre du débat sur l'immigration aux États-Unis, qui constitue un des thèmes importants de la campagne pour les élections législatives de novembre, des parlementaires républicains ont évoqué la possibilité de réviser un amendement constitutionnel qui garantit la citoyenneté américaine à toute personne née sur le sol des États-Unis.
Ces parlementaires affirment que cette disposition constitutionnelle, qui existe depuis 1864, incite des personnes sans papiers à se rendre aux États-Unis pour y donner naissance à leurs enfants.
Selon l'étude du centre Pew, la grande majorité des familles d'immigrés sans papiers aux États-Unis, soit un total évalué à 11 millions de personnes, ont un «statut mixte», c'est-à-dire que l'un de leurs membres au moins n'a pas de papiers, tandis qu'un autre de leurs membres au moins est citoyen américain.
Le centre Pew a réalisé en juin un sondage selon lequel 56% des Américains étaient contre la remise en cause du droit du sol.
L'administration Obama a lancé une vaste réforme du système migratoire ouvrant la voie à l'octroi de papiers aux immigrés illégaux, mais cette réforme est bloquée au Congrès, où deux autres réformes comparables avaient échoué en 2006 et 2007.
Source : Cyberpresse.ca
Nicolas Sarkozy est dans son rôle quand il fait de la sécurité une priorité mais une nouvelle loi n'est pas nécessaire sur la déchéance de nationalité, envisagée par le chef de l'Etat contre certains délinquants, estime le président du Sénat, Gérard Larcher.
Dans un entretien publié par Le Figaro et sur Europe 1, il a laissé entendre que la législation actuelle suffisait.
L'article 25 du Code civil prévoit plusieurs cas de déchéance pour une personne ayant acquis la nationalité française depuis moins de dix ans, notamment en cas d'activités terroristes ou pour un crime "constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation".
Dans un discours prononcé à Grenoble en juillet, dans lequel il a fait un lien direct entre immigration et délinquance, le chef de l'Etat a évoqué la possibilité de déchoir de leur nationalité les Français d'origine étrangère qui attenteraient à la vie d'un policier.
"Le président de la République est pleinement dans sa fonction quand il fait de la sécurité une de ses priorités", a déclaré Gérard Larcher sur Europe 1. "La sécurité et le respect de la loi concernent tous les citoyens, Français ou accueillis sur le sol de notre pays", a ajouté le président du Sénat. "Acquérir une nationalité, c'est un contrat, un ensemble de devoirs".
"Il n'est pas illégitime que le président de la République demande au Parlement les conditions dans lesquelles (l'article 25) devrait demain s'appliquer", a-t-il dit. "Il va falloir que nous explorions dans notre Code civil".
Dans Le Figaro, Gérard Larcher se demande si on "applique réellement le droit déjà en vigueur".
"L'article 25 ne fournit-il pas déjà la réponse à la plupart des questions posées? C'est ce que nous devrons vérifier", explique-t-il.
12/08/10
Source : Les Echos/Reuters
Face aux dénis de droits dont sont victimes nos compatriotes marocains à l'étranger, le ministère chargé des MRE a appelé à une journée de réflexion sur les actions à entreprendre pour la protection de ces droits.
La situation de migration n'est pas une sinécure à fortiori en période de crise. Fort de ce constat, le ministère chargé de la communauté des marocains résidant à l'étranger a organisé à Rabat une journée sur le thème de «la protection des droits des MRE en temps de crise».Compte tenu des menaces persistantes de récession économique et par là même, du recul des droits des migrants, ces travaux s'imposent de toute évidence comme une priorité absolue pour la défense et l'accès aux droits sociaux et juridiques des migrants, conformément aux résolutions onusiennes des droits de l'homme.
Il apparaît, en effet, que les migrants, moins informés de leurs droits, sont ipso facto plus vulnérables et sujets à tous les types d'exploitation, de marginalisation et de discrimination à la faveur de la crise économique. Ils sont notamment les premiers à perdre leur emploi, même si tous les pays et toutes les régions ne sont pas touchés dans les mêmes proportions par ces phénomènes discriminants. Selon Philippe Boncour, Chef de la Division du Bureau International du travail (BIT), l'Espagne est un exemple éclairant à ce titre dans la mesure où en 2008, la population migrante touchée par le chômage était de 20, 8% par opposition aux nationaux touchés à hauteur de 12, 5%. Ces droits des migrants trop longtemps bafoués ou ignorés, en l'absence d'une véritable politique de protection à l'échelle internationale ne doivent plus être à l'ordre du jour a déclaré Khadija El Madmad, titulaire de la Chaire Unesco « Migration et Droits humains et auteur d' «un rapport général des droits des migrants » devant faire l'objet d'une publication prochaine.
«Le Maroc s'est résolument engagé sur la voie des réformes du développement humain, et la protection des droits de la diaspora en fait indubitablement partie », a-t-elle rappelé en substance. A cet égard, le discours du roi Mohammed VI, notamment le discours de Casablanca est particulièrement éloquent en matière de protection des droits des migrants mais aussi en faveur de ceux des immigrés, le Maroc étant devenu un pays de destination pour les réfugiés subsahariens.
Par ailleurs, au plan international, le Maroc est particulièrement actif et affiche une réelle volonté de relever les défis des questions de politique migratoire dans l'optique d'une responsabilité partagée entre pays d'origine, de transit et de destination, a-t-il été relevé d'une même voix.
Toutefois, les disparités caractéristiques de la communauté marocaine du monde et ses différentes facettes autant au plan social, économique que juridique rend ce travail de réflexion et d'action en faveur des migrants, particulièrement malaisé, plaide Khadija El Madmad. Qu'importe ! « Nombre d'instruments juridiques internationaux des droits humains existent et pourraient être appliqués aux MRE», témoigne Abdelhamid El Jamri, président du comité ONU-CMW. La Déclaration Universelle des droits de l'homme de 1948 et notamment la Convention des Nations unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille adoptée en 1990, pour ne citer que ces dispositifs, devraient suffire à protéger indistinctement les MRE et à faire respecter leurs droits. Un bémol, néanmoins, cette charte n'a, pour l'heure, été ratifiée que par les pays du sud. Or, l'adhésion par la communauté internationale est plus qu'une nécessité car la protection des migrants garantit aussi leur productivité.
Il ne faut pas perdre de vue que «le flux de migration répond à un besoin de main d'œuvre permanent et à la problématique des populations locales vieillissantes», insiste Philippe Boncour. Il faudra donc conserver des couloirs de migration ouverts et continuer à promouvoir les liens et les partenariats entre les populations migrantes et les différents acteurs institutionnels ou issus de la société civile. Les nombreuses conventions bilatérales conclues par le Maroc avec plusieurs pays européens notamment en matière de sécurité sociale est une amorce dans ce sens. Cette journée nationale des migrants permettra donc d'effectuer un état des lieux de droits de nos compatriotes à l'étranger, à la lumière de la crise économique internationale et d'y répondre de façon empirique.
Un rapport sera établi, qui présentera une nomenclature de mesures de protection sociales et juridiques à même de garantir les droits des étrangers marocains en leur double qualité de migrant et de travailleur.
La convention des Nations unies
Cette convention garantit la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Elle a été adoptée en 90 mais n'est entrée en vigueur qu'en 2003. Cette convention couvre les obligations et les responsabilités des pays d'origine d'accueil et de transit quel que soit le statut du migrant. Si les Etats sont souverains en matière d'accueil des migrants, par cette convention, ils doivent veiller à ce que les travailleurs migrants et leur famille voient leurs droits reconnus et respectés en matière d'accès à l'emploi, de justice et de sécurité sociale.
12.08.2010
Source : Le Soir
La journée nationale de l'immigré, initiée cette année sous le signe « Protection des droits de la communauté marocaine établie à l'étranger dans le contexte de la crise économique», a été célébrée mardi à Al Haouz.
Cette rencontre, qui s'est déroulée en présence notamment du gouverneur, Bouchaïb El Moutaouakil, des élus locaux, des chefs des services extérieurs, des acteurs de la société civile ainsi que des membres de la communauté marocaine établie à l'étranger, a été l'occasion pour mettre l'accent sur nombre de problèmes dont souffrent les MRE, et prendre connaissance de leurs aspirations et leurs attentes. S'exprimant à cette occasion, M. El Moutaouakil a fait observer que la célébration de cette journée qui se veut l'illustration de la Haute sollicitude dont S.M. le Roi Mohammed VI ne cesse d'entourer ses sujets établis à l'étranger, constitue également une opportunité pour donner une nouvelle impulsion et consolider les liens de communication avec les MRE, tout en oeuvrant ensemble dans le cadre d'un esprit de coordination en vue d'atténuer l'impact de la crise économique internationale.
Après avoir mis en lumière le rôle de taille du ministère délégué chargé de la communauté marocaine établie à l'étranger ainsi que les efforts inlassables déployés par le gouvernement de S.M. le Roi pour la défense des droits et des intérêts des MRE et l'amélioration de leur conditions de travail et de séjour dans les pays d'accueil, le gouverneur a passé en revue une série de mesures incitatives prises en leur faveur dans nombre de secteurs notamment fiscal, bancaire ou encore celui du logement.
M. El Moutaouakil s'est félicité également de la poursuite des efforts déployés par le Royaume pour la concrétisation des réformes juridiques et économiques, et la réalisation d'infrastructures et de projets de grande envergure et ce, dans le sillage de la modernisation et du développement que connaît le Maroc, qui place l'élément humain au coeur de son grand projet démocratique et moderniste.
Le gouverneur a mis en avant également la contribution des MRE aux efforts de développement à travers la réalisation de projets importants au niveau de la province d'Al Haouz, qui se veut, a-t-il dit, «un chantier d'envergure à l'échelle nationale en matière de développement humain, en accumulant des expériences pilotes et modèles et ce, en dépit du poids des contraintes géographiques et économiques».
Il a, dans ce contexte, mis en lumière le rôle joué par l'Initiative National du Développement Humain (INDH) dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, et l'amélioration des conditions d'accès des populations aux services de base. Il a réitéré l'engagement et la disponibilité des autorités provinciales, des élus locaux, des différents services extérieurs et de la société civile à oeuvrer en vue d'offrir un climat serein à même de permettre d'apporter des solutions efficientes à tous les problèmes dont peut souffrir les MRE, de les encourager à investir au Maroc et de les faire bénéficier de touts les avantages et facilités possibles. Le représentant du ministère délégué chargé de la communauté marocaine établie à l'étranger, M. Ala Ibrahim Khalil a tenu à rappeler que le nombre des Marocains du monde dépasse la barre des 4 millions, dont 60% en Europe, faisant observer que la question de l'immigration est toujours présente, et avec force, sur l'agenda des relations du Maroc avec l'étranger.
Il a passé en revue également une série de mesures adoptées par le département de tutelle pour venir en aide aux MRE et améliorer leurs conditions de séjour, citant à titre d'exemple l'intérêt accordé à la promotion de la culture marocaine à l'étranger, notamment à travers la création, à l'horizon 2011, de 14 Centres culturels marocains.
M. Ibrahim Khalil a mis en lumière également le rôle prépondérant que joue la communauté marocaine dans la défense des intérêts et des questions prioritaires pour le Royaume, et à leur tête la question de l'intégrité territoriale du Maroc, sous la conduite éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI.
Quant aux représentants de la communauté marocaine établie à l'étranger, ils ont été unanimes à réitérer leur attachement indéfectible au Trône Alaouite et leur détermination à défendre les causes et fondamentaux du Royaume.
Ils ont fait part également de leur volonté et leur disposition à continuer à véhiculer l'image du Maroc prospère et développé, un pays de tolérance et de coexistence pacifique entre peuples et religions.
Célébration à Chichaoua de la journée nationale de l'immigré
A l'instar des autres villes et provinces du Royaume, la province de Chichaoua à célébré mardi, la journée nationale de l'immigré initiée, cette année, sous le thème: «la protection des droits de la communauté marocaine établie à l'étranger dans le contexte de la crise économique». Cette journée se veut l'occasion de se focaliser sur les préoccupations des Marocains résidant à l'étranger (MRE), de prendre connaissance de leurs aspirations et leurs attentes, et de réfléchir ensemble sur les solutions à apporter à leurs problèmes.
S'exprimant lors d'une rencontre tenue à cette occasion, l'enseignant-chercheur, Hassan Laghdech, a fait observer que cette communauté se veut la cheville ouvrière de toute stratégie de développement, relevant qu'il n'est plus d'actualité de penser que les MRE constitue uniquement une source de transfert d'argent purement et simplement.
Il a fait savoir, dans ce contexte, que la communauté marocaine établie à l'étranger contribue de manière remarquable aux investissements structurels, outre le fait qu'elle constitue une source indéniable de création des richesses.
Source : Le Matin/MAP
Les Marocains résidents à l’étranger originaires de Doukkala célèbrent la Journée nationale de l’immigré.
La ville d’El Jadida a célébré, mardi dernier, la Journée nationale des Marocains résidents à l’étranger (MRE), notamment à travers l’organisation d’une rencontre-débat destinée à répondre aux interrogations des MRE et mettre la lumière sur leurs attentes. En effet, à l’instar des autres régions du royaume, les MRE, originaires de la région de Doukkala ont célébré la Journée nationale de la communauté marocaine à l’étranger. Intervenant à cette occasion, le gouverneur de la province, Ahmed El Ouazzani, a souligné la Haute sollicitude dont SM le roi Mohammed VI entoure les Marocains vivant à l’étranger, mettant l’accent sur l’importance de cette rencontre qui se tient dans une conjoncture internationale marquée par la crise économique et financière mondiale affectant les pays d’accueil. El Ouazzani a, par la même occasion, mis en relief les efforts déployés par le gouvernement pour la protection des droits des MRE, ainsi que les mesures d’incitation à l’investissement mises en leur faveur pour une meilleure participation au processus de développement socio-économique engagé dans le royaume sous la conduite éclairée du roi Mohammed VI. Le gouverneur a, par ailleurs, appelé les MRE à prendre les initiatives pour le lancement des projets dans la région qui offre des potentialités énormes dans plusieurs secteurs tels que l’agriculture, la pêche maritime, le tourisme et l’industrie. Il a, en outre, rassuré les MRE de l’appui et de la mobilisation des autorités locales pour leur apporter assistance pour la mise en œuvre de leurs projets conformément aux dispositions de la loi. De son côté, le président du Conseil provincial, a souligné l’attachement des MRE de la région de Doukkala à leur origine et loué leur contribution au développement local, en dépit de la conjoncture économique difficile des principaux pays d’accueil. La parole a été donnée, par la suite, aux membres de la communauté marocaine à l’étranger qui ont d’emblée relevé le grand progrès des services rendus par les autorités d’accueil au profit des MRE (Douane, Gendarmerie royale, Sûreté nationale, etc). Les intervenants ont aussi insisté sur la création au sein de la province d’une cellule chargée des MRE pour la réception des éventuelles doléances, la simplification des procédures administratives et le règlement des problèmes.
Source : Le Soir
Un vif débat sur l'immigration enfièvre aujourd'hui les Etats-Unis. L'État d'Arizona a récemment adopté une loi qui oblige les policiers à vérifier le statut de résident de personnes arrêtées pour d'autres motifs – et qui contraint les immigrés à produire sur demande une preuve de leur statut légal.
L'administration Obama a critiqué cette loi, des groupes religieux l'ont dénoncée comme étant discriminatoire et une Cour fédérale a suspendu temporairement certaines dispositions de la loi en précisant que l'immigration relève de la compétence de l'Etat fédéral. Quelle que soit l'issue juridique de l'affaire, cette loi a rencontré un écho favorable dans d'autres États et reflète la place croissante que prend la question de l'immigration au plan politique.
Si les Etats-Unis devaient se replier sur eux-mêmes et limiter fortement l'immigration, leur position dans le monde en pâtirait sérieusement. Grâce au taux actuel d'immigration, les Etats-Unis sont l'un des rares pays développés à ne pas connaître de déclin démographique et à maintenir leur part de la population mondiale. Cette situation risque de changer si la réaction à des actes terroristes ou une xénophobie croissante les poussent à fermer les frontières.
Les craintes liées aux conséquences de l'immigration sur les valeurs nationales et la cohérence de l'identité américaine existent depuis les premiers temps de la nation. Le parti «Know Nothing» du XIXe siècle s'est construit sur l'opposition aux immigrés, aux Irlandais en particulier. Les Asiatiques ont été la cible d'un rejet dès 1882 et à partir de l'adoption de la loi sur la restriction de l'immigration en 1924, l'afflux d'émigrants s'est ralenti pendant quarante ans.
Au cours du XXe siècle, le pourcentage le plus élevé d'habitants nés hors des Etats-Unis a été enregistré en 1910, avec 14,7% – contre 11,7% aujourd'hui.
Malgré le fait que les Etats-Unis soient une nation d'immigrés, une majorité d'Américains ont une opinion négative de l'immigration. Selon les sondages, soit une majorité, soit une proportion importante souhaite qu'il y ait moins d'immigrés. La récession a exacerbé ces sentiments et en 2009, la moitié des Américains était en faveur d'une réduction de l'immigration légale, alors qu'ils n'étaient que 39% en 2008.
Les préoccupations concernant les effets de l'immigration sur la culture américaine sont liées à la fois au nombre et à l'origine des nouveaux immigrés. Le recensement de 2000 montre une forte croissance de la population hispanique, due en grande partie à de nouvelles vagues d'immigration, légale et illégale. En fait, les démographes prévoient qu'à l'horizon 2050, les blancs non-hispaniques ne composeront plus qu'une faible majorité de la population qui comportera par ailleurs 25% d'Hispaniques, 14% d'Afro-Américains et 8% d'Asiatiques.
La plupart des données montrent que les derniers immigrés s'intègrent au moins aussi rapidement que leurs prédécesseurs. La nécessité de communiquer, combinée aux forces du marché, les encourage à maîtriser l'anglais et à accepter un certain niveau d'assimilation. Les médias modernes aident aussi les immigrés à mieux connaître à l'avance leur pays d'adoption, plus que ne le pouvaient les immigrés il y a un siècle.
Bien qu'un rythme trop rapide d'immigration puisse engendrer des troubles sociaux, ses partisans estiment qu'à long terme, l'immigration contribue à la puissance des Etats-Unis. Aujourd'hui, 83 pays et territoires, dont la plupart des pays développés, ont un taux de fertilité inférieur au taux nécessaire pour maintenir le niveau actuel de population. Pour maintenir sa population, le Japon devrait par exemple accueillir 350.000 personnes par an pendant 50 ans, une option qui paraît difficilement acceptable pour un pays historiquement hostile à l'immigration.
Les Etats-Unis, malgré l'ambivalence des Américains, restent au contraire un pays d'immigration. Le bureau du recensement estime que la population américaine croîtra de 49% au cours des quarante prochaines années.
Aujourd'hui, les Etats-Unis sont le troisième pays au monde le plus peuplé et le seront probablement toujours dans 50 ans (derrière la Chine et l'Inde). L'immigration n'est pas seulement un atout du point de vue de la puissance économique. Elle peut également contribuer à alléger le fardeau que sont le vieillissement de la population et les retraites dans presque tous les pays développés.
En outre, même si les études montrent que les bénéfices économiques directement mesurables et à court terme sont relativement faibles au niveau national et que les travailleurs non qualifiés subissent une forte concurrence, les immigrés qualifiés peuvent faire la différence dans certains secteurs économiques. Une augmentation de 1% du nombre d'étudiants universitaires immigrés se traduit par une augmentation de 6% des brevets déposés. En 1998, les ingénieurs nés en Chine et en Inde étaient à la tête d'un quart des entreprises de haute technologie de la Silicon Valley, avec un chiffre d'affaires de 17,8 milliards de dollars. Et en 2005, les immigrés nés à l'étranger avaient participé à la fondation d'une start-up de technologie sur quatre au cours de la décennie écoulée.
Les avantages de l'immigration pour le pouvoir attractif (soft power) des Etats-Unis sont tout aussi importants. Le fait que les gens ont envie d'immigrer aux Etats-Unis, couplé à la progression sociale des immigrés, contribuent à l'attrait du pays. Les Etats-Unis sont un aimant et les étrangers s'imaginent facilement être américain, parce que de nombreux Américains ayant réussi sont de la même origine qu'eux.
Les liens entre les immigrés et leurs familles et amis restés au pays permettent également de donner une image plus juste et positive des Etats-Unis. La coexistence de nombreuses cultures crée en outre des forums d'échange avec d'autres pays et, dans cette époque de mondialisation, ouvre de nouveaux horizons aux Américains. Au lieu d'amoindrir le pouvoir de contraindre et le pouvoir de convaincre des Etats-Unis, l'immigration les renforce.
Un homme d'État asiatique important, et observateur de longue date à la fois de la Chine et des Etats-Unis, est arrivé à la conclusion que la Chine ne supplantera pas les Etats-Unis dans les décennies à venir à cause de la capacité de ces derniers à attirer les meilleurs éléments du monde entier et à les intégrer dans une culture variée et créative. La Chine a une population plus importante dans laquelle puiser, mais d'après lui, sa culture centrée sur elle-même la rend moins créative que les Etats-Unis.
Bien que la résistance des Américains moyens face à la concurrence d'immigrés dans une période de chômage élevé soit compréhensible, il serait regrettable que le débat actuel sur l'immigration se traduise par des politiques qui privent le pays d'une de ses forces vives.
Source : Le Matin
- Le CCME soutient la rétrospective de films documentaires de la réalisatrice marocaine Dalila Ennadre
- Littérature : Quand Jamal Ouazzani invite à une révolution de l'amour par la sagesse arabo-musulmane
- ÉMIRATS ARABES UNIS : Le CCME participe à la Foire internationale du livre de Sharjah
- Inondations en Espagne : le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger mobilisé pour porter assistance aux Marocains dans les zones affectées
- Sochepress éditions et le CCME publient la version arabe du roman « Rahma : "رحمة : الطريق نحو حريتي » de Rahma El Mouden