Deux petites mains agrippées l’une à l’autre hantent Lancelot Vantuyckom. Le jeune chef des transmissions de la Godetia est poursuivi par cette image d’« un tout petit garçon accroché à sa sœur de 5 ou 6 ans par une terreur extrême ».
Le 9 juin, son bateau a croisé une nouvelle fois la détresse des migrants de la Méditerranée. En trois semaines et trois opérations, ce navire de commandement et de soutien logistique de l’armée belge a sauvé 599 migrants au sud-est des côtes siciliennes.
Le 9 juin, 253 personnes, majoritairement syriennes, parties six jours plus tôt d’Antalya en Turquie, en perdition en Méditerranée, sans eau ni nourriture, se retrouvent sur son pont arrière. Ces familles portent sur elles l’extrême douleur d’un exil qui touche les militaires. Les six années de Lancelot dans la marine, ses missions sous l’égide de l’OTAN, ne l’ont pas préparé aux scènes qu’il vit là. Ni lui, ni les 80 membres d’équipage de ce premier vaisseau belge, embarqué dans l’opération « Triton » de surveillance de la Méditerranée…Suite