jeudi 4 juillet 2024 06:17

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Toulouse : Enquête sur les habitants des quartiers sensibles

Des populations plus jeunes mais aussi moins scolarisées et plus précarisées. C'est ce que décrit l'étude de l'Insee sur les quartiers sensibles de Toulouse et de la région, qui interroge sur les politiques de la ville en cours.

Dans les quartiers dits sensibles de Toulouse, « la jeunesse fait la différence ». C'est l'une des conclusions de l'étude récente réalisée par l'Insee sur les ZUS (zones urbaines sensibles) de Midi-Pyrénées. Fondée sur des chiffres (notamment de recensement) dont les plus récents remontent à 2007, cette étude permet de dessiner un portrait assez contrasté des ZUS toulousaines, avec, à des degrés divers, la jeunesse et la diversité pour atouts, mais la précarité, le chômage et le retard scolaire comme handicaps majeurs. Elle ne permet pas hélas de mesurer l'éventuel impact des politiques de rénovation urbaine engagées par l'état et les collectivités locales (Grand projet de ville (GPV) au Mirail et à Empalot).

9 % de la population toulousaine vit dans les quatre quartiers concernés par les ZUS : Reynerie-Bellefontaine, Faourette-Bagatelle-Bordelongue, Empalot, Izards. Un habitant sur trois de ces quartiers a moins de vingt ans, et même 36 % à Reynerie-Bellefontaine (26 % seulement à Empalot), contre un sur quatre dans l'agglomération et un sur cinq dans la seule commune de Toulouse.

Plus nombreux, les jeunes des ZUS toulousaines sont aussi plus défavorisés en matière d'éducation. Au-delà de l'âge de la scolarité obligatoire (16 ans), les 16-24 ans sont moins scolarisés dans les quartiers sensibles toulousains (seulement 59 %) que dans le reste de l'agglo (71,4 %) ou que dans la seule commune de Toulouse (74,2 %).

Six jeunes sur 10 sans le bac

Et parmi ceux ne faisant plus d'études, six sur dix ne possèdent pas de bac ou de diplôme équivalent, contre trois sur dix dans l'ensemble de l'agglomération toulousaine. La proportion d'étrangers et d'immigrés est aussi plus marquée à Toulouse qu'au niveau national ZUS, et beaucoup plus que dans le reste de l'agglomération (hors ZUS). On compte ainsi 3,3 fois plus d'étrangers dans les ZUS toulousaines que dans l'ensemble de l'agglomération, contre deux fois plus dans l'ensemble des ZUS de la métropole. Les immigrés (personne née étrangère à l'étranger et qui réside en France, quelle que soit sa nationalité) représentent 37 % de la population de la Reynerie-Bellefontaine (contre 17 % aux Izards).

L'étude de l'Insee fait suite à une étude sur le même thème de 2003 (chiffres recensement de 1999) mais elles ne sont hélas pas comparables. « Si une partie non négligeable de la population a quitté ces quartiers dans l'intervalle, avec de nouveaux arrivés, les plus précaires n'en sortent guère », note Catherine Huguonnet (DRLCS), décrivant ainsi une population comme « assignée à résidence » du fait de ses handicaps (langue, formation, exclusion…). Avec une mixité sociale qui semble à la baisse dans ces ZUS.

Une étude qui devrait enrichir la réflexion des décideurs en matière de politique de la ville.

En chiffres

45 000 habitants vivent dans les quatre ZUS toulousaines. Soit les trois-quarts de la population résidant dans les 14 ZUS de la région. « Cette étude ne suit pas les trajectoires individuelles », note Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'INSEE, « une étude nationale va suivre 1750 ménages de ZUS. On pense que 500 d'entre eux ne devraient plus habiter en ZUS d'ici ans ».

15/11/2011, Philippe Emery

Source : La Dépêche

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