Les pays du Sahel ont affirmé jeudi leur volonté de faire bloc face à la menace terroriste et aux trafics de migrants, soutenus par le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve qui les a appelés à "une coopération renforcée".
Il y a "nécessité de fédérer les efforts" pour "apporter une réponse durable" aux défis sécuritaires et migratoires, qui "dépassent largement la capacité des Etats", a affirmé Najim Elhadj Mohamed, le secrétaire permanent du G5 du Sahel, une instance créée l'an dernier, dont font partie Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad.
"La mise en commun des efforts s'avère de nos jours indispensable", a acquiescé Cheickna Ceyti Diawara, le ministre malien de l'Aménagement du territoire durant cette réunion se tenant jeudi à Niamey.
"Il est heureux de constater que notre région a pris la pleine conscience de l'ampleur du fléau et qu'elle ait décidé d'agir de façon concertée pour le contrer", a-t-il observé.
Le G5 du Sahel a été fondé par ses cinq membres pour lutter ensemble contre la menace terroriste dans la région, où les groupes jihadistes Aqmi et Boko Haram sont notamment actifs et où le niveau de développement est parmi les plus bas au monde.
Le Sahel constitue également l'une des principales routes migratoires pour les migrants d'Afrique subsaharienne souhaitant se rendre en Europe. Agadez, la capitale du nord du Niger, est le dernier lieu de regroupement massif de clandestins avant la Libye.
La création d'un système de communication informatisé et sécurisé permettant l'échange d'informations, "clé de l'efficacité dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée", a ainsi été actée jeudi a Niamey, s'est félicité Bernard Cazeneuve, venu pour l'ouverture de ce sommet régional.
La "coopération renforcée" entre pays en première ligne doit être "une des priorités" du G5 du Sahel, a estimé le ministre français de l'Intérieur.
L'Union européenne mettait de son côté le cap jeudi sur l'établissement d'une opération navale pour lutter contre les trafiquants de migrants en Méditerranée dès la semaine prochaine, espérant arracher un feu vert de l'ONU dans la foulée.
Quelque 1.800 personnes sont mortes dans des naufrages depuis le début de l'année, selon l'Organisation internationale des migrations. De nombreux autres périssent régulièrement dans la traversée du Sahel.
14 mai 2015
Source : AFP