La polémique autour d'une campagne d'affichage sur l'immigration du gouvernement hongrois devrait prendre de l'ampleur avec le lancement annoncé d'une contre-campagne parodique, le mois prochain, jusque dans le village natal du Premier ministre Viktor Orban.
La contre-campagne a déjà levé 100.000 euros en une semaine, a déclaré mardi à l'AFP Gergo Kovacs, le chef du parti satirique hongrois du chien à deux queues (MKKP), l'un des organisateurs.
La semaine dernière le gouvernement avait fait placarder quelque 1.000 affiches à travers le pays, où l'on pouvait lire: "Si vous venez en Hongrie, vous ne pouvez pas prendre le travail des Hongrois", ou bien "Si vous venez en Hongrie, vous devez respecter notre culture!".
Environ 500 affiches parodiant celles mises en place par le gouvernement, seront placardées sur des panneaux d'affichages le 1er juillet, dans tout le pays, y compris à Felcsut, la ville natale de Viktor Orban, et seront suivies par 500 autres à la mi-juillet, a expliqué M. Kovacs.
Deux des affiches à Felcsut pourraient relayer le slogan d'une des affiches gouvernementales en le parodiant: "Si tu es le Premier ministre de la Hongrie, tu dois respecter nos lois!", a exposé M. Kovacs, une option qui a remporté un grand nombres de voix lors d'un vote organisé sur le site web des réseaux sociaux du MKKP.
"C'est bien que la société civile soit capable de contre-attaquer avec le même nombre d'affiches que le gouvernement", a encore estimé M. Kovacs.
Les affiches gouvernementales avaient été imprimées quelques jours après l'envoi à tous les foyers hongrois d'un "questionnaire" controversé, dont les questions paraissent lier immigration et terrorisme.
Cette initiative du dirigeant conservateur hongrois Viktor Orban s'est inscrite dans un contexte de forte hausse de migrants et de demandeurs d'asile.
Le HCR, l'agence de l'ONU chargée des réfugiés, s'était dit "choqué" par cette consultation, et le débat a fait rage dans le pays, les parodies se multipliant, relayées par les médias en ligne.
Le Premier ministre hongrois, qui juge la politique européenne d'immigration trop permissive, se pose régulièrement en défenseur de "la civilisation européenne".
16 juin 2015
Source : AFP