jeudi 4 juillet 2024 04:25

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La journée mondiale des réfugiés, une occasion de s'arrêter sur la situation de cette catégorie de la population mondiale

La journée mondiale des réfugiés, célébrée le 20 juin de chaque année, offre l'opportunité de s'arrêter sur la situation de cette catégorie de la population mondiale, forcée de fuir son pays à cause de la guerre ou des abus des droits humains.

Le terme "réfugié" s'applique, selon la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés qui a institué le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), à "toute personne qui, craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays".

D'après un rapport du HCR publié jeudi, les déplacements de populations générés par les guerres, les conflits et la persécution sont plus importants que jamais à travers le monde et ils s'accélèrent rapidement. Le tout dernier Rapport du HCR sur les Tendances mondiales fait état d'une hausse considérable du nombre de personnes forcées à fuir, avec 59,5 millions de déracinés à la fin 2014 en comparaison de 51,2 millions l'année précédente et 37,5 millions il y a une décennie. L'augmentation depuis 2013 est la plus importante jamais enregistrée en une seule année. Cette hausse majeure survient depuis début 2011 après l'éruption du conflit en Syrie qui génère désormais le plus important déplacement de populations jamais enregistré à travers le monde. En 2014, chaque jour, quelque 42 500 personnes sont devenues des réfugiés, des demandeurs d'asile ou des déplacés internes. Ce chiffre représente une augmentation par quatre en tout juste quatre ans. A travers le monde, un humain sur 122 est désormais soit un réfugié, soit un déplacé interne ou encore un demandeur d'asile. Dans ce cadre, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Ant?nio Guterres a déclaré que "nous sommes les témoins d'un changement de paradigme, d'un glissement incontrôlé vers une ère qui est désormais le théâtre de déplacements forcés sans précédent à travers le monde. La réponse nécessaire éclipse désormais tout ce que nous avons mis en œuvre auparavant".
Et d'ajouter que "du fait de graves pénuries de fonds et de profondes lacunes dans le régime mondial de protection des victimes de guerre, les personnes ayant besoin de compassion, d'aide et de refuge sont laissées à elles-mêmes", notant que "dans cette ère de déplacements de population massifs et sans précédent, nous avons besoin d'une réponse humanitaire de grande ampleur et d'un engagement mondial renouvelé envers la tolérance et la protection des personnes fuyant le conflit et la persécution".

Selon le rapport du HCR, dans toutes les régions, le nombre de réfugiés et de personnes déplacées internes est en hausse. Ces cinq dernières années, au moins 14 conflits ont éclaté ou ont repris : Huit en Afrique (en Côte d'Ivoire, en République centrafricaine, en Libye, au Mali, au nord du Nigéria, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud et, cette année, au Burundi), trois au Moyen-Orient (en Syrie, en Iraq et au Yémen), un en Europe (Ukraine) et trois en Asie (Kirghizistan ainsi que dans plusieurs régions du Myanmar et du Pakistan). Seul un petit nombre de ces crises ont été résolues et la plupart continuent de générer de nouveaux déplacements de populations.

En 2014, seulement 126 800 réfugiés ont pu retourner dans leurs pays d'origine, c'est le nombre le plus faible enregistré en 31 ans.

Le rapport du HCR sur les Tendances mondiales montre que, pour la seule année 2014, quelque 13,9 millions de personnes sont devenues des déplacés internes, soit quatre fois le nombre observé en 2010. A travers le monde, il y avait 19,5 millions de réfugiés (contre 16,7 millions en 2013), 38,2 millions de déplacés à l'intérieur de leur propre pays (contre 33,3 millions en 2013) et 1,8 million de personnes qui attendaient le résultat de l'examen de leur demande d'asile (contre 1,2 million en 2013). Plus de la moitié de la population réfugiée est composée d'enfants, une proportion tout à fait alarmante.
La Syrie est le plus important pays générateur au monde, à la fois de personnes déplacées internes (7,6 millions) et de réfugiés (3,88 millions à la fin 2014). L'Afghanistan (2,59 millions) et la Somalie (1,1 million) sont respectivement les deuxième et troisième pays générateurs de réfugiés.

Même dans ce contexte d'importante augmentation, la répartition mondiale des réfugiés demeure fortement biaisée. Les réfugiés continuent de rejoindre principalement des pays moins avancés, plutôt que des pays riches. Près de neuf réfugiés sur 10 (soit 86 pour cent) se trouvaient dans des régions et des pays considérés comme économiquement moins développés. Un quart de la population réfugiée se trouvait dans des pays classés parmi la liste des Nations Unies sur les Pays les moins avancés (PMA).

Au Maroc, une nouvelle politique migratoire a été lancée en septembre 2013, sur Hautes Instructions de SM le Roi Mohammed VI, fondée sur un rapport du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) qui s'appuyait sur quatre volets, en l'occurrence "la situation des réfugiés et des demandeurs d'asile", "les étrangers en situation administrative irrégulière"," les étrangers en situation régulière" et "la lutte contre la traite des personnes". Ainsi, il a été procédé à l'ouverture à Rabat du bureau des réfugiés et des apatrides relevant du ministère des Affaires étrangères et de la coopération et au lancement de l'opération exceptionnelle de régularisation des étrangers au Maroc.

Le bureau des réfugiés et des apatrides, sis rue Oujda au quartier Hassan à Rabat, s'attèle en coordination avec la représentation du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) à Rabat, à l'examen des demandes d'asile selon une démarche qui donne la priorité aux cas humains.

S'agissant de l'opération exceptionnelle de régularisation des étrangers au Maroc, le nombre des demandes ayant reçu un avis favorable dans le cadre de cette opération exceptionnelle, qui a pris fin le 31 décembre 2014, s'est élevé à 17.916, sur un total de 27.332 demandes, soit un taux de satisfaction de 65pc, avait indiqué février dernier le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Cherki Drais qui s'exprimant lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan quasi-définitif de cette opération exceptionnelle. D'après le ministre, les demandes présentées par les femmes et les enfants, de l'ordre de 10.178, ont été acceptées à raison de 100pc, ajoutant que cette opération, lancée officiellement en novembre 2013, a bénéficié à des ressortissants issus de 116 nationalités, à leur tête les Sénégalais (6600), suivis des Syriens (5250), des Nigérians (2380) et des Ivoiriens (2281). La région Rabat-Salé-Zemmour-Zaër figure en tête des régions du Royaume en termes de réception de ces dossiers, avec 8198 demandes (29.99 pc), suivie du Grand Casablanca avec 6363 (23.28pc), de l'Oriental avec 2730 (9.99pc) et de Fès-Boulemane avec 2686 (9.83pc).

Le 20 juin, choisi en 2001 par l'Assemblée générale des Nations Unies pour commémorer la Journée mondiale des réfugiés, constitue aussi l'occasion de promouvoir la paix et la sécurité internationales et les moyens pacifiques pour résoudre les conflits internationaux afin d'atténuer la souffrance au quotidien de cette catégorie de la population mondiale qui ne cesse d'augmenter au fil des ans.

19 juin 2015

Source : MAP

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