La crise liée à l'afflux de migrants en Europe est le début d'un "exode" qui risque de durer des années, a averti lundi le président du Conseil européen Donald Tusk.
"La vague actuelle d'émigration n'est pas un incident ponctuel mais le commencement d'un véritable exode, ce qui signifie que nous devrons traiter de ce problème pendant bien des années à venir", a expliqué M. Tusk dans un discours devant le Bruegel Institute, un centre de recherches européen à Bruxelles.
"Il est donc très important d'apprendre comment vivre avec elle (la crise) sans s'accuser les uns les autres", a plaidé le président du Conseil.
Les dirigeants européens s'efforcent de trouver les moyens de faire face à la pire crise d'arrivée de centaines de milliers de réfugiés sur le Vieux continent depuis 1945.
Prônant le pragmatisme, M. Tusk a appelé les 28 Etats membres à surmonter leurs profondes divergences face à l'afflux de migrants qui ne tarit pas.
"Et il ne faut pas avoir honte de nos émotions," a-t-il estimé, une allusion aux images terribles du corps du petit garçon syrien noyé échoué sur une plage turque qui ont choqué la planète.
"La compassion est l'une des bases de la solidarité, mais afin de pouvoir aider les autres il faut que nous soyons nous-mêmes en même temps pragmatiques", a assuré Donald Tusk.
De son côté, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, en visite à Bruxelles, a prévenu que des milliers de nouveaux réfugiés syriens viendraient frapper aux portes de l'Europe si la communauté internationale ne règlait pas le conflit en Syrie et abandonnait la population aux mains du groupe Etat islamique.
"Il est temps de trouver une solution (...) sinon il ne restera plus de Syriens", a mis en garde M. de Mistura.
7 sept 2015
Source : AFP