L'organisation non gouvernementale "Amnesty International" a dénoncé dans un rapport intitulé "La Libye est pleine de cruauté", les "conditions épouvantables" des migrants installés en Libye ou transitant par ce pays.
Les violences touchent à la fois "les réfugiés et les communautés de migrants vivant et travaillant depuis des années" dans le pays, souligne Amnesty dans son rapport rendu public lundi.
Face à cette situation, l'ONG a exhorté l'Union européenne à lutter contre les passeurs tout en déployant des navires de sauvetage supplémentaires en Méditerranée, et appelé la Tunisie et l'Egypte à "assouplir les restrictions à leurs frontières avec la Libye, pour offrir un abri aux migrants".
Amnesty s'est par ailleurs élevé contre l'enfermement des clandestins dans des centres de rétention en Libye dans d'"horribles conditions".
"Les conditions épouvantables pour les migrants, ajoutées à la spirale de l'anarchie et des conflits armés, montrent à quel point la vie est dangereuse aujourd'hui en Libye", souligne Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty.
"Sans moyens légaux pour fuir et rechercher la sécurité, (les migrants) sont contraints de mettre leur vie aux mains de passeurs qui cyniquement les extorquent, maltraitent et attaquent", dénonce M. Luther.
Sur les 1.770 km de côtes libyennes, les départs de clandestins n'ont cessé de s'intensifier depuis que le pays est tombé dans le chaos et meurtri par les combats, laissant les mains libres aux passeurs.
Ces côtes ne sont situées qu'à un peu plus de 300 km de l'île italienne de Lampedusa, que des centaines de migrants venus d'Afrique, de Syrie ou d'autres zones de conflit tentent chaque semaine d'atteindre.
11 mai 2015
Source : APS