Les monarchies pétrolières du Golfe, mises en cause pour ne pas accueillir assez de réfugiés, ont appelé mardi "la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour aider les réfugiés syriens", qui ont déferlé sur l'Europe.
Cet appel a été lancé à l'issue d'une réunion à Ryad des ministres des Affaires étrangères des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui a également porté sur l'Iran et la lutte contre le groupe extrémiste Etat islamique (EI) notamment.
Face à leurs détracteurs qui les critiquent pour n'avoir pas ouvert leurs frontières à ces réfugiés, les riches monarchies pétrolières --non signataires de la convention de l'ONU sur les réfugiés-- affirment accueillir "des frères syriens, qui sont traités comme des résidents et bénéficient de la gratuité de la santé et de l'éducation ainsi que du droit au travail", selon le communiqué publié au terme de la réunion.
En outre, les ministres rappellent que leurs pays avaient apporté une aide financière et humanitaire "en coordination avec les gouvernements des pays d'accueil ou des ONG" à des centaines de milliers de Syriens, réfugiés au Liban et en Jordanie notamment.
Ils ont d'autre part prôné "un règlement politique à la crise syrienne, fondé sur la déclaration de Genève I de juin 2012", prévoyant un gouvernement de transition avec de pleines prérogatives et "sans ingérences étrangères" et "avec le départ de tous les combattants étrangers de Syrie", lit-on dans le communiqué.
L'actuelle crise migratoire, la plus grave pour l'Europe depuis 1945, a vu plus de 500.000 personnes traverser les frontières extérieures de l'Union européenne entre janvier et août de cette année, contre 280.000 pour l'ensemble de 2014, a annoncé mardi l'agence européenne Frontex.
Elles viennent principalement de Syrie où la guerre civile a fait depuis mars 2011 plus de 250.000 morts et forcé plus de la moitié de la population à fuir, avec huit millions de déplacés dans le pays et quatre millions de réfugiés dans les pays limitrophes (Turquie, Liban, Jordanie) dont un nombre croissant cherche à gagner l'Europe occidentale.
'Ingérences répétées' de l'Iran
Au cours de leur réunion, les monarchies du Golfe ont d'autre part affirmé qu'elles "maintenaient leur participation à la coalition internationale", en guerre contre cette organisation jihadiste qui sévit en Syrie et en Irak et qui a frappé aussi en Arabie saoudite et au Koweït, selon le communiqué.
Elles ont par ailleurs accusé l'Iran "d'ingérences répétées dans les affaires internes" de leurs pays, et de chercher à attiser les tensions confessionnelles dans la région, dénonçant "une grave menace pour la sécurité et la paix régionales".
Quant à la guerre au Yémen, où elles soutiennent l'offensive du gouvernement pour reprendre Sanaa aux rebelles Houthis, les monarchies du Golfe ont souligné "leur détermination" à rétablir l'autorité du président Abd Rabbo Mansour Hadi, poussé à l'exil par les rebelles qui ont conquis de vastes pans du territoire depuis un an.
D'autre part, le CCG a dénoncé "les agressions répétées des responsables et des colons israéliens contre la mosquée Al-Aqsa", à Jérusalem-Est, et invité la communauté internationale à intervenir pour "protéger le peuple palestinien et les lieux saints" de Jérusalem.
Palestiniens et policiers israéliens se sont de nouveau affrontés mardi sur et autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, au troisième et dernier jour du Nouvel an juif, malgré les appels internationaux au calme.
Les monarchies du Golfe ont également salué la récente résolution de l'ONU autorisant la levée du drapeau palestinien dans les bâtiments onusiens, "une victoire" des Palestiniens pour "la reconnaissance de leur Etat" selon le communiqué publié à Ryad.
15 sept. 2015
Source : AFP