Le prochain gouvernement de droite, qui entrera en fonction les semaines à venir, veut durcir la loi sur l'immigration en introduisant des réformes majeures qui interdisent les régularisations massives et restreignent l'octroi du permis de séjour.
Au lendemain de sa victoire aux élections législatives anticipées, qu'il a remportées haut la main, le Parti Populaire a décliné, jeudi, ses perspectives en matière d'immigration, annonçant de grandes modifications à la politique migratoire en Espagne.
Dans des déclarations à l'agence Europa Press, le président de la commission de l'immigration du PP, Rafael Hernando, a indiqué que parmi les grands changements qui seront apportés à la cette législation figurent l'interdiction des régularisations massives et la limitation de l'octroi du permis de séjour aux immigrés illégaux pour enracinement social. Ce permis étant concédé par l'administration espagnole pour tout immigré illégal ayant résidé durant plus de trois ans en Espagne et justifiant d'un contrat de travail. Ce permis de séjour pour enracinement social "était devenu la nouvelle voie de régularisation utilisée par le gouvernement (socialiste). cette autorisation exceptionnelle avait été généralisée, incitant des milliers d'immigrés à venir de façon illégale puis rester en Espagne en espérant obtenir leur régularisation", a-t-il critiqué.
Le responsable du PP a également indiqué que le prochain gouvernement conduit par sa formation politique, veut également, à travers cette réforme de la loi sur l'immigration "encourager l'immigration circulaire en relation avec l'emploi" et "décourager l'immigration illégale". Pour ce faire, un visa temporaire de recherche d'emploi sera délivré à tout étranger souhaitant se rendre en Espagne pour trouver un emploi. Une fois le visa expiré, l'immigré devra retourner dans son pays s'il ne réussit pas à obtenir un emploi. L'autre grande réforme que compte introduire le PP à la politique migratoire espagnole est l'incitation au retour volontaire. Ce point, qui figure dans l'actuelle Loi sur l'immigration réformée en 2011 par le gouvernement Socialiste a été un véritable échec en Espagne, les immigrés n'y adhérant que faiblement en raison des conditions draconiennes qui sont imposées par l'administration d'Espagne notamment la renonciation au permis de résidence et de travail.
Pour remédier à cette situation, le PP proposera dans sa nouvelle loi que "l'étranger au chômage qui opte pour le retour volontaire à son pays ne perd pas son permis de séjour".
L'Espagne compte près de cinq millions d'étrangers sur une population d'un peu plus de 47 millions, des étrangers venant principalement d'Amérique Latine, du Maroc et d'Europe de l'Est. Les Marocains constituaient à fin juin dernier la première communauté étrangère extracommunautaire (en dehors de l'Union Européenne) légalement établie en Espagne avec plus de 791.000 personnes, selon des chiffres du Secrétariat d'Etat Espagnol chargé de l'Immigration.
Plongé depuis fin 2008 dans une profonde récession économique, avec comme principale conséquence une hausse vertigineuse du chômage, le pays enregistrait au troisième trimestre 2011 un taux de chômage de 21,52 pc, soit quelque 4,978 millions de personnes sans emploi aussi bien des travailleurs autochtones qu'étrangers.
24/11/2011
Source : MAP