samedi 23 novembre 2024 20:44

La France "n'hésitera pas" à rétablir temporairement les contrôles aux frontières

La France n'"hésitera pas" à rétablir temporairement les contrôles aux frontières, comme elle l'a déjà fait à la frontière franco-italienne et comme vient de le faire l'Allemagne, "si nécessaire dans les prochains jours ou prochaines semaines", a affirmé mercredi le Premier ministre Manuel Valls.

"Nous avons déjà rétabli ce printemps des contrôles temporaires à cette frontière (franco-italienne). Et nous n'hésiterons pas à le faire de nouveau comme les règles de Schengen le permettent à chaque fois que les circonstances l'imposent, si c'est nécessaire dans les prochains jours ou prochaines semaines", a déclaré le chef du gouvernement socialiste.

M. Valls, qui s'exprimait devant les députés lors d'un débat sur l'accueil des migrants et des réfugiés, a de nouveau plaidé pour une meilleure coopération européenne, avec la répartition des demandeurs d'asile entre les pays et des frontières extérieures de l'Union européenne qui soient "tenues".
Il a défendu un "renforcement" de Schengen, l'espace de libre circulation des biens et des personnes de l'UE. "Schengen, c'est la libre circulation des personnes. Il s'agit d'un élément de notre identité, et de notre sécurité. Mais Schengen, c'est aussi le contrôle des frontières externes, sinon, cela ne marche pas", a-t-il dit.

La France, qui s'est engagée à ouvrir ses portes à 24.000 réfugiés sur les deux ans à venir, va débloquer au total plus de 600 millions d'euros d'ici fin 2017 pour financer leur accueil, selon l'exécutif.
Des crédits supplémentaires de 279 millions d'euros vont être débloqués d'ici à la fin 2016 "au titre du premier accueil, de l'hébergement d'urgence, de l'aide forfaitaire aux communes", ainsi que pour renforcer les effectifs d'organismes publics chargés des réfugiés et de l'immigration et ceux de l'Education nationale, a précisé M. Valls. En 2017, ces crédits doivent atteindre 334 millions, a indiqué à l'AFP son entourage.

Par ailleurs une enveloppe de 250 millions d'euros des crédits dédiés "à l'hébergement d'urgence et à la veille sociale" sur les douze mois à venir sera débloquée, dont 130 millions "dès le mois prochain", a ajouté M. Valls.

Le Premier ministre a également annoncé la création de 900 postes supplémentaires dans les forces de l'ordre, notamment dans la police aux frontières, dans le cadre de la lutte contre l'immigration irrégulière.
La France compte ainsi procéder à 16.000 éloignements forcés d'étrangers en situation irrégulière cette année, après 15.000 éloignements en 2014. M. Valls a annoncé à ce propos un effort "sans précédent" et "indispensable si nous voulons mettre en oeuvre une politique migratoire soutenable et si nous voulons préserver le droit d'asile".

"Certains nous disent +il faut tout fermer+. Dire cela, c'est fermer les yeux sur les réfugiés qui meurent à nos portes. D'autres disent, à l'inverse, +il faut tout ouvrir+. Dire cela, c'est fermer les yeux sur les réalités et les difficultés de la société française... Mon devoir, celui du gouvernement, c'est être lucide", a plaidé M. Valls.

Selon un sondage publié mercredi, réalisé pour la chaine de télévision française BFMTV, les Français sont massivement favorables, à 80%, au rétablissement des contrôles aux frontières pour faire face à l'afflux de migrants et de réfugiés.

16 sept 2015

Source : AFP

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