Cette réunion tenue à l'initiative de l'ambassadeur, chef de la mission du Maroc auprès de l'Union européenne (UE), Menouar Alem, a été l'occasion d'un échange de vues sur les différents aspects de la coopération entre l'UE et l'Afrique dans le domaine de la migration et les défis auxquels fait face le continent africain eu égard au contexte actuel.

Intervenant à l'ouverture de cette réunion, M. Alem a mis en exergue la nouvelle politique migratoire initiée par SM le Roi Mohammed VI, qui prend en compte la dignité humaine et revêt un caractère multidimensionnel.
L'ambassadeur a également rappelé que le Maroc, sous l'égide du Souverain, a lancé aux Nations Unies l'Alliance africaine sur la migration et le Développement, une initiative qui se veut en premier ordre une vision africaine basée sur une approche commune de la migration et sur des principes humanitaires. Cette action, a-t-il dit, inscrit la coresponsabilité au cœur de son action et entend être un cadre fédérateur des initiatives existantes.

Au sujet du sommet de la Valette, M. Alem a indiqué qu'il devrait être l'occasion de faire de la question migratoire "une opportunité plutôt qu'un fardeau" pour tous les pays qu'ils soient d'origine, de transit ou de destination finale.

Ce sommet devrait également plancher sur les causes profondes de cette problématique et les nécessaires réponses politiques, économiques, financières et opérationnelles qu'elle appelle. Il doit aussi constituer une occasion pour insister sur la protection de la communauté africaine installée légalement en Europe, victime aujourd'hui de phénomènes de rejets encouragés par des discours politiques xénophobes et réducteurs, a-t-il souligné.

Evoquant la migration clandestine, M. Alem a affirmé qu'elle ne doit pas être traitée de manière différenciée par l'Union Européenne.

En se focalisant sur l'Afrique, l'UE oublie de mentionner qu'il y a également une immigration clandestine qui vient de l'Est de l'Europe et de l'Ouest et d'Amérique Latine, a-t-il ajouté.

L'ambassadeur a indiqué que le continent africain a mis en œuvre ses engagements et pris ses responsabilités dans la question migratoire qui ne doit pas être appréhendée sous le seul prisme sécuritaire.
Il a rappelé que plusieurs initiatives ont été lancées, dont le processus de Rabat qui regroupe plus d'une cinquantaine de pays africains et européens ainsi que la Commission européenne et la CEDEAO.

Ce processus, a-t-il expliqué, appelle à une gestion cohérente et efficace des flux migratoires, à privilégier la dimension humanitaire et à instaurer un dialogue politique permanent entre les différents acteurs et parties prenantes.

Plusieurs ambassadeurs ont, ensuite, pris la parole pour saluer le rôle joué par le Maroc sur la scène africaine et l'engagement personnel de SM le Roi dans la défense des questions vitales du continent.

Ils ont mis en exergue le combat que le Souverain mène avec ténacité et détermination pour le développement du continent, se félicitant de la stratégie mise en œuvre par le Maroc en matière de politique migratoire qui prône une approche humaniste et globale.

Dans une déclaration à la MAP à l'issue de cette rencontre, M. Charles Borromée Todjinou, ambassadeur de la république du Bénin à Bruxelles a souligné le rôle du Maroc dans la défense des causes du continent.

Le Maroc joue un excellent rôle de leadership notamment dans la question migratoire, a-t-il dit.

Se trouvant lui-même dans une position géographique stratégique entre l'Afrique et l'Europe, le Maroc a une vision marquée par un fort souci de protection des personnes et par le respect de la dignité humaine, a ajouté le diplomate béninois.

Le Processus euro-africain sur la migration et le développement dit "Processus de Rabat" rassemble 57 pays d'origine, de transit et de destination.

Il a été lancé à l'occasion de la conférence ministérielle euro-africaine sur les migrations et le développement tenue en juillet 2006 dans la capitale du Royaume dans le but de créer un cadre de dialogue et de concertation au sein duquel sont mises en oeuvre des initiatives concrètes et opérationnelles en matière de migration.

Avant le sommet de la Valette, une réunion préparatoire des hauts fonctionnaires aura lieu le 11 septembre à Bruxelles pour préparer l'ébauche d'une déclaration commune qui sera soumise au sommet.

04 sept. 2015

Source : MAP