Le gouvernement libyen de Tripoli, non reconnu par la communauté internationale, a réclamé samedi l'aide de l'Union européenne pour lutter contre l'immigration clandestine, demandant à recevoir des bateaux et à établir des contacts directs avec les officiels européens.
Par la voix de son Premier ministre par intérim, Khalifa Mohamed al-Gouweil, en visite à Misrata (200 km à l'est de Tripoli) dans un centre de rétention de migrants et auprès de garde-côtes, le gouvernement de Tripoli a réclamé "des contacts directs" avec l'UE et notamment les pays du sud de l'Europe, dont l'Italie.
Le chaos qui règne en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi fin 2011 a favorisé l'intensification de l'immigration clandestine via ses 1.770 km de côtes mal contrôlées et 5.000 km de frontières terrestres poreuses.
L'instabilité politique complique encore la situation puisque que deux Parlements et deux gouvernements se disputent la légitimité : l'un à Tripoli sous la coupe de milices, et l'autre dans l'est du pays, reconnu par la communauté internationale.
M. Gouweil réclame des contacts avec l'Europe pour "discuter des moyens de nous aider à endiguer l'immigration clandestine, et de nous fournir des bateaux (...) et une assistance pour les (migrants) dans les centres de rétention".
Selon le gouvernement de Tripoli, quelque 16 centres de rétention accueillent près de 7.000 migrants illégaux qui ont pour la plupart été arrêtés en tentant de rejoindre les côtes européennes, à un peu plus de 300 km de la Libye.
La traversée extrêmement périlleuse de la Méditerranée a coûté la vie a plus de 5.000 personnes au cours des 18 derniers mois.
Le 19 avril, quelque 800 personnes ont péri dans le naufrage de leur embarcation, entre la Libye et l'Italie, suscitant une indignation mondiale et conduisant l'Union européenne à tripler le budget de l'opération de surveillance Triton.
9 mai 2015
Source : AFP