FRONTEX, l'agence européenne chargée de toutes les frontières extérieures de l'Union européenne (UE) comptabilise plus de 500.000 arrivées dans l'UE de janvier à août, contre 280.000 pour tout 2014, mais a pu compter deux fois les mêmes (en Grèce depuis la Turquie et en Hongrie depuis la Serbie).
106.000 migrants ont été secourus en Méditerranée centrale sur les huit premiers mois de l'année (6% de moins que sur la même période en 2014).
Parmi les migrants arrivés dans l'UE, une très grande majorité ont traversé la Méditerannée: Ils sont 411.567 selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), dont 121.500 en Italie et 288.020 en Grèce. Ils sont un peu plus nombreux selon l'Organisation internationale des migrations (OIM): 464.876, dont 121.619 vers l'Italie, 340.991 vers la Grèce, 2.166 vers l'Espagne et 100 vers Malte.
Selon des données de l'OIM datant du 14 septembre, 2.812 personnes étaient mortes en tentant la traversée. Selon le HCR, doté de correspondants de terrain, ce nombre s'établit à 2.900 morts ou disparus.
D'OU VIENNENT-ILS?
Principalement de Syrie où la guerre civile a fait depuis mars 2011 plus de 250.000 morts et forcé plus de la moitié de la population à fuir, avec huit millions de déplacés dans le pays et quatre millions de réfugiés dans les pays limitrophes (Turquie, Liban, Jordanie) dont un nombre croissant cherche à gagner l'Europe occidentale.
Selon Frontex, les Syriens constituent près des trois quarts des arrivées dans les îles grecques venant de Turquie sur les huit premiers mois de l'année.
En Italie, où le nombre d'arrivées en août (13.000) était diminué de moitié sur un an, la plupart des migrants viennent d'Erythrée et de pays d'Afrique sub-saharienne, passant par la Libye. Un nombre croissant vient de Turquie.
Selon le HCR, 50% du total des arrivées via la Méditerranée sont des Syriens, 13% des Afghans et 8% des Eryhtréens. Pour la Grèce, les Syriens représentent 70% des arrivées et les Afghans 19%.
OU VONT-ILS?
Surtout en Allemagne, qui attend cette année entre 800.000 et un million de demandeurs d'asile, un record en Europe.
Principale porte d'entrée, Munich a accueilli durant la première quinzaine de septembre 63.000 réfugiés. Le flux s'est ralenti (2.000 entrées en Bavière lundi) avec le rétablissement des contrôles aux frontières par l'Allemagne.
Des centaines de migrants étaient bloqués mardi en Serbie à la frontière hongroise, fermée par Budapest. Plus en amont, en Grèce, l'île de Lesbos a reçu la semaine dernière quelque 22.500 réfugiés et migrants, le quart de sa population.
QUELLE CLEF DE REPARTITION ENVISAGEE DANS L'UE?
La Commission européenne a proposé des quotas contraignants pour relocaliser 160.000 réfugiés se trouvant en Hongrie, Grèce et Italie.
Les ministres de l'Intérieur de l'UE sont restés divisés lundi sur la répartition de 120.000 réfugiés sur deux ans, tout en validant un accord de juillet pour en accueillir 40.000 autres (même s'ils n'ont pour l'heure fixé la destination précise dans l'UE que de 32.256 d'entre eux).
Selon les quotas proposés par la Commission pour 120.000 réfugiés, l'Allemagne en accueillera 31.443, la France 24.031 et l'Espagne 14.931.
De son côté, la Grande-Bretagne a annoncé son intention d'accueillir 20.000 réfugiés syriens sur cinq ans.
15 sept. 2015
Source : AFP