L'Union européenne a demandé lundi aux Nations unies de soutenir son plan de lutte contre les réseaux de passeurs en vue de réduire l'afflux de migrants à travers la Méditerranée.
Les dirigeants de l'UE se sont mis d'accord le mois dernier pour "identifier, capturer et détruire" les bateaux des passeurs avant qu'ils ne soient utilisés.
Les moyens d'y parvenir ne sont toutefois pas clairement définis et l'UE veut obtenir le feu vert des Nations unies avant de lancer une telle opération.
"Personne ne pense à des bombardements. Je parle d'une opération navale", a déclaré Federica Mogherini, porte-parole de la politique étrangère de l'UE, après avoir été entendue lundi par le Conseil de sécurité de l'Onu.
Elle a précisé que les ministres des Affaires étrangères de l'Union se réuniraient le 18 mai pour fixer les détails de cette opération.
Les pays de l'UE qui font actuellement partie du Conseil de sécurité -- Grande-Bretagne, France, Lituanie et Espagne -- travaillent à un projet de résolution en vue d'approuver l'opération européenne aux termes du chapitre 7 de la Charte des Nations unies, qui autorise le recours à la force, dit-on de source diplomatique.
Ce texte, qui devrait être distribué aux 15 membres du Conseil dans les prochains jours, autoriserait l'UE à intervenir en pleine mer, dans les eaux territoriales libyennes et dans les zones côtières pour saisir les bateaux des passeurs.
La Russie a fait savoir que, pour elle, la destruction des embarcations des passeurs "irait trop loin".
Federica Mogherini a déclaré que ses discussions avec les membres du Conseil avaient été positives et qu'elle était confiante quant à l'adoption de la résolution.
"L'essentiel pour l'Union européenne, c'est de détruire le 'modèle économique' des organisations de trafiquants et de passeurs en s'assurant que les bateaux ne pourront plus être utilisés", a-t-elle dit.
Ces trafiquants, a poursuivi la diplomate européenne, "vendent de l'espoir mais n'offrent que la mort".
Quelque 1.800 migrants ont péri en tentant de traverser la Méditerranée depuis le début de l'année. Environ 51.000 sont arrivés en Europe par la mer, dont 30.500 via l'Italie.
"Aucun réfugié, aucun migrant intercepté en mer ne sera renvoyé contre sa volonté", a assuré Federica Mogherini.
La plupart des migrants transitent par la Libye, un pays plongé en plein chaos près de quatre ans après la chute de Mouammar Kadhafi.
Federica Mogherini a précisé avoir parlé avec les Libyens des projets européens. "Toutes les parties libyennes comprennent que nous voulons travailler avec elles, en tant que partenaires", a-t-elle souligné.
11 mai 2015, Michelle Nichols
Source : Reuters