Les présidents des parlements de l'Union pour la Méditerranée (UpM), réunis lundi à Lisbonne à l'occasion de leur 2ème Sommet, ont plaidé pour le respect de la dignité humaine en matière de migration.
Dans la déclaration finale ayant sanctionné leurs travaux et qu'ils ont adressé aux institutions de l'Union européenne et aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UpM, les présidents des parlements ont souligné la nécessité d'ouvrir plus de canaux humanitaires dans le sens des pays méditerranéens d'arrivée en vue d'aider les émigrants en situation d'urgence.
A l'issue de ce Sommet auquel le Maroc a été représenté par les présidents de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers, respectivement Rachid Talbi Alami et Mohamed Cheikh Biadillah, il a été aussi recommandé d'accorder plus de visas humanitaires pour les personnes qui ont besoin de protection internationale en conformité avec le droit humanitaire international et de la nécessité de plus fortes parts de réinstallations pour tous les pays de l'UE.
Parmi les recommandations qui ont été formulées lors de ce sommet qui s'est articulé autour de la dimension humaine du thème de "L'immigration, asile et droits humains de la région euro-méditerranéenne ", les présidents des parlements méditerranéens ont appelé à l'augmentation du soutien envers les pays d'origine et de transit pour faire face aux profondes causes de migration.
Ils ont aussi plaidé pour une opération renforcée de sauvetage et de recherche de l'UE dans la Méditerranée en collaboration avec les pays méditerranéens côtiers de la rive sud et de la protection des droits fondamentaux comme priorité de la Frontex dans ses opérations en commun.
Il s'agit aussi de la création d'une base de données partagée et normalisée pour mieux organiser la gestion des demandes d'asile et le renforcement de la coopération policière et judiciaire entre les pays partenaires de l'UpM pour combattre le trafic et la traite d'êtres humains tout en veillant au respect des droits de l'homme afin d'éviter tout dommage collatéral.
Pour les présidents des parlements de l'UpM, les pays européens doivent étudier comment faire face à la crise des réfugiés, y compris la possibilité de recevoir plus de réfugiés provenant de zones de conflit, avec un partage équitable des responsabilités, dans un cadre réglementaire avec lequel tous les Etats membres sont d'accord et basé sur le principe de la solidarité.
Ils ont aussi souligné la nécessité de la mise en place de politiques cohérentes de développement et de migration basées sur des causes plus profondes, y compris les conflits régionaux qui exigent une réponse régionale.
Ils ont à cet égard mis l'accent sur l'intervention des partenaires de l'AP-UpM qui se montrent prêts à contribuer, sous l'égide de l'ONU, à la dimension parlementaire du processus de réconciliation nationale en Libye.
Ils ont aussi jugé nécessaire de renforcer le financement des instruments européens de financement extérieur et de rendre plus souples ces politiques, compte tenu de la complexité des flux migratoires dans les pays des deux rives de la Méditerranée.
Les présidents méditerranées ont par ailleurs appelé à reconnaître le concept de " migration mixte " et envisager de façon différenciée réfugiés, migrants économiques, personnes qui cherchent asile, migrants forcés et autres.
Le sommet qui s'est tenu à l'invitation de la Présidente du Parlement portugais et présidente en exercice de l'Assemblée parlementaire de l'UpM (AP-UpM), Maria da Assunçao Esteves, s'est déroulé en présence notamment du secrétaire général de l'UpM, Fathallah Sijilmassi, et a connu la participation des présidents des parlements des 44 pays membres de l'UpM.
Créée lors d'un sommet tenu à Paris en juillet 2008, l'Union pour la Méditerranée a fini par absorber le partenariat euro-méditerranéen (dit aussi Euromed ou processus de Barcelone), qui existait depuis 1995 et conférait à la région un cadre de coopération multilatéral.
L'AP-UpM, dont le Maroc fait partie, est l'organe parlementaire de l'Union et qui a pour rôle de fournir un cadre pour une coopération multilatérale entre les représentants élus de l'UE et ceux des pays partenaires du sud de la Méditerranée.
11 mai 2015
Source : MAP