La limitation de l'immigration peut se répercuter négativement et "de manière continue" sur l'économie de la Grande Bretagne, a averti lundi à Londres, le Conseil consultatif sur l'immigration (MAC).
Selon cette agence gouvernementale, le PIB connaitra un manque à gagner de 560 millions de livres Sterlings (plus de 600 millions d'euro) si le nombre d'immigrés hautement qualifiés descend au dessous de la barre de 10.000, et ce, "à un moment où l'économie peine à renouer avec la croissance", souligne cette source.
Le gouvernement a fixé à 20.700 le quota de visa qui seront accordés chaque année aux immigrés originaires de pays hors UE, avec pour objectif, à terme, de plafonner le nombre d'immigrés à "quelques dizaines de milliers" en 2015 alors ce nombre était de 215.000 l'an dernier.
Le gouvernement a affirmé que sa politique de l'immigration portera ses fruits à court et moyen termes.
Les recherches menées par les différents instituts spécialisés montrent que 75% des Britanniques considèrent actuellement l'immigration comme un problème, avec un fort appui pour le plan du gouvernement visant à introduire un plafond annuel sur le nombre de travailleurs non-UE à venir au Royaume-Uni.
Toutefois, cet avis ne fait pas l'unanimité chez les économistes, dans le monde de l'entreprise et au sein des centres d'affaires ou on estime que les immigrés apportent leur contribution à l'économie, que cette contribution pourrait être plus importante au fil du temps et surtout qu'il serait "contre productif de limiter l'entrée des immigrés au Royaume Uni " par des mesures draconiennes.
Dans ce contexte, l'Ambassadeur du Japon en Grande Bretagne a averti que les compagnies nipponnes envisageraient de retirer leurs investissements de la Grande-Bretagne à cause de ces mesures.
En outre, la Banque du Canada, citée par le MAC a prévenu que le quota de visas risquait d'affecter de manière "irrévocable" la réputation du Royaume-Uni en tant que destination privilégiée des investissements directs étrangers (IDE).(APS)
5/9/2011
Source : APS
"Les enfants en dehors du système scolaire : défis et enjeux de l'intégration" est le thème du deuxième colloque sur l'enfance qui aura lieu le 26,27 et 28 avril prochain à Tétouan.
L'organisation de cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations de plusieurs rencontres nationales et internationales notamment le 1er colloque méditerranéen de Tanger, organisé en octobre 2010 sous le signe "les enfants en situation précaire" et "les enfants de l'émigration clandestine".
Cette rencontre vise à soutenir les efforts consentis par les différents partenaires concernés et proposer des mécanismes de coopération et de partenariat entre les pays du pourtour méditerranéen.
Les organisateurs entendent faire de ce colloque une occasion pour échanger les expériences entre les différents participants de la région méditerranéenne.
Une rencontre préparatoire, qui aura lieu le 17 décembre prochain, verra la participation d'intervenants marocains afin de définir les axes et d'exposer les problématiques qui seront débattus lors de ce colloque.
Initié par l'association "sciences et culture pour tous" en coopération avec la Direction de l'éducation non formelle et l'Union des femmes du Maroc et avec le soutien de plusieurs organisations nationales et internationales, le deuxième Colloque ambitionne sensibiliser les différentes parties concernées sur les problèmes vécus par cette frange d'enfants et contribuer ainsi à réviser certaines lois et également développer les mesures de prévention pour permettre à ces enfants de se réintégrer dans la société.
5/09/11
Source : MAP
Le commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, Yazid Sabeg, a récemment annoncé l'abandon du projet de rendre obligatoire l'anonymat des CV (Le Monde du 25 août). Cette décision est en partie motivée par les résultats d'une expérimentation menée par Pôle emploi, qui tend à relativiser l'efficacité d'une telle mesure.
Cette étude montre que les noms et les origines sociales qui leurs sont associées sont utilisés par les employeurs pour interpréter les signaux négatifs contenus dans les CV. De ce fait, lorsque le CV d'un candidat issu de l'immigration est rendu anonyme, ses probabilités de convocation à un entretien d'embauche sont plus faibles, parce qu'il subit de plein fouet les carences de son parcours professionnel.
Ces résultats sont importants et intéressants, mais ils sont loin de faire le tour de la question des discriminations raciales à l'embauche. Toutes les études disponibles (en France, mais aussi dans bien d'autres économies occidentales) montrent que la probabilité d'embauche est inférieure de 30% à 40% pour un candidat dont le nom est à consonance étrangère. Ces études sont réalisées à CV identique, et c'est bien là qu'est toute la différence : lorsque leurs formations, leurs parcours professionnels et donc leurs compétences telles qu'elles apparaissent dans un CV sont comparables, les candidats dont le nom est à consonance étrangère sont fortement désavantagés sur le marché du travail. Ce désavantage-ci ne peut qu'être rééquilibré par l'anonymat des candidatures puisqu'il fait disparaître tout possibilité d'identification du postulant.
La question ouverte et à laquelle l'étude de Pôle emploi ne permet pas (et ne prétend pas) trancher est donc de savoir comment ces effets positifs de l'anonymat se comparent aux effets négatifs liés au manque d'indulgence vis-à-vis de parcours professionnels de facto très différents. Une politique globale de promotion de l'égalité des chances devrait au demeurant viser à éliminer ces différences. Ne subsisterait plus, alors, que la discrimination fondée sur l'origine ethnique contre laquelle la règle d'anonymat est parfaitement adaptée.
Au-delà de cette question particulière, ce débat montre les limites de l'usage de l'expérimentation pour éclairer les décisions publiques lorsque celles-ci s'inscrivent dans un calendrier court. La recherche scientifique se nourrit de la répétition et du renouvellement des expériences. C'est sur cette base qu'elle peut éclairer la décision publique. S'il l'on ne peut que se réjouir de la prise de conscience progressive de cette nécessité, ce dialogue ne sera pas arrivé à maturité tant que la pratique de l'expérimentation restera isolée et mise au service de décisions rapides plutôt que pertinentes.
6/9/2011, Nicolas Jacquemet
Source : Le Monde
«Let's go fuck with some niggers !» («Allons casser du nègre !»). C'est avec une macabre détermination que Deryl Dedmon, un adolescent blanc du Mississipi, s'est lancé avec ses amis dans une expédition punitive. Sa victime : James Anderson Craig, un Afro-Américain de 49 ans, dont le seul tort aura été de croiser par hasard la route du garçon de 18 ans. Le crime, commis le 26 juin dernier, continue deux mois après d'alimenter les colonnes des journaux américains.
Le soir du crime, Deryl Dedmon et sept amis, décident, après une soirée arrosée, de partir à la recherche d'une victime à bord de deux voitures. Deryl Dedmon conduit l'une d'entres elles. Ils prennent la route en direction d'un quartier de l'ouest de Jackson, capitale du Mississipi, où la communauté noire est importante. Au bout de vingt-six kilomètres, ils arrivent sur le parking d'un motel. Il est alors cinq heures du matin. James Anderson Craig, un garagiste sans histoire, est tranquillement accoudé sur son véhicule.
Rapidement, les jeunes le prennent pour cible. Racket, puis coups : l'homme est attaqué de toute part. Deryl Dedmon et ses amis crient à plusieurs reprises «White Power !» («Le pouvoir aux Blancs !»). James Anderson Craig ne parvient pas à se défendre. Sonné, il déambule sur le parking. Deryl Dedmon décide alors de lui porter le coup fatal : il remonte dans sa Ford verte avec deux amies et lui roule dessus en marche arrière. James Anderson Craig meurt sur le coup. Les jeunes prennent aussitôt la fuite. Depuis son portable, Deryl Dedmon écrit fièrement à ses autres comparses, qui eux ont déjà pris la fuite à bord de l'autre véhicule : «I ran that nigger over» («J'ai écrasé ce nègre»).
Peine capitale
Mais la scène a été entièrement filmée par les caméras de surveillance du motel et les enquêteurs n'ont pas de difficulté à remonter jusqu'à la bande de jeunes. En garde à vue, ils reconnaissent les faits. Pour autant, seuls deux d'entres eux sont inquiétés : John Aaron Rice, 18 ans, qui a participé à l'attaque avant que James Anderson Craig ne soit tué - et qui est inculpé pour «agression» - et Deryl Dedmon, mis en examen pour «agression», «vols» et «assassinat». Placé en détention, il risque aujourd'hui la prison à perpétuité, voire la peine de mort. «Par sécurité», selon l'administration pénitentiaire, le jeune homme a été placé en isolement. Au cours de sa garde à vue, il n'a exprimé aucun regret et, selon le procureur, a même «ri». Son procès devrait se tenir d'ici quelques mois.
En attendant, l'affaire a provoqué un vif émoi outre-Atlantique. Depuis le crime, des groupes se réunissent régulièrement sur les lieux du drame pour que, comme le soulignent leurs banderoles, «plus jamais ce type de crime ne puisse être commis» et que «justice soit faite».Les médias américains, de leurs côtés, cherchent à comprendre. «Le racisme a toujours, d'une façon ou d'une autre, fait partie du mode de vie du Mississipi», estime ainsi le psychiatre Timothy Summer, dans les colonnes du New York Times. «Il y a encore une partie de notre culture qui est très attachée à la façon dont les choses se passaient avant. Mais ce groupe ne représente qu'une minorité, la plupart des gens de chez nous sont des gens bien et honnêtes, mais peut-être un peu trop naïfs et complaisants vis-à-vis de la question du racisme».
Pour apaiser d'éventuelles tensions, le gouverneur du Mississipi a annoncé qu'il allait financer un musée dédié au mouvement des droits civiques, qui a contribué à mettre fin à la ségrégation raciale en 1964.
5/9/2011
Source : Le Figaro
Afin de faciliter l’accueil des étudiants étrangers, la Cité internationale universitaire de Paris met en place une structure dédiée aux étudiants étrangers primo-arrivants. Du 5 septembre au 10 novembre 2011, ce guichet unique – financée par la Mairie de Paris – les aidera dans leurs démarches administratives. La Préfecture de Police de Paris, l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), la Caisse d’Allocations Familiales de Paris (CAF), la Direction Départementale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DDTEFP), la LMDE et la SMEREP (mutuelles étudiantes) et la RATP auront une permanence. Une Antenne du Service d’Accueil des étudiants étrangers sera également installée au Crous de Paris.
5/9/2011
Source : Journal de dimanche
À Paris et en Seine-Saint-Denis, les services de l’Aide sociale à l’enfance, saturés, ne parviennent plus à faire face à l’afflux de mineurs isolés
La scène se répète chaque jour place du Colonel-Fabien à Paris. Entre 40 et 50 adolescents étrangers se présentent dans l’espoir d’obtenir un toit pour la nuit. Et une grande partie d’entre eux ne sera pas mise à l’abri par manque de place. « Nous sommes obligés de nous occuper en priorité de ceux qui ont l’air les plus jeunes et les plus vulnérables, c’est un vrai déchirement pour les travailleurs sociaux, qui doivent en quelques minutes évaluer au mieux la situation », témoigne Pierre Henri, directeur général de France terre d’asile, organisation chargée de l’hébergement des mineurs isolés étrangers (MIE) dans la capitale.
Saturés, les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) de la ville ne parviennent plus, quant à eux, à répondre à l’afflux de mineurs isolés étrangers. L’an dernier, les services de la ville avaient pris en charge 1 350 jeunes migrants. Depuis janvier 2011, 1 600 ont déjà été accueillis. Les budgets explosent : 40 millions d’euros en 2009, 70 millions en 2010. « L’État ne nous a remboursés que 179 808 € sur les 105 millions qu’il aurait dû verser. C’est une charge que nous ne pouvons plus assumer seuls sans compensation », estime Romain Lévy, adjoint à la protection de l’enfance.
La situation est tendue également en Seine-Saint-Denis, où de nombreux migrants arrivent via l’aéroport de Roissy. En 2010, le département a accueilli 943 mineurs étrangers à l’Aide sociale à l’enfance. Leur prise en charge a coûté 35 millions d’euros, soit 20 % du budget consacré à l’enfance. En 2011, ils pourraient être plus d’un millier si la tendance observée depuis janvier se poursuit.
Ultimatum à l’Etat
Face à ce constat, le président du conseil général Claude Bartolone a lancé à l’État un ultimatum. Il a annoncé au mois de juillet que sans une aide supplémentaire, il cessera d’accueillir de nouveaux jeunes à partir du 1er septembre. Ses services renverront systématiquement les mineurs vers les services de la Protection judiciaire de la jeunesse. Il entend par ailleurs saisir la justice administrative « pour obtenir une compensation financière de la prise en charge des mineurs isolés étrangers ». Et demande une répartition plus équilibrée entre les départements pour l’accueil de ces mineurs.
Dans le Calvados, c’est par le port de Caen-Ouistreham que débarquent les mineurs isolés étrangers, saturant les 80 hébergements disponibles et l’Aide sociale à l’enfance, qui traite en continu 120 dossiers. « Sans solidarité nationale, nous ne sommes plus en mesure d’ouvrir de nouvelles places, et nous devons organiser un filtrage des demandes », regrette Étienne Behaghel, directeur adjoint du service solidarité du département. Il avoue que depuis deux ans, l’ASE doit accélérer les fins de prise en charge des jeunes devenus majeurs dans le but de donner leur chance à d’autres.
Le manque de moyens porte avant tout préjudice aux grands adolescents qui ne possèdent pas de document administratif fiable attestant de leur année de naissance. Dans ce cas de figure assez fréquent, le parquet demande une expertise médicale pour déclarer le jeune mineur ou majeur. La pratique la plus courante est la détermination de l’âge osseux, réalisée notamment à partir d’une radio du poignet. Mais ce procédé qui date du début du siècle dernier, vivement critiqué par l’Académie nationale de médecine, a une marge d’erreur estimée à dix-huit mois. « Désormais, c’est la fourchette haute de l’estimation qui est prise en compte, et le jeune n’est pas pris en charge par la protection de l’enfance », constate Jean-Pierre Alaux, juriste en charge des mineurs au Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti).
Mineur ou majeur ?
La tâche est d’autant plus délicate que les services sociaux et juridiques ne sont pas cohérents dans leurs appréciations. « Un jeune peut très bien être déclaré majeur alors qu’il demande la protection de l’ASE, et considéré comme un mineur, avec demande de tutelle, lorsqu’il tente un recours au tribunal administratif contre le refus de sa prise en charge », poursuit-il.
La Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), consciente des limites des méthodes d’estimation de l’âge, a constitué un groupe de travail qui doit proposer des alternatives. Claude Roméo, membre de France terre d’asile et de ce comité de réflexion, prône l’utilisation d’une grille d’évaluation recoupant des informations sur le comportement, le parcours, la scolarité, et la famille du jeune. « À partir de ce document de cinq pages que nous avons élaboré, ce serait le rôle du travailleur social d’émettre l’idée qu’il s’agit d’un mineur ou d’un majeur. »
Didier Piard, directeur de l’action sociale à la Croix-Rouge française, demande quant à lui la mise en place d’un véritable statut pour les mineurs étrangers isolés. « Sans cela, il n’y aura pas de véritable recensement de cette population, donc pas de gestion rigoureuse, ni de clarification dans la répartition des financements. » Dans cet esprit, le rapport de la sénatrice UMP Isabelle Debré recommandait notamment, voilà plus d’un an, la mise en place d’un fond partagé entre les départements qui permette de soulager financièrement les territoires plus concernés par les flux migratoires. Pour l’heure, sa proposition est restée lettre morte.
30/8/2011, JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS
Source : La Croix
Le commerce des services du Maroc avec le reste du monde a dégagé un excédent de plus de 26,46 MMDH à fin juillet 2011 contre 23,32 MMDH à fin juillet 2010, selon l'Office des Changes.
Les recettes au titre de ces services portant sur les voyages, le transport, les communications et les centres d'appel, se sont élevées à plus de 63,69 MMDH au terme des sept premiers mois de l'année en cours contre 58,25 MMDH durant la même période de 2010, soit une hausse de 9,3 pc, indique l'Office qui vient de publier les indicateurs mensuels des échanges extérieurs du Maroc.
Ainsi, les recettes voyages ont totalisé à fin juillet dernier quelque 33,43 MMDH contre 30,49 MMDH une année auparavant (+9,6 pc), alors que les dépenses de cette catégorie de services ont atteint 5,52 MMDH, précise la même source.
La balance voyages fait ressortir ainsi un excédent de 27,9 MMDH contre 25,44 MMDH l'année écoulée.
Les recettes générées par les services de transport, de communication et par les centres d'appel se sont établies respectivement à 11,91 MMDH (+11,1 pc), 3,38 MMDH (+5,9 pc) et à 2,49 MMDH (+4,8 pc).
Par ailleurs, les recettes MRE se sont améliorées de 8,6 pc, se situant à 33,36 MMDH contre 30,72 MMDH à fin juillet 2010, ajoute l'Office des Changes, soulignant que par rapport à la moyenne des sept premiers mois des années 2006 à 2010, soit 29,80 MMDH, ces recettes ont augmenté de 11,9 pc.
Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont établies à plus de 12,76 MMDH contre 14.69 MMDH (-13,1 pc), relève la même source.
La répartition de ces recettes par nature d'opération demeure prédominée par les investissements directs avec 84,7 pc, suivis des investissements de portefeuille (9,4 pc) et des prêts privés étrangers (5,9 pc).
5/9/2011
Source : MAP
L'exposition photos «Femmes artistes au- devant de la scène» de Leila Alaoui est programmée durant l'événement Las Noches dei ramadan à Madrid. L'artiste en parle...Suite
Selon le classement 2010 des destinations des transferts d'argent depuis l'Espagne, le Maroc arrive au 6e ran g avec 295 millions d'euros. La diaspora marocaine d'Espagne, elle, se classe parmi les trois premières communautés étrangères établies dans la péninsule ibérique...Suite
Lors de la dernière réforme constitutionnelle, le droit de vote et d'éligibilité de ces derniers a 'été inscrit dans la loi suprême, satisfaisant une revendication vieille de plusieurs décennies. Dans l'article 17, il est, de plus, explicitement stipulé que…Suite
Un jeu télévisé mettant en scène cinq demandeurs d'asile déboutés après avoir passé au moins neuf ans aux Pays-Bas a été diffusé jeudi soir par la télévision publique néerlandaise, avec à la clé 4.000 euros que le gagnant emportera lorsqu'il sera expulsé du pays.
"Nous voulions vraiment lancer le débat" sur la politique d'asile pratiquée aux Pays-Bas, a déclaré Marius van Duin, un des concepteurs de l'émission, lors d'un bref entretien diffusé avant le jeu, intitulé "Weg van Nederland" ("Hors des Pays-Bas").
Les candidats, dont un étudiant en médecine d'origine syrienne et une étudiante en aéronautique d'origine camerounaise, s'exprimaient couramment en néerlandais et ont su répondre à de nombreuses questions sur les Pays-Bas.
"Nous voulons montrer à quel point ils sont néerlandais", a pour sa part déclaré Frank Wiering, le rédacteur en chef de la chaîne de télévision VPRO, cité dans un communiqué.
"Nous ne montrons pas des histoires malheureuses, nous voulons montrer de quelle genre de personne il s'agit et montrer que c'est mal de les expulser", a-t-il souligné.
L'émission, qui a duré une cinquantaine de minutes, s'est déroulée sur un ton résolument décalé, les perdants repartant avec un sachet de bulbes de fleurs, un kit de survie ou un gilet de sauvetage orné de moulins à vent.
Les cinq participants, qui vivent aux Pays-Bas depuis neuf, onze ou treize ans, ont notamment dû reproduire la carte des Pays-Bas en découpant un morceau de fromage de Gouda.
Gulistan, la gagnante du jeu, est une jeune Kurde d'Arménie qui va être renvoyée dans son pays d'origine après avoir épuisé tous les recours juridiques possibles pour pouvoir rester aux Pays-Bas. Elle a gagné 4.000 euros qu'elle pourra emporter lorsqu'elle sera expulsée du pays.
"Avez-vous vu maintenant à quel point j'ai trouvé un chez-moi?", a-t-elle lancé à la caméra, la gorgé nouée, à la fin de l'émission après avoir répondu avec succès à la plupart des questions, portant sur la politique, la culture ou le sport néerlandais.
2/9/2011
Source : Le Point/AFP
L'ONG de défense des droits de l'homme, Amnesty International a épinglé l'Italie à propos d'une nouvelle loi votée au Parlement début août dernier, qui étend la durée maximale de détention des migrants de 6 à 18 mois, a-t-on indiqué vendredi à Rome.
A cet effet, Amnesty International a demandé au Parlement italien d'abroger cette nouvelle loi, qui "viole de manière patente les droits des migrants en situation irrégulière", selon l'ONG.
Elle a rappelé à cet égard, l'interception le 21 août dernier, de "plus de 100 personnes en mer (méditerranées) et renvoyées en Tunisie, jugeant "dangereuse" cette loi "pour les droits des migrants".
Pour l'ONG, même si la législation de l'Union européenne (EU) permettait le rapatriement de migrants en situation irrégulière, "le fait de détenir une personne uniquement pour des raisons liées à son statut migratoire pendant une période pouvant atteindre 18 mois est incompatible avec le droit à la liberté reconnu dans la Convention européenne des droits de l'homme et dans d'autres instruments internationaux dont les obligations s'imposent à l'Italie".
Par ailleurs, Amnesty International a fait observer que la nouvelle loi italienne autorisait "le renvoi forcé" de ressortissants de pays de l'UE qui ne satisfont pas à certains critères, relevant l'existence d'une disposition "qui pourrait être appliquée de manière discriminatoire et ouvrir la voie à l'expulsion ciblée de personnes appartenant à certaines minorités ethniques, en particulier les Roms".
2/9/2011
Source : APS
Rabat - La première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec, Mme Fatima Houda-Pepin, a salué les efforts du Maroc pour consolider la démocratie et l'Etat de droit.
La députée québécoise d'origine marocaine qui a effectué, dimanche, une visite de courtoisie à l'Agence Maghreb arabe Presse au cours de laquelle elle a eu un entretien avec le Directeur général, M. Khalil Hachimi Idrissi, s'est félicitée de "l'initiative extraordinaire" de SM le Roi Mohammed VI de procéder à des réformes institutionnelles de nature à renforcer la pratique démocratique dans le pays.
Mme Houda-Pepin a affirmé dans un entretien à la MAP, que "le Maroc a donné la réponse la plus intelligente et la plus porteuse d'espoir" aux jeunes générations dans le contexte arabe actuel, soulignant la nécessité pour le Royaume de "saisir la chance qui lui est donnée aujourd'hui" en mettant en Œuvre les mesures prévues par la nouvelle constitution.
"La dynamique de changement est enclenchée et j'ai bon espoir que le Maroc va aller de l'avant vers une plus grande ouverture, une plus grande tolérance", a-t-elle dit, estimant nécessaire d'investir dans l'éducation à la citoyenneté pour préparer les futures générations à la gestion de la chose publique.
Et Mme Houda-Pepin d'ajouter que "le Maroc est bien parti pour une révolution tranquille".
La 1ère vice-présidente de l'Assemblée nationale québécoise a, par ailleurs, exprimé la volonté de son institution de développer une coopération mutuellement avantageuse avec le parlement marocain.
"L'Assemblée nationale québécoise est prête à accompagner son homologue marocaine dans le cadre d'un programme d'échange et de coopération interparlementaire ", a-t-elle affirmé.
Elle a rappelé à cet égard la signature, le 29 août dernier à Rabat, avec la Chambre des représentants d'un accord entre les deux institutions qui permettra, selon elle, de jeter les bases d'une coopération et d'un échange fructueux entre les députés marocains et leurs homologues québécois autour de questions d'intérêt commun.
Mme Houda-Pepin a également souligné le dynamisme de la communauté marocaine au Québec, précisant qu'entre 2006 et 2010, 16.000 migrants économiques marocains se sont installés dans cette province canadienne.
Il s'agit d'une immigration jeune (42 pc ont moins de 25 ans) et d'une jeunesse qualifiée qui répond aux exigences du marché de travail au Québec, s'est-elle félicitée.
Députée depuis 17 ans à l'Assemblée nationale du Québec, Mme Fatima Houda-Pepin est la seule canadienne d'origine marocaine à siéger au sein de cette institution.
Chargée de cours aux universités de Montréal et du Québec (1990-1994), elle a également été consultante et experte-conseil en éducation interculturelle, en immigration et en affaires internationales du gouvernement fédéral et de celui du Québec.
5/9/2011
Source : MAP
En campagne pour la primaire socialiste, l'outsider Manuel Valls sera ce vendredi au camp de migrants de Norrent-Fontes puis à Calais. Il nous a dévoilé ses propositions sur ce sujet brûlant ! ...
- Quelles solutions allez-vous présenter à Calais ?
« L'immigration sera un thème important de la prochaine campagne présidentielle. Avec le déséquilibre Nord - Sud, la pression migratoire va atteindre des proportions inégalées dans les prochaines années. Je veux convaincre nos compatriotes que cette immigration peut être profitable à la France si les flux sont véritablement maîtrisés. La gauche doit donc sortir d'un discours dogmatique ou compassionnel pour construire une politique efficace. »
- Quel sera donc votre programme ?
« Mon programme est de sortir des ambiguïtés. À la remorque de l'extrême droite dans ses discours, la droite régularise, dans les faits, de manière massive et aléatoire. Il est temps de poser des critères simples et lisibles par tous autour de deux propositions. Nous devons d'abord définir des quotas migratoires établis selon nos capacités d'accueil et organisés prioritairement avec les pays qui sont des partenaires historiques et économiques comme ceux du Maghreb ou de la zone CFA. Nous devons ensuite simplifier les titres de séjour : un titre de dix ans sera accordé à ceux qui souhaitent devenir français un titre de cinq ans sera ouvert à ceux qui viennent travailler sans l'intention de s'installer un titre spécial sera offert aux étudiants venus dans le cadre universitaire. »
- En parlant de quotas, vous allez provoquer des remous dans votre famille !
« Je préfère susciter des remous chez mes camarades que la colère des Français. Chacun sait bien que la situation actuelle est malsaine et complexe. Les solutions erratiques et brutales aggravent les difficultés. La fermeture de Sangatte a multiplié les "Sangatte perlés" du nord de la France jusqu'aux gares parisiennes. Il faut, à la fois, plus d'humanité et plus de détermination. »
- Martine Aubry met l'accent sur la sécurité. Cela vous surprend ?
« Je suis heureux que des thèses que je défends depuis si longtemps irriguent désormais l'ensemble du PS ! Le danger serait de laisser ce terrain à l'extrême droite ou à la gauche compassionnelle. Pour être crédible, il faut avoir un discours clair sur le sujet. Par exemple, je propose la généralisation des polices municipales armées et complémentaires de la police nationale. »
- La primaire socialiste n'est-elle pas "confisquée" par les deux favoris ?
« Je prends cette primaire comme une opportunité unique pour faire la démonstration aux Français que le renouvellement est possible. La gauche moderne et populaire que j'incarne peut l'emporter. Avec les débats qui seront vivants et directs, l'équilibre entre les candidats va progressivement se faire. Je sais qu'il y a des favoris mais rien n'est joué. Je suis convaincu qu'au-delà des tendances, il y aura des surprises le 9 octobre ! » •
2/9/2011, HERVÉ FAVRE
Est-ce une conséquence de la volonté affichée par Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur, d’expulser un nombre record de 30 000 étrangers en situation irrégulière en 2011 ? Toujours est-il qu’une bataille oppose le ministère de l’Intérieur par le truchement de son bras armé, les préfectures, et les juges des libertés et de la détention (JLD). L’administration tente d’expulser à tout prix les sans-papiers, parfois en infraction avec la loi, et se fait taper sur les doigts par les juges.
La question du placement en garde à vue (GAV) des sans-papiers sous le coup d’une mesure d’expulsion, au seul motif qu’ils se sont maintenus clandestinement sur le territoire français, fait ainsi l’objet d’une série de jugements en première instance et en appel. A l’origine de ces procès en chaîne, une décision de la Cour de justice de l’Union européenne du 28 avril 2011. Pour elle, le seul fait d’être en situation irrégulière ne justifie pas une privation de liberté. Le 3 mai, le ministère de l’Intérieur rétorque que cette décision ne concerne pas la France. Depuis, le bras de fer entre la justice et la place Beauvau est engagé. La Cour de cassation devrait se prononcer en octobre, ce qui clora le débat.
«Décisions claires». Dernière illustration de cette bataille : le 5 août, la préfecture de la Gironde a refusé de laisser sortir d’un centre de rétention un ressortissant indien en situation irrégulière dont un juge avait pourtant ordonné la remise en liberté. Dans chaque camp, on compte les points. «Aujourd’hui, la quasi-unanimité des cours d’appel se sont prononcées dans le sens de l’impossibilité des GAV pour les étrangers en séjour irrégulier», affirme l’avocat Bruno Vinay, du barreau de la Seine-Saint-Denis.
Dans le camp du ministère de l’Intérieur, on brandit des jugements en sens contraire. «Le débat juridique est vif et n’est pas tranché», commente Bruno Vinay. Mais, poursuit-il, «peu importe qu’il n’y ait pas encore à ce jour de décision de la Cour de cassation. Les décisions des cours d’appel sont très claires et ont l’autorité de la chose jugée».
Autre polémique, la saisine du JLD. Ce magistrat est censé vérifier la régularité de l’interpellation et du placement en rétention. La nouvelle loi sur l’immigration promulguée le 16 juin prévoit : «Quand un délai de cinq jours [contre 24 heures aujourd’hui, ndlr] s’est écoulé depuis la décision de placement en rétention, le juge des libertés et de la détention est saisi.» Cette formulation prête à confusion. Cela signifie-t-il que le JLD ne peut être saisi avant ces cinq jours ? C’est l’interprétation qu’en fait la préfecture de la Gironde.
Illustration : le 9 août, deux Soudanais sont placés en garde à vue. Aussitôt, leur avocat saisit le JLD. Le 10 août, celui-ci convoque toutes les parties pour une audience fixée au 11 août à 14 heures. Mais, au petit matin, les deux hommes sont reconduits à la frontière. La préfecture affirme avoir respecté la loi à la lettre. Pour le défenseur des Soudanais, au contraire, elle «a volontairement contourné le recours au juge».
«chose rare». Les articles R 552-17 et R 552-18 du code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) autorisent, en effet, le JLD à «mettre fin à tout moment à la mesure de rétention lorsque les circonstances de fait ou de droit le justifient». Et ces articles n’ont pas été abrogés. Dans le cas des Soudanais, «l’avocat a estimé que le fait qu’ils aient été placés en GAV illégalement justifiait une saisine exceptionnelle», souligne Bruno Vinay. Et, «chose rare, poursuit l’avocat, le juge a accepté leur requête et les a immédiatement convoqués, alors que dans la plupart des cas, lorsqu’on saisit le JLD hors audiences normales, on reçoit une décision négative : en effet, l’audience est facultative et le juge peut "trier" les affaires sans convocation».
«Panique». Autre exemple : le 26 août, la cour d’appel de Rennes est saisie du cas d’un Tchétchène placé en rétention avec sa femme et ses enfants âgés de 15 et 5 ans. Le délai de cinq jours ne s’est pas écoulé, mais la justice accepte d’examiner le cas de cette famille en raison d’«une circonstance nouvelle de fait intervenue depuis le placement en rétention» : les «perturbations psychologiques importantes» que manifestent les deux enfants, «en particulier le plus jeune, qui a montré des signes de nervosité, refusé d’utiliser les toilettes, eu une réaction de panique à la vue d’uniformes en interrogeant sur une éventuelle situation de guerre». Ces Tchétchènes ont eu de la chance : ils ont été remis en liberté.
Entre la justice et l’administration, une course de vitesse s’est donc engagée : les préfectures tentent par tous les moyens d’expulser l’étranger avant que le JLD ait été saisi. Mardi, une ressortissante géorgienne est interpellée avec son mari et placée en rétention. L’homme est relâché, et les enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). La préfecture du Loir-et-Cher fixe l’expulsion de la femme au vendredi 2 septembre, le vol devant décoller à 11 heures. Pas le temps de saisir le JLD. «J’appelle la préfecture, le chef de bureau me répond : "C’est une décision personnelle du préfet, je ne peux rien faire"», confie son défenseur, Me Vinay.
Heureusement, la présidente du tribunal administratif, dont le rôle est d’examiner la mesure d’expulsion, accepte de prendre l’affaire en urgence. «A 10 h 30, elle rend sa décision : la femme est remise en liberté au motif, je pense, qu’on ne sépare pas les familles et que le préfet ne peut l’éloigner seule, poursuit Bruno Vinay. Je faxe cette décision à la police aux frontières alors que l’embarquement est en cours.» La femme est libérée. La France se targue d’être un Etat de droit. En l’occurrence, on peut parler de loterie.
3/9/2011, CATHERINE COROLLER
Source : Libération
Les lieux de culte musulmans représentent 300 000 m² de surface cumulée en France, répartie dans 90 mosquées et 1 800 salles de prière. Un chiffre qui a doublé en vingt ans. Les lieux de culte islamique arrivent donc en troisième position derrière les lieux catholiques (45 000) et les protestants (3 000). Les responsables musulmans du CFCM ont estimé que cette surface restait insuffisante et estime que 3 000 à 4 000 mosquées seraient nécessaires.
60 % de ces lieux de culte ne dépassent pas les 100 m². Les Grandes Mosquées ne représentent que moins de 1 % du total des lieux de culte.
1/9/2011
Source : SaphirNews
6ème édition du festival des Cultures d'Islam, aura lieu du 7 au 17 septembre 2011. A l'heure où les commémorations du 11 septembre battront leur plein dans le monde, l'Institut des Cultures d'Islam propose un autre regard sur l'islam aux Etats-Unis…Suite
Un calendrier dans lequel seront indiquées les dates du Ramadan et de l’Aïd-el-fitr pourrait être mis en place dès 2012 par le Conseil français du culte musulman (CFCM), selon le site communautaire musulman Oumma.com.
Le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, a indiqué que le projet était envisagé depuis 2008. Des théologiens et des astronomes pourraient prochainement être convoqués pour établir ce calendrier.
La parution d’un tel calendrier mettrait fin aux incertitudes qui entourent chaque année le début et la fin du Ramadan. Elle permettrait notamment, précise Mohammed Moussaoui, de permettre aux salariés de prendre plus facilement un jour de congé pour pouvoir célébrer ces fêtes religieuses.
Selon le président du CFCM, des théologiens musulmans avaient jugé, dans les années 1970, que méthode utilisée pour déterminer à l’avance la date de ces fêtes n’était pas incompatible avec le respect du Coran.
1/9/2011
Source : La Croix
Expulser 30.000 personnes en situation irrégulière d’ici la fin de l’année, c’est l’objectif affiché par Claude Guéant, ministre français de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et de l’Immigration. Le site Africamix révèle que cette politique du chiffre se traduit par des lois de plus en plus répressives.
Par exemple, la nouvelle loi donne aux préfets la possibilité de ne pas tenir compte du délai de trente jours accordé aux personnes expulsées, pour quitter le territoire français. En clair si le préfet estime qu’il y a «risque de se soustraire à cette obligation», il supprime le délai.
Les associations de défense des immigrés sans papiers dénoncent «une machine à expulser de plus en plus inhumaine». Le Réseau éducation sans frontières (RESF) évoque:
«La litanie sans fin. On ne finit plus de faire la liste des atteintes aux droits humains: contournement du droit, enfermement d’enfants en rétention (45 jours possibles), expulsions des pères, démantèlement des familles, retrait de protection des enfants pour pouvoir les expulser, arrestation sur les lieux d’hébergement d’urgence (le 115).»
L'association regrette surtout que l’administration ou même la justice appliquent des directives gouvernementales sans prendre en compte des situations humaines particulières.
Plus grave encore selon le Comité inter mouvements auprès des évacués (Cimade), le gouvernement choisit la période des vacances scolaires pour organiser «la chasse à l’enfant».
Même s’il affirme mener une politique cohérente de réduction de l’immigration, les déclarations du ministre de l’Intérieur ne sont pas dénudées d’arrière-pensée politique, selon ses détracteurs. Pour Alain Vidalies, député socialiste français, «le gouvernement tente à l’évidence une opération politicienne en direction de la frange extrême des électeurs de droite en ciblant la goutte d’eau de l’immigration légale pour faire oublier l’océan du chômage de masse».
Réagissant à la décision du ministre de réduire la liste des métiers ouverts aux non-Européens, le syndicaliste Raymond Chauveau a confié à France 24:
«Ce n’est pas en s’attaquant à l’immigration par le travail qui ne touche que 10.000 à 20.000 personnes que la tendance économique va s’inverser. Le gouvernement parle de 20.000 personnes (des Maliens, des Marocains, des Tunisiens surtout, or en réalité, seules 3.700 personnes venaient de l’étranger», les autres vivaient déjà en France.
«Le nombre de titre de séjours salariés va peut-être baisser mais la main d’œuvre continuera à venir travailler en France. Simplement, elle le fera maintenant, de manière illégale», ajoute de son côté Annette Huraux, membre du Cimade.
1/9/2011
Source : States Afrique
L’entrée des opposants au régime à Tripoli, le 22 août, a fait des victimes collatérales. Un immigré originaire d’Afrique sub-saharienne, travailleur clandestin en Libye, nous raconte que les insurgés s’en prennent aux personnes de couleur noire parce qu’ils les assimilent à des mercenaires à la solde de Kadhafi. Il nous explique donc qu’il vit terré chez lui depuis une semaine.
Au début de la guerre en Libye il y a six mois, des mercenaires africains ont été recrutés par Mouammar Kadhafi pour mater la rébellion. Débarqués du Nigeria, du Tchad ou de Mauritanie, ces soldats de fortune, que l’ONG Human Rights Solidarity estimait au mois de février à 30 000, étaient payés pour faire le sale boulot. Tout au long du conflit, les témoignages d’Africains subsahariens en Libye se disant victimes de menaces et de violences de la part des anciens rebelles se sont multipliés.
Depuis que les insurgés sont à Tripoli, la situation des immigrés africains de la capitale est critique. Le 26 août, le HCR (Haut commissariat aux réfugiés) a d’ailleurs exprimé son inquiétude concernant les menaces et les mauvais traitements subis par les migrants restés en Libye. Avec une opposition qui traque sans relâche les derniers résistants kadhafistes, les Africains noirs sont devenus une cible encore plus vulnérable.
Il est très difficile pour ces Africains de quitter le pays. Dans les deux bateaux qui ont été récemment affrétés par l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) afin d’évacuer les migrants de Tripoli, très peu d’Africains subsahariens étaient présents. Pourtant, comme l’explique Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l’OIM joint par FRANCE 24, ils représentent la majorité des travailleurs migrants vivant en Libye : "Ils sont entrés clandestinement en Libye et ne sont pas répertoriés en tant que ressortissants par leur ambassade. Or, c’est avec les ambassades que nous travaillons sur le terrain pour évacuer le plus grand nombre d’étrangers".
"Quand ils voient un Noir, ils le frappent devant les femmes et les enfants qui applaudissent"
Sakia (pseudonyme) est Ivoirien et vit à Tripoli depuis trois ans. Il est entré clandestinement pour trouver un travail et envoyer de l’argent à sa famille, restée en Côte d’Ivoire. Il travaillait dans une entreprise de fabrication de sodas.
Depuis que les opposants sont entrés à Tripoli, je vis barricadé chez moi avec deux amis. L’un est Togolais, l’autre est Ghanéen. Dans le quartier, nous connaissons des Guinéens, des Maliens, des Libériens et des Nigérians qui sont terrés chez eux. Comme nos ambassades ne nous répondent plus, nous ne savons pas quoi faire, ni qui contacter.
Cela fait quatre jours que nous sortons de l’appartement uniquement pour chercher à manger. Dans mon quartier, il y a des barrages routiers partout. Des jeunes y sont postés jour et nuit, armés jusqu’aux dents. À certaines heures de la journée, quand on sent que c’est calme dehors, on sort acheter quelques provisions et on rentre chez nous en courant. C’est très dangereux pour nous, les Africains subsahariens, de rester dehors, à cause de notre couleur de peau. Quand ils voient un Noir, les jeunes l’insultent et l’agressent devant les femmes et les enfants, qui applaudissent. Le frère d’un ami s’est fait embarquer dans un pick-up il y a peu et on ne l’a plus jamais revu. Ils nous prennent pour des mercenaires de Kadhafi.
"Ils entrent chez nous pour tout saccager et nous frapper"
Je ne suis pas sorti depuis trois jours et il ne nous reste que cinq biscuits à partager. Il n’y a plus d’eau au robinet. Heureusement, nos voisins ont accepté de nous rapporter l’eau du puits du quartier. Ils sont Libyens mais ce sont des personnes âgées. Je sais qu’ils ne nous dénonceront pas, ils nous ont même conseillé de rester enfermés et de ne pas répondre si quelqu’un frappe à la porte. Des amis sénégalais m’ont raconté que des inconnus sont venus chez eux en prétextant vérifier si ils avaient des armes. Ils les ont finalement frappés et dépouillés. Nous ne savons vraiment pas si ce sont des rebelles ou des voyous. Ils portent tous une arme et des habits aux trois couleurs [le drapeau tricolore de l’opposition, ndrl]
"Quand le ‘monsieur’ sera parti, tu verras, on vous tuera tous"
Depuis que la répression a commencé en Libye, nous, les Africains de l’ouest, sommes victimes d’exactions et de menaces de mort. Je me suis fait agresser physiquement quatre fois par des Libyens qui me prenaient pour un gars de Kadhafi. Quand je travaillais encore à l’usine, certains des collègues me disaient ‘quand le monsieur va partir, tu verras, on vous tuera tous’. Alors plus les rebelles se rapprochaient de Tripoli, plus nous étions terrifiés. On a déchiré nos cartes de séjours et nos photos de famille pour ne garder aucune trace matérielle de notre pays d’origine. Avant l’arrivée des rebelles, des diplomates africains nous avaient assurés être en train de négocier avec des hommes du régime pour nous évacuer. Mais les discussions ont coupé court après la chute de Tripoli.
J’ai entendu qu’un bateau de l’OIM avait accosté à Tripoli pour secourir des étrangers. Mais traverser Tripoli pour aller jusqu’au port est inimaginable. Nous n’y arriverions jamais vivants. Il faudrait que les ONG parcourent la ville en bus avec des mégaphones pour nous avertir de leur passage."
Ce billet a été rédigé avec la collaboration de Peggy Bruguière, journaliste à FRANCE 24.
31/8/2011
Source : AfricaN°1/France 24