Le "défi migratoire" a dominé, lundi, la première visite à Madrid de la présidente suisse, Simonetta Sommaruga, durant laquelle les deux pays ont plaidé pour une politique européenne solidaire à l'égard des migrants.
En concluant ses entretiens avec les responsables espagnols, Mme Sommaruga a affirmé que les problèmes migratoires actuels ne peuvent pas trouver de solutions à l'échelon national et que "l'Europe se doit de réagir à ce défi par une politique coordonnée et solidaire".
Lors d'une entrevue avec le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, la présidente suisse a exposé les défis actuels des relations de son pays avec l'UE et l'état des consultations avec Bruxelles suite au référendum anti-immigration du 9 février 2014.
"Le gouvernement suisse veille à gérer la problématique migratoire de manière autonome, tout en préservant la voie bilatérale qui est le fondement des relations avec l'UE", a indiqué Mme Sommaruga, cité dans un communiqué.
L'accent a été également mis sur les moyens de promouvoir la coopération bilatérale dans le cadre des accords de Schengen et Dublin relatifs à la politique de migration et d'asile. Les discussions ont en outre porté sur "les mesures prises de part et d'autre pour la lutte contre le terrorisme et contre les personnes rentrant en Europe après avoir participé à des combats à l'étranger", ajoute-t-on de même source.
Les relations entre Berne et Bruxelles se sont dégradées depuis l'adoption en 2014 de "l'initiative contre l'immigration de masse" qui exige la réintroduction d'un système de contingents annuels d'étrangers, jugé contraire au principe de libre-circulation de l'UE.
La Suisse avait par la suite demandé sans succès à la Commission européenne la renégociation de l'accord sur la libre-circulation conclu en 2001, mais l'exécutif européen a sèchement réitéré que le principe de circulation des personnes n'était pas négociable.
Le pays helvétique compte un peu plus de huit millions d'habitants, dont quelque deux millions d'étrangers, en hausse annuellement de plus de 3 pc, d'après l'Office fédéral des migrations. La plupart des ressortissants étrangers, soit les deux tiers, sont originaires des Etats voisins membres de l'Union européenne.
07 juil. 2015
Source : MAP