L'OIM dénonce un débat sur la migration "tendancieux, polarisé et négatif"
L'OIM (Organisation internationale des Migrations) a dénoncé dans son rapport annuel publié mardi un débat sur la migration "excessivement tendancieux, polarisé et négatif".
"La migration demeure un phénomène encore largement incompris à notre époque, pourtant caractérisée par une mobilité humaine sans précédent", indique l'organisation internationale dans son rapport 2011, "Etat de la migration dans le monde: bien communiquer sur la migration".
"Il est clair que la migration est souvent invoquée pour masquer les peurs et les incertitudes de la population face aux problèmes du chômage, du logement et de la cohésion sociale dans les pays d'accueil", a affirmé le directeur général de l'OIM William Lacy Swing.
Un discours faussé sur la migration, poursuit le rapport de l'OIM, contribue "à la propagation de sentiments anti-migrants, qui ont ressurgi depuis peu dans de nombreuses régions du monde".
Le rapport cite des enquêtes montrant que la taille de la population migrante est souvent exagérée. En Italie, le pourcentage de migrants se situait autour de 7% en 2010, alors que la population évaluait ce pourcentage à 25% selon des sondages d'opinion.
En Espagne, le pourcentage réel était de 14% contre 21% pour le pourcentage supposé.
L'écart est encore plus grand aux Etats-Unis: le public estime à 39% le pourcentage de migrants, contre 14% en réalité.
"Les migrants sont souvent concentrés dans le centre des villes et sont donc plus visibles", selon l'un des auteurs du rapport Gervais Appave.
En outre, il y a souvent confusion entre les catégories d'étrangers: demandeurs d'asile, migrants irréguliers, réfugiés, travailleurs, touristes, étudiants, a-t-il dit.
Les migrants doivent avoir la possibilité de s'exprimer dans ce débat, notamment en utilisant les réseaux sociaux, préconise l'OIM.
Le nombre de migrants internationaux n'a pas beaucoup évolué ces dernières années, selon l'OIM.
En 2010, 214 millions de personnes étaient considérés comme des migrants internationaux, contre 191 millions en 2005, soit toujours environ 3% de la population mondiale.
Les flux migratoires ont néanmoins ralenti: par exemple, aux Etats-Unis, le nombre d'étrangers entrant sur le territoire est passé de 1,13 million en 2009 à 1,04 million en 2010. Au Royaume-Uni, il a baissé de 505.000 en 2008 à 470.000 en 2009, en Espagne à 469.000, contre 700.000.
6/12/2011
Source :AFP