‘‘Si vous venez en Hongrie, vous ne pouvez pas prendre le travail des Hongrois.’‘ C’est l’une des affiches qui ornent depuis quelques jours les murs de Budapest. Des affiches déjà détournées sur Internet par un groupe d’opposants, qui s’excusent pour leur Premier ministre, Viktor Orbán, à l’initiative de cette campagne contre l’immigration.
Un questionnaire a même été envoyé aux électeurs, invités notamment à se prononcer sur le lien entre terrorisme et immigration.
“Nous sommes tout simplement curieux de savoir ce que les gens pensent de cette question politique car, qu’on le veuille ou non, l’immigration est une question politique, à la fois en Europe et en Hongrie’‘, souligne Zoltán Kovács, le porte-parole du gouvernement.
“Ça nous a mis en colère de voir que le gouvernement dépense notre argent dans une campagne de haine, souligne l’activiste Gergő Kovács. C’est très mauvais pour la réputation de la Hongrie. Nous voulons montrer que plein de gens, ici, pensent autrement.’‘
Huit millions de Hongrois ont reçu ce questionnaire appelé «consultation nationale sur l’immigration et le terrorisme».
Cette campagne intervient alors que la xénophobie est au plus haut en Hongrie depuis 14 ans, selon un sondage, et que le Jobbik, le parti d’extrême-droite, n’a jamais été aussi populaire.
Le Parlement européen s’indigne face à une telle initiative. Il a demandé ce mercredi à la Commission de placer le pays sous surveillance.
De notre correspondante à Budapest, Andrea Hajagos : ‘‘Beaucoup de gens en Hongrie pensent que le gouvernement, à travers cette campagne, veut ramener dans son giron les électeurs qui ont rejoint les rangs du Jobbik, le parti d’extrême-droite. Mais pour certains analystes, le Fidesz, le parti au pouvoir, risque de perdre davantage de voix après cette campagne.’‘
2015/06/10
Source : euronews.com