Les gardes-côtes italiens ont annoncé lundi avoir coordonné en 48 heures le sauvetage de 4.400 migrants au large de la Libye, qui porteront les arrivées en Italie à un niveau record de plus de 69.000 pour les six premiers mois de l'année.
Dimanche, les gardes-côtes ont coordonné le sauvetage de 21 embarcations en difficulté, et lundi, les secours ont concerné 1.500 migrants sur huit embarcations.
Des navires italiens, mais aussi des bâtiments militaires britannique, irlandais, suédois et espagnol, ainsi que le Phoenix, affrété par les organisations humanitaires Moas et Médecins sans Frontières, ont participé aux opérations.
Le débarquement des migrants secourus dans les ports de Sicile et du sud de la péninsule portera à plus de 69.000 le nombre d'arrivées en Italie depuis le début de l'année, selon les estimations de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
C'est encore plus que le record de 63.885 arrivées enregistrées par les autorités italiennes pendant les six premiers mois de 2014.
Parallèlement à ce flux, les arrivées ont explosé en Grèce: plus de 80.000 depuis le début de l'année, dont les trois-quarts par la mer.
Et malgré la mobilisation des secours, le voyage reste risqué: au moins 1.800 migrants sont morts ou ont disparu entre la Libye et l'Italie cette année, ainsi que 27 autres au large de la Grèce.
A la demande du chef du gouvernement italien Matteo Renzi, la marine italienne a d'ailleurs entamé lundi les opérations de récupération des corps autour de l'épave du chalutier dont le naufrage avait tué 800 migrants dans la nuit du 18 au 19 avril.
Des nombreux corps reposent toujours dans et autour de l'épave, repérée à 85 milles des côtes libyenne et 380 de profondeur.
"Nous irons récupérer ce bateau, nous le porterons à la surface et nous donnerons une sépulture à ces hommes et à ces femmes, à ces soeurs et à ces frères", avait répété M. Renzi fin mai, estimant qu'on ne pouvait pas "enfouir sa propre conscience à 387 mètres de profondeur".
Après ce drame, l'Union européenne a renforcé son opération Triton en Méditerranée, qui dispose désormais de moyens et de compétences comparables à l'opération Mare Nostrum menée par l'Italie entre l'automne 2013 et l'automne 2014.
La pression migratoire met cependant M. Renzi en difficulté face à des régions qui refusent d'héberger plus de migrants, et face à ses partenaires européens qui peinent à s'accorder sur un mécanisme de solidarité et accusent l'Italie de laisser les migrants poursuivre trop facilement leur voyage vers les pays du nord.
Selon des organisations humanitaires, au moins la moitié des migrants débarquant en Italie sont des demandeurs d'asile légitime, ayant fui la guerre en Syrie ou la répression en Erythrée.
29 juin 2015
Source : AFP