La cour d'appel fédérale du Canada a confirmé mardi l'autorisation du port du niqab (voile intégral) lors des cérémonies de citoyenneté, déboutant le gouvernement qui jugeait que les futurs Canadiens devaient prêter allégeance le visage découvert.
Le Premier ministre conservateur Stephen Harper avait qualifié de "pas acceptable" le jugement rendu en février dernier par un tribunal de première instance autorisant Zunera Ishaq, une résidente de Toronto, à devenir Canadienne en portant le niqab.
"L'appel a été rejeté avec dépens", a indiqué à l'AFP une porte-parole de la cour d'appel, notant que les trois juges avaient "mentionné" l'urgence à mettre en oeuvre cette décision pour permettre à Mme Ishaq de devenir Canadienne avant les élections législatives du 19 octobre, afin qu'elle puisse voter.
Originaire du Pakistan, elle était arrivée au Canada en 2008 et avait réussi son examen pour obtenir la citoyenneté en 2013.
Elle s'est cependant abstenue de participer à une dernière étape, la cérémonie officielle au cours de laquelle les aspirants prêtent ensemble serment au Canada, à la reine Elizabeth --chef d'Etat en titre--, ainsi qu'à ses héritiers, car elle ne voulait pas le faire à visage couvert.
La cour de première instance avait estimé que cette interdiction, imposée depuis 2011, contrevenait aux croyances religieuses de Mme Ishaq, protégées par la Charte canadienne des droits et libertés.
Le gouvernement conservateur n'avait pas encore réagi à ce jugement mardi. Il peut encore porter l'affaire devant la Cour suprême, plus haut tribunal du pays.
État forgé par des vagues d'immigration successives, le Canada est pionnier dans le multiculturalisme, ce qui explique par exemple que les gendarmes de la police montée de religion sikh sont autorisés à porter leur poignard et turban traditionnels quand ils portent leur uniforme.
15 sept. 2015
Source : AFP