jeudi 4 juillet 2024 02:17

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Le ministre de l’Immigration du Canada : « L’intégration des Maghrébins passe par la flexibilité »

Pour Chris Alexander, ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, le  Canada est un état moderne, ouvert sur le monde et fier de sa diversité, laquelle se présente désormais comme une tendance forte de l’évolution démographique de ce pays.

En effet, et dans le cas du Québec, les contacts interculturels au sein de la population ont augmenté . Ce contexte ne doit toutefois pas faire oublier l’existence de certains problèmes, notamment l’exclusion fondée sur l’origine ethnique ou la religion. Pourtant, ces problèmes ne résultent pas seulement de comportements discriminatoires et peuvent s’expliquer de multiples façons. Il n’en reste pas moins que des actions concrètes sont nécessaires pour les atténuer.

Pour le responsable fédéral, le Canada est l’un des pays les plus ouverts et généreux du monde envers les nouveaux arrivants. « Nous affichons également le plus haut pourcentage d’immigrants qui viennent de différentes communautés culturelles, de plusieurs horizons, avec des expériences professionnelles variées et décidés à s’intégrer dans la société canadienne. Un résultat dont nous sommes fiers et qui témoigne bien de notre ouverture traditionnelle aux contributions des nouveaux arrivants, qui nous aident à bâtir notre pays» a-t-il souligné. Et d’ajouter : «la notion de flexibilité occupe une place privilégiée pour l’intégration du nouvel arrivant en vue de s’ajuster à des cultures nouvelles, minimiser les conflits qui résultent de la confrontation de cultures et de religions, rechercher des solutions à la coexistence de populations d’origines différentes et permettre le dialogue, le partage d’expériences et le travail en commun».

Bien entendu, les propos du ministre s’inscrivent dans un registre politique qui compte ses acquis et ses requis. La politique migratoire du gouvernement conservateur est loin d’être jugée avec la même passion de la part de l’opposition qui fustige notamment la baisse notable d’immigrants reçus. En effet, avec la mise en place d’une politique d’immigration beaucoup plus contraignante, aussi bien le NPD que le Parti Libéral craignent que l’immigration francophone ne fasse les frais de ce tour de vice. Entretien.

Q: Pourriez-vous nous éclairer  sur cette question de partage des responsabilités entre le Canada et le Québec en matière d’immigration ?

Chris Alexander:

L’immigration est en effet une responsabilité partagée entre le Canada et le Québec. Cet accord balise le partage des attributions liées à l’immigration entre le gouvernement fédéral et cette province. On associe alors l’immigration à quatre objectifs interdépendants : Le redressement démographique, la prospérité économique, la pérennité du Français et l’ouverture sur le monde.

Q: Il semble qu’au Québec le taux de chômage chez les immigrants est de deux à trois plus élevés que chez les natifs. Y aurait- t- il une incompatibilité entre politique d’immigration et politique d’emploi?

Chris Alexander

Le gouvernement fédéral fera en sorte que les immigrés nouvellement arrivés ou établis depuis longtemps, puissent s’épanouir pleinement et contribuer à l’avancement de la société dans toutes les sphères d’activité. Nous proposons des moyens d’action novateurs, biens ciblés et adaptés aux réalités d’aujourd’hui afin de favoriser une intégration harmonieuse des nouveaux arrivants et d’assurer la pleine participation des immigrés de communautés culturelles au devenir du Canada.

Q: Concernant les nouveaux arrivants d’origine maghrébine, où l’on enregistre un taux de chômage particulièrement élevé, ne serait-il pas commode de rattacher une cellule d’orientation professionnelle aux candidats à l’immigration vers le Canada ?

Chris Alexander

On veut absolument raccourcir le chemin vers le travail pour les immigrants du Maghreb. Nous travaillons sur trois voies: premièrement, leur fournir les informations concernant leur champ de compétence et leur expliquer clairement ce qu’il faudrait faire pour travailler. Et nous exigeons d’analyser leurs compétences professionnelles au début du processus de l’immigration pour pouvoir les orienter.

Q: Que peut-on dire à ces immigrants qui ont été choisis pour leur fort potentiel d’intégration, qui souvent ont abandonné une situation correcte dans leur pays d’origine et qui se retrouvent, ici, sans emploi ?

Chris Alexander

Il ne faut pas lâcher prise… Plusieurs se retrouvent sans emploi. Il faut alors considérer d’autres domaines car notre économie est en pleine effervescence mais en pleine transformation aussi. Il y a certains domaines qui connaissent de vraies pénuries d’emploi. De plus, il faut s’orienter à l’échelle du pays; Comme canadien, on a le droit de s’installer partout à travers le pays.

Q: Quel est, selon vous, le rôle que joue la société civile et les services gouvernementaux pour permettre aux immigrés de s’approprier les valeurs et le mode de vie de la société d’accueil canadienne ?

Chris Alexander

L’accueil et l’intégration réussie des nouveaux arrivants et immigrés sont des responsabilités que nous devons tous partager. Nous essayons d’offrir aux immigrants au Canada et au Québec des programmes d’orientation et d’intégration. D’ailleurs, les programmes sont livrés par le gouvernement du Québec sur le territoire du Québec et nous travaillons tous ensemble pour trouver les meilleurs façons pour relever les défis auxquels les immigrés font face.

Q: Vous n’êtes pas sans savoir que l’accès rapide et continu à l’emploi est essentiel à l’intégration des nouveaux arrivants. À votre avis, quelles sont les mesures qui peuvent aider ces nouveaux arrivants à entrer plus rapidement sur le marché du travail canadien?

Chris Alexander

Le gouvernement fédéral est conscient de cette vérité. Des progrès majeurs ont été accomplis afin d’aider les nouveaux arrivants à entrer plus rapidement sur le marché du travail canadien. En plus, c’est toute une question de flexibilité. Nous voulons que les compagnies et les employeurs ne fassent pas preuve de complaisance, mais ils doivent faire preuve de flexibilité.

Q: Quelles seraient les mesures établies par votre gouvernement contre la montée de la xénophobie et pour défendre les citoyens canadiens issus des minorités?

Chris Alexander

De prime abord, je dois rendre hommage aux générations d’immigrants dont le rôle a été si important pour façonner notre grand pays. La xénophobie n’est pas un mot que je rencontre souvent au Canada .Le Canada est un pays de diversité et avec énormément de potentiel. Deux langues dynamiques et des populations qui se comprennent, qui se respectent, avec un état de droit, une démocratie, une économie de marché de plus haut niveau. Il faut savoir que notre avenir dépend de l’immigration. D’ailleurs, les vagues successives de l’immigration ont bâti le Canada.

Q: Concernant les réfugiés politiques ou autres, ne serait-il pas intéressant de les accueillir dans le territoire qui tiendrait compte de leur spécificité linguistique?

Chris Alexander

Le Canada est reconnu partout dans le monde comme un chef de file en matière de protection des personnes qui ont besoin d’asile. Tendre la main à ceux et à celles qui ont besoin d’aide… peu importe leur capacité linguistique: on veut les appuyer.

Q: Dans le discours du Trône, de nouvelles mesures ont été annoncées en vue de mieux protéger les droits des passagers aériens, des utilisateurs de téléphone cellulaire et des abonnés au câble. Pourriez-vous nous éclairer sur ces mesures?

Chris Alexander

La chose la plus importante, c’est de protéger l’intérêt des consommateurs et de leur donner des pouvoirs. On promet de s’attaquer, par exemple, aux frais de téléphonie sans fil, trop élevés au Canada et on veut que les gens sélectionnent les chaines qu’ils veulent. Nous avons aussi des mesures qui ont un rapport avec le secteur financier. Car le Canada est le chef de file dans le domaine de la libéralisation des marchés. Il est le leader à l’échelle mondiale sur les questions économiques. Dans ce volet, je mentionnerai l’accès au marché et on va continuer à élargir nos possibilités avec l’Amérique latine.

Concernant les transports aériens, nous continuons à favoriser la sécurité de l’aviation civile. Nous voulons bien favoriser le développement et la floraison de notre aérospatiale. Et dans le cadre de l’immigration et la citoyenneté, il y aura des mesures pour que la violence contre les femmes ne soit pas présente dans nos courants d’immigration. En plus, favoriser aussi le Canada comme destination pour les touristes et les étudiants.

Source : voixdailleurs

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