samedi 23 novembre 2024 20:58

L'Europe se barricade

Depuis l'afflux de migrants, les pays européens, y compris ceux de l'espace Schengen, ferment leurs frontières ou renforcent les contrôles.

Pour endiguer le flux des réfugiés, de nombreux pays européens renforcent les contrôles ou ferment leurs frontières à l’intérieur même de l’espace Schengen. Entrés en vigueur en 1995, les accords Schengen rassemblent aujourd’hui 26 pays (22 des 28 Etats européens mais aussi quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein) dans un espace où prévaut normalement la libre circulation aux frontières.

Mais il y a des exceptions : un Etat peut rétablir les contrôles à sa frontière pour une durée déterminée en cas d’atteinte à l’ordre public ou à la sécurité nationale. Depuis 2013, les contrôles peuvent aussi être réinstallés aux frontières pour vingt-quatre mois maximum en raison de «circonstances exceptionnelles». La France a par exemple déjà suspendu ces accords après les attentats terroristes de 1995.

En Europe, au nom de ces exceptions, il existe des barrages contre les migrants depuis 1993 à Ceuta et Melilla. Ces deux enclaves espagnoles situées dans le nord du Maroc (revendiquées par Rabat et que l’Espagne ne veut pas céder) sont entourées par une barrière métallique haute de 6 mètres à certains endroits. En 2012, c’est au tour de la Grèce d’ériger une barrière grillagée longue de 18 kilomètres et haute de 3 mètres sur une partie de sa frontière terrestre avec la Turquie, déjà séparée naturellement sur quelque 200 kilomètres par le fleuve Evros.

Enfin, en juillet 2014, la Bulgarie construit un mur de 3 mètres de haut surplombé de barbelés le long de sa frontière avec la Turquie. Trente kilomètres ont déjà été érigés et le mur est en train d’être étendu sur 130 nouveaux kilomètres, sur les 259 que compte la frontière.

Depuis l’afflux de migrants cet été, l’Europe se barricade de plus en plus. Le 16 septembre, le Premier ministre Manuel Valls annonce que la France n’hésitera pas à rétablir «temporairement» les contrôles aux frontières «si nécessaires dans les prochains jours ou prochaines semaines». (Ce qui est déjà le cas à la frontière italienne depuis 2011).

Libération fait le point sur ces pays européens qui se barricadent depuis le mois de juin. (Voir lien).

22 septembre 2015, Cécile Bourgneuf

Source : Libération

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