Des études statistiques estiment la population de migrants en Afrique de l’Ouest, à près de 8,66 millions de personnes, soit environ 2 à 3% de la population ouest-africaine, a indiqué Pape Saer Guèye, président du Réseau africain pour la gouvernance des migrations (RAGM), soulignant que sa structure engage un plaidoyer pour une meilleure prise en compte de l’émigration dans la nouvelle gouvernance mondiale.
Il a ajouté que, ‘’malgré les exagérations, une étude de 2008 a confirmé qu’il y a dix fois plus de mouvements migratoires au sein de l’Afrique de l’Ouest que vers les pays occidentaux’’.
Il s’exprimait, mercredi, à l’occasion d’un forum intitulé ‘’Enjeux des migrations irrégulière'' et organisé en collaboration avec la Fondation allemande Friedrich Naumann pour la liberté.
Ce forum regroupe des acteurs de la pêche, des communicateurs, des membres des familles des migrants et des responsables de la société civile. Pape Saer Guèye a expliqué que ‘’ce choix est guidé par le caractère transversal de la migration’’.
‘’Notre approche, a-t-il indiqué, s’articule autour de témoignages, de projections et d’échanges facilités par les experts qui ont les connaissances, les expériences et la responsabilité dans le domaine des migrations’’.
Le choix de ce sujet, a-t- il précisé, s’inscrit dans le cadre des objectifs du réseau que sont l’amélioration des meilleures connaissances des questions liées à l’émigration et la mobilisation des acteurs.
‘’Nous voudrions renforcer le développement des migrants, de leur pays d’accueil, et d’origine’’, a-t-il ajouté, avant d’inviter les participants à des contributions de qualité avec des modèles théoriques afin de faire des analyses pertinentes.
Vers les années 1980, l’Afrique de l’Ouest a été un lieu d’intense mobilité et de brassage des populations, a-t-il rappelé. Selon lui, les pôles de stabilité politique que sont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Ghana et le Nigéria ont longtemps été un espace d’immigration.
‘‘Ce n’est que vers les années 1990, que l’Afrique de l’Ouest, traversée par des crises, est devenue une zone émettrice d'émigrés, d’importants flux migratoires’’, a dit Pape Saer Guèye.
Le RAGM initie des projets et programmes alternatifs à l’émigration irrégulière et agit pour la sauvegarde des droits des migrants dans les pays d’accueil et d’origine, selon son président.
‘’Nous nous engageons à renforcer la protection des migrants en comptant sur la mobilisation de tous les acteurs pour élaborer de véritables politiques migratoires et contribuer au développement socio-économique et culturel des migrants’’, a-t-il précisé.
Il a plaidé pour que des institutions comme la CEDEAO, en collaboration avec l’Union européenne (UE), discutent de cette problématique de la migration. ‘’Il faut qu’au niveau communautaire, cette question soit gérée entre les deux institutions’’, a-t-il conclu.
2015-06-10
Source : aps.sn