jeudi 4 juillet 2024 06:21

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Les transferts de fonds vers les pays en développement dépassent 350 milliards USD en 2011 (Banque mondiale)

Les transferts de fonds vers les pays en développement devraient atteindre quelque 351 milliards de dollars en 2011, et près de 406 milliards au niveau mondial, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) sur les migrations et les transferts de fonds dans le monde, rendu public jeudi.

D'après les estimations pour l'année en cours, les principaux bénéficiaires des transferts de fonds officiellement enregistrés sont l'Inde (58 milliards de dollars), la Chine (57 milliards de dollars), le Mexique (24 milliards de dollars) et les Philippines (23 milliards de dollars), précise-t-on de même source, ajoutant que les autres grands pays bénéficiaires sont le Pakistan, le Bangladesh, le Nigéria, le Vietnam, l'Egypte et le Liban.

Bien que le ralentissement économique limite les perspectives d'emploi des travailleurs migrants dans certains pays à revenu élevé, les transferts de fonds mondiaux devraient néanmoins poursuivre leur croissance pour atteindre 515 milliards de dollars en 2014, selon la BM qui prévoit que les flux à destination des pays en développement devraient atteindre, quant à eux, 441 milliards lors de cette période.

"Malgré l'impact de la crise économique mondiale sur les flux de capitaux privés, les transferts de fonds vers les pays en développement demeurent robustes, et affichent un taux de croissance estimé à 8 pc en 2011", a déclaré, à cette occasion, Hans Timmer, Directeur du Groupe d'étude des perspectives de développement à la BM.

"Les transferts de fonds ont augmenté vers toutes les régions en développement cette année, pour la première fois depuis le déclenchement de la crise financière", a-t-il poursuivi dans un communiqué.

Les prix élevés du pétrole ont contribué à soutenir les transferts de fonds de l'Asie centrale vers la Russie ainsi que des pays du Conseil de coopération du Golfe (GCC) vers l'Asie du Sud et de l'Est. De plus, la dépréciation des monnaies de certains grands pays exportateurs de travailleurs migrants (notamment le Mexique, l'Inde et le Bangladesh) a renforcé les incitations à y envoyer des fonds à mesure que diminuait la contrevaleur en dollars du coût des biens et services dans ces pays, selon la même source.

Les transferts de fonds à destination de quatre des six régions en développement définies par la Banque mondiale ont progressé plus vite que prévu (de 11 pc vers l'Europe orientale et l'Asie centrale, de 10,1 pc vers l'Asie du Sud, de 7,6 pc vers l'Asie orientale et le Pacifique et de 7,4 pc vers l'Afrique sub-saharienne), en dépit des difficultés économiques qui prévalent en Europe et dans d'autres régions de destination des migrants africains.

En revanche la croissance des flux de transferts de fonds vers l'Amérique latine et les Caraïbes, avec 7 pc, a été inférieure aux prévisions en raison de la faiblesse persistante de l'économie des Etats-Unis, tandis que le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, affectés par les conflits et les troubles civils liés au "Printemps arabe" ont enregistré la croissance la plus faible (2,6 pc) de toutes les régions en développement, relève encore la Banque mondiale dans ce rapport.

La Banque s'attend ainsi à ce que les transferts e fonds continuent de croître dans la période à venir, de 7,3 pc en 2012, de 7,9 pc en 2013 et de 8,4 pc en 2014.

Cependant, les perspectives des flux migratoires et d'envois de fonds internationaux de la BM ne sont pas à l'abri de graves risques de détérioration. Le chômage persistant en Europe et aux Etats-Unis affecte les perspectives d'emploi des migrants existants et durcit les attitudes politiques envers les nouveaux migrants, selon la même source, qui note que la volatilité des taux de change et l'incertitude qui entoure l'évolution des prix du pétrole présentent également des risques supplémentaires pour les perspectives des envois de fonds.

Certains des pays du GCC, qui dépendent de façon cruciale des travailleurs migrants, envisagent depuis peu de resserrer les quotas de travailleurs migrants afin de protéger les emplois de leurs propres citoyens.

"De telles politiques pourraient avoir un impact à long terme sur les flux d'envois de fonds vers les pays en développement", a averti Dilip Ratha, directeur du service des migrations et des envois de fonds à la Banque mondiale et co-auteur du rapport sur les Migrations et le Développement.

"Mais à moyen terme le risque de perturbation de ces flux est relativement faible", a-t-il toutefois précisé.

Si la communauté mondiale du développement parvient, conformément à l'objectif convenu, à réduire de 5 points de pourcentage en 5 ans le coût mondial moyen des envois de fonds, cela stimulerait leur croissance encore davantage, relève encore le rapport de la BM, notant que le coût des envois de fonds a progressivement chuté d'un niveau de 8,8 pc en 2008 à 7,3 pc au troisième trimestre de 2011 du fait de l'intensification de la concurrence sur les circuits de transferts de fonds à grand volume.
Les coûts d'envoi demeurent toutefois élevés, en particulier en Afrique et dans les petits pays où les envois de fonds représentent pour les pauvres une perfusion de ressources vitale.

Par ailleurs, le rapport de la BM relève que l'émission d'emprunts obligataires à l'intention de la diaspora peut être un instrument puissant de mobilisation de l'épargne de cette catégorie pour le financement de projets ciblés dans le secteur public ou privé, ainsi que pour améliorer le profil de la dette du pays destinataire.

Afin de faciliter la fourniture d'une assistance technique aux gouvernements des pays en développement, la Banque mondiale a ainsi mis en place un groupe de travail pour la mise en oeuvre d'emprunts obligataires destinés à la diaspora.

"La Banque réunit à présent une somme de compétences considérable dans ce domaine et nous avons hâte de coopérer avec nos gouvernements clients au développement de nouvelles sources de financement pour leurs projets de développement", a souligné à cet égard son directeur du service des migrations et des envois de fonds.

1/12/2011

Source : MAP

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