samedi 23 novembre 2024 23:27

Espagne : Les immigrés réclament le droit de vote et d’éligibilité

Les étrangers veulent davantage être associés à la vie politique espagnole. Plusieurs associations d’immigrés et de défenses des droits humains ont signé un manifeste dans lequel elles appellent le gouvernement espagnol à permettre aux étrangers de jouir automatiquement du droit de vote et d’éligibilité. Elles dénoncent également la stigmatisation des étrangers par les partis politiques, à l’approche des législatives du 20 novembre.

Bénéficier du droit de vote et d’éligibilité, telle est la revendication des immigrés vivant en Espagne. A quelques jours des élections législatives du 20 novembre, plusieurs associations d’étrangers établis dans ce pays de la péninsule ibérique et celles actives dans la défense des droits de l’Homme ont signé un manifeste réclamant ces droits pour les immigrés. La Fédération des associations d’immigrants et des réfugiés en Espagne, SOS Racisme, des Ecologistes, mais aussi l’Association marocaine des droits humains (AMDH) font partie des signataires du manifeste.

Ils appellent à une réforme de la constitution espagnole et de la loi sur les étrangers afin de permettre aux 2,4 millions d’immigrés résidant dans le royaume de Juan Carlos de pouvoir jouir des mêmes droits que les Espagnols en matière de vote et d’éligibilité. Ils citent notamment l’exemple de pays européens comme la Belgique, où le droit de vote des étrangers aux communales est acquis depuis 2004.

L’Espagne quant elle, ne le permet aux étrangers que dans le cadre de l’application du principe de la réciprocité, signé avec plusieurs pays. Lors des dernières élections locales, un peu plus de 473 000 étrangers originaires de 36 pays, dont l'Équateur, la Colombie, le Pérou, la Bolivie, le Chili et le Paraguay, avaient pu voter.

D’ailleurs le gouvernement espagnol devrait prochainement en faire de même avec les Marocains, après que la nouvelle constitution du royaume ait accordé le droit de vote aux étrangers lors des élections locales. La mesure doit toutefois être entérinée par les parlements des deux royaumes.

« Non à la xénophobie »

En attendant, les associations d’immigrés et leurs soutiens dans les sphères politiques et de la société civile se font entendre et dénoncent en même temps, « l’utilisation de la xénophobie par les partis politiques espagnols dans le but de remporter les législatives du 20 novembre prochain ». Un scrutin qui devrait marquer le retour au pouvoir du Parti populaire à en croire les différents sondages. Il faudrait donc s’attendre à un durcissement de la politique migratoire en ces temps de crise.

« On propose de supprimer les prestations publiques destinées aux immigrés tout en oubliant que ces derniers ont contribué à créer de la richesse », dénonce le manifeste des associations signataires. « Les immigrés ne sont pas la cause de la crise », rappelle pour sa part Gilberto Torres, membre d’une association de soutien aux réfugiés.

3/11/2011, Oumar Baldé

Source : Yabiladi

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