Les Européens, qui nécessitent l'accord des autorités libyennes pour mettre sur pied une opération navale en Méditerranée contre le trafic de migrants, se sont entretenus mercredi avec le chef de la diplomatie libyenne à Bruxelles, a annoncé le service diplomatique de l'UE.
Cette rencontre intervient alors que l'ambassadeur de Libye aux Nations unies a refusé mardi son consentement à une résolution de l'ONU destinée à soutenir cette opération militaire sans précédent, estimant qu'elle "n'aboutira jamais".
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini ainsi que les ministres des Affaires étrangères britannique Philip Hammond et italien Paolo Gentiloni participaient à cette rencontre avec leur homologue libyen Mohammed al-Dairi.
Elle "a eu lieu dans le contexte des préparations de l'opération maritime EU Navfor Med, qui se concentrera sur le démantèlement du +business model+ de ceux qui sont impliqués dans le trafic d'être humains", a écrit le service diplomatique de l'UE dans un communiqué.
Cette opération navale sans précédent, décidée le 18 mai, requiert un feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, qui réclame comme préalable un consentement des autorités libyennes à opérer près de leurs côtes, dans les eaux territoriales du pays.
L'opération "est dirigée par un commandant italien" et "la Grande-Bretagne est le rédacteur" du projet de résolution soumis au Conseil de sécurité, a rappelé le service diplomatique.
La réunion a été qualifiée de "très constructive". "Des contacts avec les Libyens, l'ONU et des partenaires clés dans la région vont se poursuivre", selon le communiqué.
L'ambassadeur de Libye à l'ONU, Ibrahim Dabbashi, a reproché mardi aux Européens d'avoir également contacté les factions rivales de son gouvernement, qui contrôlent les régions côtières, à propos de l'opération, pour lesquels les préparatifs sont en cours.
"La position de la Libye est claire: tant que l'Union européenne et d'autres pays ne s'entretiendront pas avec le gouvernement légitime comme seule représentation de la population libyenne, ils n'auront pas notre accord", a affirmé M. Dabbashi.
Deux gouvernements --l'un à Tobrouk reconnu par la communauté internationale et un autre à Tripoli- se disputent le pouvoir en Libye. Les pourparlers entre ces deux entités rivales, sous l'égide de l'ONU, ont repris mercredi à Alger.
L'UE a souligné mercredi soir "l'urgence" pour les Libyens à former un gouvernement d'unité nationale.
Les Européens ont décidé d'agir sur le plan militaire, et de "neutraliser" les embarcations utilisées par les passeurs, après une série de naufrages meurtriers en Méditerranée.
03 juin 2015
Source : AFP