L'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), qui regroupe dix pays, a créé jeudi un fonds pour partager les coûts d'accueil de victimes de trafic d'êtres humains, après la réticence de certains pays de la région à accueillir récemment des migrants.
En mai, la Thaïlande avait pris des mesures drastiques pour lutter contre les réseaux lucratifs de trafiquants abandonnant leurs embarcations transportant des migrants fuyant leur pays, ce qui avait provoqué une crise régionale avec l'afflux de plus de 3.500 Bangladais et musulmans Rohingyas de Birmanie, en Malaisie et en Indonésie.
Les dix pays de l'ASEAN -- Malaisie, Thaïlande, Singapour, Vietnam, Indonésie, Philippines, Laos, Cambodge, Birmanie et le sultanat de Brunei-- ainsi que des organisations internationales vont apporter leurs contributions à ce fonds qui sera géré par le secrétariat de l'association à Jakarta, en Indonésie, a déclaré à des journalistes le ministre malaisien de l'Intérieur, Zahid Hamidi, à l'issue d'une rencontre en Malaisie.
Ce fonds vise à "soutenir les efforts humanitaires et de secours pour faire face aux mouvements illégaux de personnes en Asie du Sud-Est", a indiqué l'association dans un communiqué.
Des représentants du Département d'Etat américain et de l'Agence des réfugiés de l'ONU ont participé à cette réunion à huis clos.
La Malaisie a proposé que chaque Etat membre de l'ASEAN verse au fonds une première contribution de 100.000 dollars (90.000 euros), a ajouté le ministre, précisant que Singapour avait promis 200.000 dollars (180.000 euros).
Au début de la crise des migrants en Asie du Sud-Est, l'Indonésie et la Malaisie étaient réticentes à laisser des boat people accoster sur leurs rives, avant de céder sous la pression internationale.
Ces deux pays ont depuis accueilli la majorité des victimes, dont certaines ont passé des mois entassées sur des embarcations.
2 juil 2015
Source : AFP