Pour ce lauréat de l'Université Catholique de Louvain (Belgique), "les ressortissants marocains à l'étranger peuvent apporter beaucoup de choses à leur pays d'origine, en soutenant des initiatives à caractère social ou humanitaire, ou en apportant leur savoir-faire et leur expertise pour renforcer les dynamiques économiques, commerciales, culturelles et sociales".

Abderrachid Azdad est également conscient de la nécessité de véhiculer une image positive de son pays natal en mettant en valeur son identité plurielle et l'histoire singulière de toutes ses régions. Dans un entretien accordé à la MAP, il a souligné que "la singularité marocaine réside dans son respect de toutes les composantes culturelles et linguistiques de la société".

Après avoir obtenu son diplôme en droit public-relations internationales à l'Université Mohamed-V de Rabat en 1989, M. Azdad a atterri en Belgique pour poursuivre ses études en 3ème cycle. Bénéficiant d'un contexte belge favorable à l'action sociale, M. Azdad s'est tout de suite mis à la tâche en développant ses compétences et en acquérant les techniques de travail, de planification et de gestion des projets à caractère associatif et humanitaire.

"L'idée de mettre en place un outil permettant d'initier une action sociale en faveur des régions fragiles est née en 1994 lors du tremblement de terre qui a frappé la ville d'Al Hoceima. Mais c'est à la suite du terrible séisme de 2004 qui a secoué les régions du nord du Maroc (Al Hoceima-Nador), que l'Association de Solidarité "Molenbeek-Al Hoceima" a vu le jour à Bruxelles, portant le projet "La Caravane de l'espoir", a-t-il dit.

Depuis sa création en 2004, l'association a initié une série d'actions de solidarité, dont on cite à titre d'exemple la reconstruction de la maison d'une famille à Beni Abdellah, l'initiation de "la Caravane du Savoir" pour la distribution de cartables scolaires, la remise de 3 minibus scolaires et de 20 ordinateurs pour les écoliers dans le monde rural, l'appui matériel et logistique à un projet d'aide aux écoliers des villages ruraux d'Ait Mezdouy (Région de Targuist), et le soutien aux coopératives féminines et au Parc National d'Al Hoceima.

D'après l'expérience de terrain des membres de l'association, les zones rurales ont toujours besoin de remédier à certaines faiblesses liées notamment à l'amélioration des conditions de l'enseignement, la formation des jeunes et des femmes à la préservation et la valorisation de l'artisanat local, l'initiation et l'encouragement des activités génératrices de revenus et la mise en place d'actions de sensibilisation et d'information au sujet des initiatives à mettre en route pour le développement durable, a-t-il dit.

Interrogé sur les changements qu'a connus le Maroc au cours des dernières années, M. Azdad a souligné que des avancées significatives ont été réalisées tant sur le plan des infrastructures que sur celui des dynamiques participatives et citoyennes, notant que les grands chantiers de rénovation et de modernisation doivent s'accélérer davantage pour consolider la dimension de la création d'emploi pour les jeunes.

Par ailleurs, ajoute cet associatif de cœur, l'implication de la société civile, à titre individuel ou en réseau, dans la concertation et la participation à la gestion de la chose publique et locale reste une démarche incontournable, appelant à renforcer les pratiques de ces associations et les outiller davantage pour relever toutes les attentes en perspective.

L'acteur associatif avoue, cependant, que l'action associative et humanitaire requiert beaucoup de temps, d'énergie et de persévérance, notant que "le secret pour y parvenir est de croire vraiment en votre projet et en votre capacité à fédérer toutes les bonnes volontés. L'énergie positive que vous mettez dans votre projet est la première clé de sa réalisation".

L'action associative est un engagement citoyen et humanitaire, estime-t-il, concluant avec une citation de Gandhi "Soyez vous-même le changement que vous voulez voir dans ce monde".

Ilyas Khalafi

22 juin 2015

Source : MAP