Le Premier ministre australien, Tony Abbott, a refusé vendredi de démentir que des passeurs de migrants aient été payés par les autorités pour retourner en Indonésie, se bornant à dire que Canberra ferait "tout" pour lutter contre l'immigration clandestine.
Une enquête est en cours en Indonésie au sujet des déclarations du capitaine et des membres d'équipage d'un bateau transportant 65 demandeurs d'asile qui voulaient rejoindre l'Australie. Ils ont affirmé que les autorités australiennes leur avaient versé 30.000 dollars (26.500 euros) pour faire demi-tour.
Les migrants du Bangladesh, de Birmanie et du Sri Lanka étaient finalement arrivés fin mai sur les rives de l'île Rote, dans l'est de l'Indonésie.
"La réponse simple est que le gouvernement australien fera tout ce qu'il a à faire pour que ce commerce diabolique (l'immigration clandestine) ne reprenne pas", a déclaré Tony Abbott à la radio 3AW alors qu'il était pressé de questions sur le paiement de l'équipage du navire par des responsables australiens.
"Nous allons arrêter ce trafic coûte que coûte. Nous y avons mis un terme et nous ferons tout pour ça reste ainsi".
M. Abbott ensuite déclaré à la presse qu'il ne révélerait aucun détail de la politique menée aux frontières par l'exécutif. "Je n'ai pas implicitement ou explicitement à donner des informations aux passeurs".
Un porte-parole du ministère indonésien des Affaires étrangères avait déclaré jeudi que si ces accusations étaient exactes elles seraient "vraiment regrettables".
Peu après son arrivée au pouvoir en septembre 2013, le gouvernement conservateur australien de Tony Abbott a lancé avec l'aide de l'armée l'opération "Frontières souveraines" pour décourager les réfugiés d'arriver par la mer en Australie. Les bâtiments de la marine interceptent les bateaux transportant des migrants et les renvoient vers leur point de transit, souvent l'Indonésie.
Canberra affirme que cette politique de fermeté permet de sauver des vies. Depuis décembre 2013, un seul bateau de clandestins a atteint les côtes australiennes. Auparavant, des bateaux arrivaient presque chaque jour et des centaines de migrants sont morts noyés.
12 juin 2015
Source : AFP