Emploi Les habitants des quartiers sont plus exposés au chômage
Ils cumulent les difficultés. Les immigrés et leurs enfants qui vivent en zone urbaine sensible (ZUS) connaissent une situation socio-économique particulièrement difficile. Pour la première fois cette année, le rapport de l'Observatoire national des ZUS, révélé hier, détaille les conditions de vie des personnes issues de l'immigration, qui représentent 52,6 % de la population de ces quartiers.
Plus exposés au chômage
Selon ce rapport, 36 % des immigrés des quartiers sont sans diplôme, contre 21,2 % pour ceux vivants hors ZUS. Une différence qui s'observe aussi chez leurs descendants, car 20,3 % de ceux qui résident dans les zones sensibles sont sans diplôme, contre 12,3 % pour ceux qui habitent ailleurs. Concernant l'emploi, le rapport montre aussi que les immigrés des ZUS sont moins bien lotis sur le marché du travail : « Le taux de chômage des primo-arrivants atteint 19,2 % dans ces quartiers, contre 9,5 % pour ceux qui ont élu domicile ailleurs », explique Bernadette Malgorn, présidente du conseil d'orientation de l'Observatoire des ZUS. Pour les générations d'après, la comparaison n'est guère plus optimiste puisque le taux de chômage des résidents des ZUS est de 28,6, contre 10,6 % pour ceux qui habitent dans d'autres agglomérations. Autres constats : plus d'un immigré sur deux vivant en ZUS est ouvrier et la proportion de cadres n'est que de 4,4 %. Avec pour conséquence directe « des salaires plus concentrés autour du smic que ceux de l'ensemble de la population », souligne Bernadette Malgorn.
Enfin, le rapport mesure le sentiment de rejet qu'éprouvent les habitants de ZUS issus de l'immigration. Un sur cinq pense avoir déjà été victime de discrimination, en raison de sa couleur de peau ou de son origine. Et seulement 57 % des descendants d'immigrés des quartiers ont l'impression d'être perçus comme des Français, contre 79 % vivant ailleurs…
2/11/2011, Delphine Bancaud
Source : 20 Minutes