Les Etats Unis sont en train d'étudier une série de mesures pour assister les pays européens à gérer la crise des réfugiés déplacés par la guerre, notamment en Syrie, a annoncé mardi la Maison Blanche.
"Il semble que la situation devient de plus en plus intenable. C'est pour cette raison que les Etats-Unis étudient la possibilité de prendre des mesures supplémentaires afin d'assister les pays les plus durement touchés par la crise des réfugiés", a indiqué le porte-parole de la présidence américaine Josh Earnest, sans donner des précisions sur la nature de ces mesures.
M. Earnest, qui s'exprimait lors du point de presse quotidien, a, par ailleurs, déclaré qu'il n'est au courant d'aucun changement de politique pour accueillir davantage de réfugiés syriens aux Etats-Unis, relevant que Washington est en contact régulier avec un nombre de pays au Moyen-Orient et en Europe qui ont été touchés par les flux de réfugiés.
Il a également fait savoir que les Etats-Unis contribuent à la résolution de la crise actuelle par le biais d'autres moyens, rappelant que son pays a fourni aux Syriens une aide humanitaire de quatre milliards de dollars depuis 2011.
Des personnalités, dont des congressmen, d'anciens responsables US et candidats à la présidentielle 2016 ont exhorté l'administration Obama à faire davantage pour résoudre la crise des réfugiés, à l'instar des pays européens.
UE : Merkel veut des quotas de répartition de migrants non-plafonnés
La proposition attendue de la Commission européenne de répartir 120.000 migrants en Europe n'est qu'un "premier pas", a estimé mardi à Berlin la chancelière allemande Angela Merkel, en appelant ses partenaires de l'UE à accepter un système de quotas sans plafond.
"Nous saluons la proposition de Jean-Claude Juncker comme un premier pas important", a dit Mme Merkel lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre suédois Stefan Löfven à Berlin.
"Mais il reste un pas à faire (...) nous avons besoin au final d'un système ouvert de quotas pour la répartition obligatoire des personnes qui ont un droit à l'asile", a-t-elle ajouté, jugeant que plafonner artificiellement le nombre de migrants n'avaient aucun sens.
"Le nombre des réfugiés (arrivant sur le continent) ne peut être déterminé en Suède ou en Allemagne, il est le résultat de circonstances" dans le monde, a-t-elle dit, alors que le flux actuel de migrants fuyant l'Afrique ou le Moyen-Orient ne donne aucun signe de tarissement.
M. Juncker souhaiterait lui aussi parvenir à un mécanisme de répartition "contraignant et permanent" dans les prochains mois, qui permettrait de repartir les réfugiés automatiquement au lieu de devoir négocier avec les Etat membres au cas par cas, mais cette option est loin de faire l'unanimité.
En attendant, il doit présenter mercredi devant le Parlement européen les détails d'une première proposition, dont les grandes lignes sont déjà connues.
Il va proposer aux Etats membres de l'UE d'accueillir via un système de quotas 120.000 migrants se trouvant actuellement en Italie, en Grèce et en Hongrie, pour tenter de répondre à l'afflux de réfugiés qui fuient notamment la Syrie.
Mais le principe même de quotas suscite de fortes réticences, en Grande-Bretagne et en Europe de l'Est notamment.
"Il nous faut une politique d'asile différente" car le "système actuel ne fonctionne plus", a estimé la chancelière allemande, tout en reconnaissant que "nous en sommes loin" au vu des divergences entre Etats de l'UE. Le système actuel prévoit en principe que les réfugiés doivent déposer leur demande d'asile dans le premier de l'UE où ils sont entrés. L'Allemagne y a fait une entorse le week-end dernier en acceptant des milliers d'entre eux bloqués en Hongrie.
Mme Merkel s'est dite optimiste à moyen terme sur les chances de parvenir à surmonter les divisions entre Européens mais ce ne sera le cas "ni demain ni la semaine prochaine".
Tous les pays européens en mesure de pouvoir prendre en charge des demandeurs d'asile doivent être mis à contribution, a souligné Mme Merkel en citant notamment la République tchèque et la Bulgarie, deux pays critiques à l'égard de quotas européens.
"Se contenter de dire que (la crise migratoire) n'est pas mon affaire est quelque chose qui ne va pas", a-t-elle estimé.
Une réforme de la politique d'asile en Europe est à ses yeux une nécessité car il en va "des valeurs" de l'Europe.
8 sept 2015
Source : AFP
| 09:24 (Il y a 19 minutes) | |||
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