Les ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale réunis, mardi à Lisbonne, ont salué la stratégie marocaine en matière de gestion des flux migratoires, de lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
Dans la déclaration finale ayant sanctionné les travaux de la 16ème Conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale (CIMO), les ministres se sont félicités des initiatives inédites et audacieuses lancées par le Maroc en matière de gestion humaine des flux migratoires notamment à travers des opérations exceptionnelles de régularisation de migrants en situation de séjour irrégulier et leur intégration dans le tissu socio-économique.
Ils ont de même souligné à cette occasion le caractère récurrent des incidents tragiques survenus récemment en Méditerranée et déploré les pertes en vies humaines, rappelant que les différentes éditions de la CIMO ont réaffirmé l'importance de la circulation des personnes dans l'espace du dialogue 5+5 dans le respect des droits de l'Homme et de ceux des migrants.
Les ministres ont aussi réaffirmé que la question migratoire requiert une approche globale, intégrée, concertée et équilibrée prise en charge par les instances internationales, régionales et sous régionales comme c'est le cas dans le cadre de la CIMO et dans l'esprit de la coopération solidaire et du co-développement comme prévu notamment dans la Déclaration de Rabat de juillet 2006 qui a initié le processus de Dialogue euro-africain sur le migration et le développement.
S'agissant de la question de la lutte contre le terrorisme, les ministres de la Méditerranée occidentale ont souligné la nécessité de tenir compte du phénomène des combattants terroristes étrangers (foreign fighters). Ils ont recommandé dans ce sens de favoriser l'échange d'informations sur les personnes susceptibles de rejoindre les zones de conflits et les personnes qui se trouvent dans les zones de conflits et qui reviennent vers leurs pays d'origine, en application des résolutions des Nations unies et en s'inspirant du Mémorandum de Marrakech-La Haye relatif aux bonnes pratiques en matière de lutte contre les combattants terroristes étrangers, adopté dans le cadre du Forum global contre le terrorisme.
Ils ont également souligné la nécessité de coopérer en matière de lutte contre la radicalisation et la réinsertion des personnes concernées.
En outre, la Déclaration de Lisbonne a appelé à la promotion d'une approche globale qui intègre, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la justice sociale, le développement, la lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale, la prévention et le règlement des conflits, basés sur l'Etat de droit et qui tienne compte des victimes du terrorisme.
Il s'agit aussi de promouvoir des mesures tendant à lutter contre l'intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation et la discrimination, l'incitation à la violence et la violence fondée sur la religion ou la conviction.
Considérant que le crime auquel les Etats membres de la CIMO font face est de plus en plus organisé disposant de réseaux d'action complexes et sophistiqués, les ministres de l'Intérieur ont décidé d'intensifier la coopération entre les services compétents des pays membres de la CIMO, notamment le partage d'informations qui contribuent à la détection et au démantèlement des réseaux de criminalité organisée.
Le ministre délégué à l'Intérieur, M. Cherki Drais, a représenté le Maroc à cette conférence à la tête d'une délégation composée notamment de MM. Driss El Jouahri et Hamid Chabar, respectivement Wali, directeur général des affaires intérieures et Wali, directeur de la coopération internationale au ministère de l'Intérieur, ainsi que de l'ambassadeur du Maroc à Lisbonne, Mme Karima Benyaich.
La conférence des ministres de la Méditerranée occidentale, créée dans le cadre du Dialogue 5 + 5, est un forum informel de concertation multilatérale, entre les pays de la rive nord de la Méditerranée (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) et du Maghreb (Maroc, Libye, Algérie, Mauritanie et Tunisie) sur des thèmes liés à la coopération sécuritaire notamment la lutte contre le terrorisme, le trafic des stupéfiants, l'immigration illégale et la gestion des crises.
Le Maroc avait déjà abrité deux réunions de la CIMO, respectivement en avril 1996 et octobre 2005.
19 mai 2015
Source : MAP