L'Italie pourrait suspendre les recrutements de travailleurs extracommunautaires en 2012 en raison des conséquences de la crise économique sur le marché de l'emploi, a indiqué lundi le Directeur général de l'Immigration au ministère italien du Travail, Natale Forlani.
"Le chômage est très élevé chez les immigrants, et de ce fait, il serait inutile d'en ramener de nouveaux", a expliqué le responsable italien qui estime à quelque 280.000 le nombre d'immigrés sans emploi, dont la moitié bénéficie d'une des formes de soutien financier en vigueur dans le pays.
"Nous devons d'abord offrir à ces chômeurs une chance d'obtenir un nouvel emploi qui leur permettrait de continuer de bénéficier de permis de séjour sinon ils seront considérés comme des immigrants illégaux", a-t-il soutenu dans une déclaration au site d'information "stranieriinitalie.it " (étrangers en Italie).
Forlani, dont les propos ont été relayés par le site du quotidien " La Repubblica", a indiqué que sa direction "émettrait un avis négatif" au sujet des recrutements de travailleurs étrangers.
Il a cependant observé que cet avis revêtira un caractère "technique" alors que le "le gouvernement peut avoir une évaluation politique sur la question et ne pas tenir compte de l'opinion négative de l'Administration".
Un ministère de l'Intégration en charge de l'Immigration a été créé par le nouveau gouvernement italien présidé par Mario Monti.
Rome avait relancé en 2011, les recrutements de travailleurs étrangers suspendus depuis 2008 en raison de la crise financière internationale.
Un décret, en vigueur depuis le 1er janvier dernier, prévoyait l'entrée en Italie de quelque 100.00 nouveaux travailleurs au cours de cette année.
Ce décret concerne, pour la moitié des postes prévus (52.080), une liste de pays dont le Maroc, avec lesquels l'Italie a signé des accords de coopération en matière d'immigration.
Des quotas de travailleurs ont été ainsi réservés à ces pays et qui sont, outre le Maroc, l'Albanie, l'Algérie, l'Egypte, les Philippines, la Gambie, le Ghana, l'Inde, la Moldavie, le Niger, le Nigeria, le Pakistan, le Pérou, la Somalie, Sri Lanka, la Tunisie et l'Ukraine.
28/11/2011,
Source : MAP