jeudi 4 juillet 2024 06:20

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Les travailleurs maghrébins en France majoritairement pour leur inhumation dans leur pays d'origine (enquête)

Les travailleurs maghrébins immigrés en France depuis plus de trente ans souhaitent être inhumés, une fois décédés, dans leur pays d'origine, indiquent les résultats d'une enquête annoncés lors d'un colloque sur les carrés musulmans organisé jeudi par la mairie de Paris.

Selon Claudine Attias-Donfut, sociologue et directrice de la recherche à la Caisse nationale d'assurance vieillesse, cette enquête a révélé, dans son volet qualitatif, que parmi les travailleurs immigrés vieillissants, une "très grande majorité" de Maghrébins ne souhaitent pas vivre leur retraite au pays d'origine, contre seulement 2% d'Algériens et 17% de Subsahariens qui ont émis un vœu contraire.

"Paradoxalement, il y a une partie importante des personnes âgées qui veut être enterrée dans leur pays d'origine", a-t-elle signalé, lors de son intervention au 3e colloque "Décolonisons les imaginaires", organisé par la mairie de Paris au tour de la

problématique des carrés musulmans en France.

Selon la chercheur à la CNAV et auteur d'un ouvrage "Les immigrés vieillissent aussi", cette demande d'être inhumés dans le pays d'origine émane essentiellement de personnes originaires de Turquie (68%), du Maroc (59%) et d'Algérie (58%).

Dans l'enquête qui a touché aussi des Européens, il a été remarqué, a-t-elle relevé, une proportion de Portugais (34%) qui demandent également à être inhumés dans leur pays d'origine.

"Le cas des Portugais, qui les différencie des autres Européens qui majoritairement souhaitent être inhumés en France où ils vivent, prouve que la question de l'enracinement n'est pas seulement une question de religion", a soutenu Mme Attias-Donfut, pour qui cet état de fait "met en jeu les questions d'intégration, les politiques d'immigration, les sentiments d'appartenance", des immigrés en France.

Pour elle, l'option pour le pays d'origine dénote d'une "peur de l'anéantissement" exprimé par les personnes voulant être enterrées dans le pays des aieux et explique, à une certaine mesure, un désir de "continuation générationnelle" qui voudrait qu'être enterré en France c'est couper avec ce lien générationnel.

Le troisième colloque "Décolonisons les imaginaires"s'est penché sur la possibilité d'être enterré en France selon la tradition musulmane. En cause, la création de carrés musulmans dans les cimetières laïcs, tolérée en principe mais laissée au bon vouloir des municipalités.

Selon des intervenants, "l'enracinement" de millions de Français de culture musulmane est un fait aujourd'hui. Du fait qu'ils demandent, notamment en ce qui concerne la quatrième génération des immigrés, à être enterrés en France, une terre qui a "contribué à construire leur identité".

La France compte 82 carrés musulmans et deux cimetières de même confession (Bobigny û région parisienne-et Strasbourg), pour environ six millions de musulmans, pratiquants ou pas.

3/11/2011

Source : Agence presse service (Algérie)


Google+ Google+