Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président israéliens Reuven Rivlin ont dénoncé dimanche le racisme contre les juifs noirs, qui ont manifesté à plusieurs reprises leur colère contre la police ces dernières semaines.
Des violences ont ponctué deux manifestations organisées depuis le début du mois à Jérusalem et à Tel-Aviv. Plus d'une soixantaine de policiers et de manifestants avaient été blessés à Tel-Aviv.
Les images d'une vidéo diffusée récemment ont déclenché ces protestations. On y voit un soldat éthiopien passé à tabac par des policiers israéliens sans raison apparente
"Il y a un principe clair et net: il n'y pas de place pour le racisme et la discrimination qui doivent être extirpés de notre société (...) nous en ferons quelque chose de bas et de méprisable", a assuré Benjamin Netanyahu, dont les propos ont été retransmis à la radio publique. Il a également annoncé la création d'une commission qu'il présidera pour traiter des problèmes de cette communauté.
Il s'exprimait lors d'une cérémonie officielle organisée à la mémoire des 4.000 juifs éthiopiens morts en chemin vers Israël au cimetière du Mont Herzel à Jérusalem.
Le président Rivlin également présent a admis à nouveau les torts d'Israël. "Israël a commis pendant des années des erreurs dans leur intégration. Nous n'avons pas vu, nous n'avons pas bien fait, nous n'avons pas assez écouté. Mais nous avons maintenant les moyens de corriger tout cela", a souligné le président.
Plus de 135.000 juifs israéliens sont d'origine éthiopienne. Ils descendent de communautés restées coupées des autres juifs pendant des siècles, que les autorités religieuses d'Israël ont tardivement reconnues comme membres de la foi juive.
Cette décision avait entraîné l'organisation de deux ponts aériens, en 1984 et 1991, et l'émigration de 80.000 d'entre eux vers Israël.
Mais entre 1980 et 1984, au moins 4.000 juifs éthiopiens qui voulaient immigrer en Israël sont décédés. Partis à pied de leur village avant le premier pont aérien, ils sont morts de faim, de maladie, d'agressions en chemin ou dans un camp à la frontière entre l'Ethiopie et le Soudan où ils ont parfois dû patienter deux ans avant d'être évacués vers Israël, selon le site du Parlement.
17 mai 2015
Source : AFP