Passionné, talentueux et perspicace. C'est par ces mots que la presse néerlandaise a décrit Jesse Klaver, ce jeune maroco-néerlandais qui vient d'être élu à la tête du parti des Verts néerlandais +Groenlinks+, et qui a dit, d'entrée de jeu, vouloir changer les Pays-Bas.
Jesse Klaver (29 ans) qui a succédé à Bram van Ojik (60 ans), au poste depuis 2012, est désormais le plus jeune leader politique jamais élu dans le royaume batave.
De père marocain et de mère néerlandaise d'origine indonésienne, Klaver est né le 1-er mai 1986 à Roosendaal, au sud des Pays-Bas, et a été élevé par ses grands-parents maternels dans un logement social au quartier Westrand (Roosendaal).
Il a dû quitter l'école avec un diplôme des études préparatoires à l'enseignement secondaire (VMBO) avant de se lancer dans études en science politique à l'université d'Amsterdam. Jesse a été militant très actif au sein de l'université, ce qui lui a valu en 2009 d'être élu, en sa qualité de président du syndicat des jeunes, membre du Conseil économique et social (SER) aux Pays-Bas.
Membre depuis à peine dix ans du parti de la gauche verte, Jesse Klaver a été élu député en 2010. Au sein de la 2-ème chambre, il était en charge de plusieurs dossiers notamment les Finances, les Etudes et Sciences, l'Europe et le Bien-être animal.
"La tendance semble en train de se renverser dans la société et j'ai de bonnes nouvelles", a lancé, confiant, le jeune leader lors de son premier point de presse en tant que chef de file des Groenlinks.
"Nous avons construit notre société et nous pouvons également la changer. Cela est porteur d'espoir. Mes conseillers me recommandent de ne pas dire ça mais les électeurs néerlandais méritent mieux", a-t-il souligné.
Des déclarations qui en disent long sur l'ambition du jeune leader d'origine marocaine, qui était, d'après la presse, considéré pour longtemps comme "le prince héritier" de son prédécesseur Bram van Ojik, chargé au lendemain de la cuisante défaite du parti aux élections législatives de 2012, de redorer le blason des Verts.
van Ojik qui s'est félicité de ses réalisations à la tête de la gauche verte depuis 2012, s'est dit confiant, dans une lettre publiée sur le site Internet du parti, que Greonlinks "se rapprochera plus sous la direction de Klaver de nos idéaux au sein et à l'extérieur du parlement".
Le jeune néerlando-marocain a toujours crié son horreur de +l'économisme+ dans lequel verse la société néerlandaise à cause des politiques des gouvernements successifs au cours des dernières décennies. Il regrette le fait que tous les aspects de la société ont été réduits à +un simple calcul+.
L'année dernière, Jesse s'est illustré notamment en critiquant les pratiques de la banque hollandaise ABN Amro et en invitant le célèbre économiste français Thomas Piketty au parlement néerlandais. Il voulait que l'auteur de l'ouvrage "Le Capital au XXIe siècle" étale devant les politiciens néerlandais sa vision des sociétés d'aujourd'hui qui deviennent de plus en plus iniques et inégalitaires.
En choisissant Jesse Klaver, le parti de gauche souhaite entamer une nouvelle phase au cours de laquelle il tentera de récupérer une partie de son électorat raflé ces dernières années par des partis de gauche et de droite et partant renouer avec sa bonne réputation des années 1990.
Le parti vert hollandais (opposition) avait subi une grande défaite lors des élections législatives anticipées du 12 septembre 2012. Il n'a obtenu que 2,3 pc des voix et 4 sièges sur 150 que compte l'Assemblée nationale, alors qu'il avait obtenu 6,6 pc des voix et 10 sièges lors des élections de 2010.
Greonlinks est un parti politique écologiste fondé en 1989 après la fusion de plusieurs petits partis de gauche. Il est membre du Parti vert européen.
15 mai 2015,Said Youssi
Source : MAP