Immigration. Droit de vote, propension à la fraude… le ministre s’en est même pris aux étrangers en situation régulière, qu’il juge, comme Marine Le Pen, « trop nombreux ».
« Nous acceptons sur notre sol chaque année 200 000 étrangers en situation régulière », a dit le ministre . Alors qu’on lui rappelait le point de vue de la présidente du Front national, Marine Le Pen, à cet égard, il a répondu « moi aussi, je trouve que c’est trop. Parce que je souhaite que les étrangers qui viennent chez nous soient intégrés, adoptent nos lois, adoptent notre mode de vie », a-t-il poursuivi. Il a rappelé son « objectif de diminuer en un an de 10 % cette immigration légale », avant de vouloir rassurer : « La France n’est pas un pays xénophobe ».
2. Des étrangers pas élus, ni électeurs
Par ailleurs, outre le fait de refuser le droit de vote aux étrangers, il a dit être opposé à l’éligibilité des étrangers, en citant notamment la Seine-Saint-Denis. Le ministre a critiqué l’accord PS/Verts, qui va plus loin que la proposition de loi qui va être discutée au Sénat, puisque cet accord prévoit l’éligibilité : « Très franchement, je n’ai pas envie de voir dans le département de la Seine-Saint-Denis, qui a une forte population étrangère, la majorité des maires devenir étrangers », a-t-il dit. M. Guéant a expliqué que ce droit est « depuis 1789 indissociable de la nationalité ».
Dans un sondage publié aujourd’hui, réalisé par BVA, 61% des Français sont favorables au vote des étrangers.
Par ailleurs, même si le ministre de l’Intérieur semble l’avoir oublié, les étrangers issus de l’Union européenne peuvent voter et, même, être élus aux scrutins municipaux et européens depuis plus de 10 ans. Seuls les mandats de maire et d’adjoint leur sont interdits
3. Les étrangers seraient fraudeurs ?
Enfin, Claude Guéant a indiqué qu’à partir de janvier 2012 les fichiers des étrangers résidant en France et de la Sécurité sociale seraient croisés, offrant des « moyens plus efficaces » pour lutter contre les fraudes sociales imputables aux étrangers.
« Tous les ministres doivent prendre leur part » à la lutte contre la fraude, a estimé M. Guéant, la sienne portant sur « les mesures spécifiques aux étrangers », a-t-il dit.
Il a cité pour exemple le versement des allocations familiales, soumis à une condition de résidence, alors « qu’il y a un certain nombre, que je ne peux pas chiffrer, de ressortissants étrangers qui résident régulièrement sur notre sol et qui touchent des allocations familiales pour des enfants qui ne vivent pas en France ».
Tout cela « n’est pas normal », a estimé Claude Guéant tout en affirmant, toutefois, contre toute vraisemblance, que « les étrangers ne sont pas ciblés plus que les autres, les étrangers sont ciblés comme tous les fraudeurs ».
28/11/2011
Source : Le Progrès.fr