Les ambassadeurs et des hauts fonctionnaires des pays africains membres du processus de Rabat sur la migration ont tenu, jeudi soir à Bruxelles, une rencontre à l'initiative du Maroc, pour coordonner les vues, à la veille de leur réunion (vendredi) avec les responsables européens destinée à préparer l'ébauche d'une déclaration commune qui sera soumise au sommet de la Valette sur les questions migratoires.
Cette réunion intervient une semaine après une première rencontre tenue dans la capitale de l'Europe également à l'initiative du Maroc dans la perspective du sommet international de la Valette sur la migration (11-12 novembre).
L'accent a été mis lors de cette réunion sur les causes profondes de la migration et ses conséquences tant sur les pays d'origine, de transit et d'accueil ainsi que sur les différents aspects de la coopération entre l'UE et l'Afrique dans le domaine de la migration.
Intervenant à cette occasion, le directeur général des relations bilatérales au ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, et chef de la délégation marocaine à cette réunion, Nabil Dghoughi, a indiqué que cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la politique africaine menée par le Royaume du Maroc sous la conduite active de SM le Roi Mohammed VI dans l'objectif de promouvoir une coopération Sud-Sud de nouvelle génération avec les pays africains.
Cette réunion vise à dégager une position commue des membres africains du processus de Rabat sur la migration et développement en perspective du sommet de la Valette, a-t-il dit, tout en soulignant la nécessaire d'appropriation par tous les pays du continent de ce processus qui a été lancé en juillet 2006 dans le but de créer un cadre de dialogue et de concertation au sein duquel sont mises en oeuvre des initiatives concrètes et opérationnelles en matière de migration.
M. Dghoughi a également insisté sur la nécessité d'adopter une approche migratoire multidimensionnelle, globale et équilibrée qui ne se focalise pas uniquement sur la dimension sécuritaire mais qui intègre aussi les questions du développement, de mobilité et d'intégration.
Il a mis aussi l'accent sur l'importance d'une gouvernance équilibrée et équitable de la question migratoire et d'une gestion de plus en plus articulée suivant le principe 'responsabilité et solidarité de tous''.
Evoquant l'importance du soutien européen, M. Dghoughi a relevé que l'aide de 1,8 milliard d'euros annoncée par la Commission européenne pour réduire les flux migratoires en provenance de l'Afrique, doit financer tous les segments liés à l'immigration.
Il s'agit de financier notamment des programmes de réinsertion des migrants qui retournent dans leurs pays, de développer des initiatives économiques dans les régions à fort potentiel migratoire et des actions de la lutte contre les réseaux de traite humaine, a-t-il expliqué.
Le processus de Rabat sur la migration et développement regroupe 57 pays africains et européens ainsi que la Commission européenne et la CEDEAO.
Ce processus, lancé à l'occasion de la conférence ministérielle euro-africaine sur les migrations et le développement tenue en juillet 2006 à Rabat, appelle à une gestion cohérente et efficace des flux migratoires, à privilégier la dimension humanitaire et à instaurer un dialogue politique permanent entre les différents acteurs et parties prenantes.
10 sept. 2015
Source : MAP