jeudi 4 juillet 2024 02:20

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Migrants, réfugiés : ne restons pas passifs, organisons un Grenelle de la migration

Manuel Valls vient d'annoncer que la France "n'hésitera pas" à rétablir temporairement le contrôle aux frontières, comme c'est déjà le cas en Allemagne. Pourquoi l'Europe dans son ensemble ne réussit-elle pas à réagir selon le principe de la solidarité ? L'appel d'un collectif pour "un Grenelle de la migration". 

À l'heure où des pays européens ferment leurs frontières, il était nécessaire, en tant que collectif que nous sommes, de réagir rapidement et concrètement par des actes de solidarités francs et sincères.

Il était devenu plus que nécessaire, contre les multiples réactions xénophobes ambiantes, que notre collectif prenne la parole et organise une chaîne de solidarité active.

À l'heure où nos frontières sont traversées par une vague de migration historique, le premier réflexe que semblent adopter une majeure partie de Français est celui de la peur, voire de l'enfermement. Plutôt qu'à de l'empathie ou à de l'ouverture, les pires fantasmes se déversent et éclipsent une rationalité qui devrait permettre de trouver des solutions.

Pourtant, l'Allemagne a montré la voie au 31 août dernier. Le Parti socialiste s’est également engagé, avec une campagne numérique intitulée "Pour moi, l’accueil c’est oui", avec un grand meeting de soutien à l’accueil des réfugiés au Cirque d’hiver mais aussi et, surtout, avec le lancement d’un réseau de villes solidaires !

Nous pensons que chacun doit être accompagné pour aider ces réfugiés !

En ce sens, pas de faux débat sémantique : réfugiés ou migrants, ils sont tous éligibles à la protection prévue par la Convention de Genève et du principe de non-refoulement des étrangers.

 Un constat alarmant

En essayant d'expliquer cet afflux de migrants, le HCR soutient qu'il s'agit, en partie, d'une vague de personnes ayant quitté un pays en guerre civile ou en conflit interreligieux ou, encore, en raison d'une instabilité politique locale.

 Comme le rappelle "Le Monde", le HCR en a compté 14 au cours des cinq dernières années : huit en Afrique (Côte d’Ivoire, République centrafricaine, Libye, Mali, nord du Nigeria, République démocratique du Congo, Soudan du sud et, cette année, Burundi), trois au Moyen-Orient (Syrie, Irak, Yémen), un en Europe (Ukraine) et trois en Asie (Kirghizistan, plusieurs régions de Birmanie et du Pakistan). Les suites de conflits passés, comme des guerres civiles en Colombie ou au Népal, y ont aussi contribué.

En raison de nos différentes interventions militaires, les premiers pays venant à notre esprit sont la Libye, le Mali ou encore la Syrie. Avant d'adopter une politique juste visant à développer une méthode de gestion des flux migratoires, faisons une introspection utile. Occidentaux impliqués dans des conflits géostratégiques, nous avons parfois favorisé des situations qui, aujourd'hui, se traduisent essentiellement en instabilités régionales graves, mais également par un flux migratoire dont l'ampleur est particulièrement exceptionnelle. 

L'heure n'est certainement pas à la xénophobie et l’immigration a fait toutes ses preuves de générosité pour qui l’a accueillie, par le passé. Beaucoup ont raison de croire encore à la capacité de la France à reconnaiîre et à faire respecter les droits de l'homme. Nous avons encore un rôle clef à jouer sur la scène internationale sur cette question fondamentale et d’autres.

Nos responsabilités immédiates

 Assumons pleinement nos responsabilités. Notre passivité n'est pas la clef. En France, lançons un Grenelle qui associera l'ensemble des grandes institutions spécialisées sur les questions relatives à l'accueil de ces populations.

 Faisons qu'a l'issue de ce Grenelle, un rapport public soit rendu pour envisager toutes les hypothèses de travail en termes d’accueil et d’intégration, tant locales qu'internationales.

Ayons le courage de prendre de véritables décisions pour l’humanité et non pas seulement pour l’économie mondiale.

- Peut-on accepter de traiter avec des pays qui enferment ou tuent leurs opposants politique ?
- Peut-on accepter de commercer avec des pays qui ont à leur tête des dictateurs sanglants ?
- Peut-on continuer à accepter que des guerres soient déclarées par l’occident sans en accepter le risque humain ?

- Peut-on continuer à fermer les yeux et laisser ces êtres humains mourir dans la Méditerranée ? 

 Il faut que l’ONU se saisisse de ce dossier, que l’organisation internationale intervienne, en accompagnant ses États-membres dans l'accueil des réfugiés !

En réalité, le but de ce Grenelle est d'assurer de meilleurs lendemains tant pour tous nos enfants, ceux de France et ceux de l'étranger.  Regardons un instant le reportage réalisé par France 5 sur la question des migrants syriens dans les camps turcs : demandent-ils l’Eldorado ? Non, simplement à rentrer chez eux. Mais ils ne le peuvent pas en raison des multiples raisons géopolitiques et géostratégiques propres à la région.

 Aujourd’hui nous estimons que cette situation a assez duré. Il nous faut désormais agir et prendre nos responsabilités, au nom de notre commune humanité. Rejoignez-nous !  Suit liste des signataires

16 sept 2015, Asif Arif

Source : nouvelobs.com

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