La transition vers un régime de change flexible et un ciblage d'inflation requièrent non seulement la préparation des autorités monétaires et financières publiques mais également du secteur privé, a relevé, mardi à Rabat, le Wali de Bank Al Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri.
"Outre les autorités monétaires et financières publiques, il faut que l'ensemble des opérateurs privés se préparent au changement qu'implique non seulement la migration vers un régime de change flexible mais également l'adoption, par la banque Centrale, d'un régime de ciblage d'inflation", a souligné le Wali de BAM lors d'une conférence de presse au terme de la réunion trimestrielle de la Banque centrale.
Il a, en outre, souligné que le passage vers un régime de change flexible tiendra compte des conclusions de l'évaluation conjointe (FSAP) du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM), du rapport final concernant la deuxième ligne de précaution de liquidité (LPL), ainsi que du plan d'assistance technique élaboré avec le FMI sur la migration vers le régime de change flexible, en vue d'arrêter à la fois, les étapes de la transition et un bon timing pour l'opération.
Il a, à cet effet, évoqué la tenue, en mai dernier, d'un symposium régional sur le ciblage de l'inflation visant la préparation du passage au taux de change flexible, l'examen des expériences en matière des opérations de ciblage d'inflation et la mise en place d'un modèle général de prévisions économiques.
S'agissant des comptes extérieurs, M. Jouahri a fait savoir que, selon les données préliminaires à fin mai, le déficit commercial s'est allégé de 25,3 pc, reflétant un recul des importations de 9,6 pc sous l'effet essentiellement de la contraction de la facture énergétique de 33,3 pc.
En parallèle, les exportations ont poursuivi leur dynamisme avec une hausse de 5,8 pc traduisant notamment une amélioration de 22,3 pc des expéditions de phosphates et dérivés et de 15,4 pc des ventes de la construction automobile.
Concernant les autres rubriques du compte courant, les recettes voyages ont accusé une diminution de 6,4 pc, alors que les transferts des MRE se sont accrus de 5,5 pc.
Le Wali de la Banque Centrale, a ainsi, souligné que le déficit du compte courant devrait se situer autour de 3 pc en 2015 et ce compte tenu des données précitées, sur la base d'un prix moyen du baril de Brent à 63 dollars et d'un flux de dons des pays du CCG de 13 milliards de dirhams.
Il a, aussi fait savoir que ces évolutions, conjuguées à une hausse de 22,8 pc des flux nets au titre des IDE, se sont reflétées au niveau des réserves de change qui ont atteint, à fin mai, 194 milliards de dirhams ou l'équivalent de 5 mois et 25 jours d'importations de biens et services.
Elles devraient continuer de s'améliorer pour en assurer une couverture avoisinant 6 mois d'importations au terme de l'année en cours, a-t-il indiqué.
16 juin 2015
Source : MAP