La crise actuelle des migrants en Méditerranée et en Asie du Sud-Est impose plus de générosité de la part des pays concernés par cet "impératif humanitaire", estime le président de la Fédération Internationale des Sociétés de Croix Rouge et du Croissant Rouge (FICR).
"La tolérance, la générosité, l'ouverture, la solidarité du monde sont testées" par cette crise des migrants a souligné le Sénégalais Elhadj As Sy dans un entretien avec l'AFP.
"La Malaisie et l'Indonésie ont fait volte-face mercredi et annoncé qu'elles ne refouleraient plus les bateaux de migrants qui fuient la misère et les persécutions. La Thaïlande, l'Indonésie et la Malaisie ont accueilli environ 3.000 naufragés en quelques jours.
"Nous sommes heureux de constater que tant de gens de Birmanie et du Bangladesh sont accueillis (...) et que des solutions sur le long terme sont trouvées" et la prochaine fois "nous espérons que ce ne sera pas aussi long pour que cela se produise", a affirmé M. Sy.
Plus de 88.000 personnes ont entrepris depuis 2014 le dangereux voyage à travers la baie du Bengale et la mer d'Andaman, dont plus de 25.000 depuis le début de cette année, selon les chiffres de l'ONU.
"Les conditions d'hygiène sur ces embarcations sont horribles, des femmes sont violentées, des enfants voient des choses qu'ils n'auraient jamais dû connaitre dans leur vie, les hommes se retrouvent incapables de défendre leur famille", a souligné le responsable de l'organisation humanitaire.
Les personnels des sociétés de Croix Rouge et du Croissant Rouge leur fournissent les premiers secours mais aussi leur "tendent une main fraternelle" pour les aider "à retrouver un certain sens d'humanité et de dignité", insiste M. Sy.
Pour la crise en Méditerranée, il a appelé à sécuriser des routes de migration avec des navires pour les chercher et les recueillir et pour les pays d'arrivée à mettre en place des structures d'accueil.
"Notre attente est qu'ils montrent plus de générosité et d'humanité".
"Il y a un impératif humanitaire de s'occuper de gens qui cherchent la paix et de meilleures conditions (...) et on en attend pas moins de l'Europe", a déclaré le président de la FICR.
"Sur le long terme, les pays doivent offrir des moyens légaux et sûrs pour les migrations, de telle sorte que la route des trafiquants et des passeurs soit de plus en plus réduite".
21 mai 2015
Source : AFP