La communauté marocaine établie en Espagne est "parfaitement intégrée" dans la société ibérique, malgré les effets de la crise économique de 2008 et des différences entre les cultures et les coutumes, selon Mohamed Dahiri, chercheur à l'Université Complutense de Madrid.
Intervenant lors d'une rencontre, organisée vendredi par l'Institut Royal Elcano, un des principaux "think-tank" en Espagne, l'universitaire a indiqué, citant un sondage publié récemment, que 81 pc de Marocains se disent "parfaitement intégrés" dans la société espagnole.
Le sondage fait ressortir que plus de 70 pc des membres de la communauté marocaine résidant dans ce pays, dont la plupart sont des jeunes (72,5 pc), affirment être "à l'aise", a expliqué cet expert en migration, lors de cette rencontre.
Pour M. Dahiri, lauréat du prix de la migration décerné part la Ligue arabe, le phénomène migratoire au Maroc ne date pas d'aujourd'hui, mais remonte au XIXème siècle, lorsque plusieurs Marocains avaient émigré en France pour travailler dans des entreprises françaises, signalant que durant les années 60 et 70, le Maroc a connu un grand flux migratoire vers les pays européens.
De son côté, Mohamed Haidour, membre du Conseil de la communauté marocaine ? l'étranger (CCME), a mis en exergue les différences existant entre les situations vécues par les communautés marocaines en Italie et en Espagne, soutenant qu'à la faveur des liens culturels, politiques et historiques existant entre le Maroc et l'Espagne, les Marocains affrontent moins d'obstacles pour s'intégrer dans la société ibérique en comparaison avec d'autres pays d'accueil.
Relevant que les réalités économiques et politiques des pays d'accueil déterminent les conditions de vie des migrants, il a noté que le retour de plusieurs membres de la communauté marocaine au pays d'origine, dans le sillage de la crise économique, a provoqué une série de problèmes relatifs notamment à l'insertion dans le marché de travail et à la scolarisation des enfants.
Pour sa part, Carmen Gonzalez Enriquez, chercheuse à l'Institut Elcano, a évoqué les effets positifs de la mobilité des migrants autant pour le pays d'accueil que pour le pays d'origine, estimant que le niveau académique du migrant est déterminant dans cette dynamique migratoire, qui revêt un caractère particulièrement économique.
A cet égard, elle a plaidé pour la mise en place de programmes de soutien pour encourager les migrants à investir dans leurs pays d'origine dans la perspective de renforcer la dynamique économique entre les deux pays, notamment dans une conjoncture marquée par la crise.
Laura Bartolini, chercheuse à l'European University Institute de Florence, a fait savoir, de son côté, que le nombre des membres de la communauté marocaine résidant en Italie a enregistré une importante baisse lors de la crise financière, relevant que la proximité géographique entre les deux pays a favorisé la mobilité de cette communauté.
19 sept. 2015
Source : MAP