Il faut arrêter de soutenir à tout prix que l'immigration est utile pour les pays d’accueil : non parce que ce serait faux, mais parce que ce n'est pas ce qui motive les migrations en France, qui n'épousent plus désormais les besoins économiques du pays.
L’Europe a désespérément besoin de jeunes immigrés pour combler les offres d’emplois non satisfaites dans certains secteurs, peupler les zones rurales désertées et remédier au déséquilibre des systèmes d’assurance publics, menacés par le tassement vers la hauteur de la pyramide des âges. C’est ce que soutenait une tribune de six chercheurs européens parue fin août dans le quotidien britannique The Guardian, mettant ce besoin en regard de la réticence des Etats européens à accueillir les vagues récentes de migrants, mis sur les routes de l’exil par la déstabilisation d’une partie du Moyen-Orient, en particulier par la guerre civile syrienne.
Quelques mois plus tôt, Roberto Savio, fondateur de l’agence de presse Inter Press Service, affirmait que l’Europe devait accueillir 10 millions d’immigrés sur son sol dans les prochaines années ou se résigner à mourir de manque de compétitivité à cause d’une population vieillissante. Il rappelait en quelques statistiques et remarques la situation actuelle et les prévisions pour l’avenir: alors qu’en 1960, on comptait en moyenne trois jeunes âgés de 0 à 14 ans pour une personne âgée (65 ans et plus), les projections de l’agence statistique de l’Union européenne Eurostat montrent que la proportion serait plutôt de deux personnes âgées pour un jeune en 2060. En Allemagne, pays où Michel Houellebecq est devenu un auteur culte pour son pessimisme et son nihilisme absolus, près d’un quart des hommes estiment que le nombre idéal d’enfants est de... Suite